[Critique] POLTERGEIST (2015) de Gill Kenan

Évaluation du dossier : 2/5 [♥]

Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…

Les remakes de classiques du cinéma d’horreur ont une assez mauvaise image auprès du public et le moins que l’on puisse dire c’est que cette idée reçue n’est pas toujours infondée.
Au final, ces échecs sont compréhensibles car un bon remake se doit de rendre hommage à l’œuvre d’origine tout en imposant son propre tempo. Cet exercice s’avère délicat mais nous pouvons citer des réussites dans le domaine telles que le Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, La Colline à des yeux d’Alexandre Aja ou encore le Evil Dead de Fede Alvarez. Poltergeist ne rejoindra malheureusement pas ces exceptions et finira très certainement aux oubliettes.

Le film de Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse), sorti en 1982, reste un classique de l’époque pourtant bercée par la vague des slashers movies. Il connaîtra deux suites de qualité moindre mais créant ainsi une saga dont la célébrité est encore aujourd’hui intacte, même si celle-ci est maintenue par les légendes entourant la franchise. Après avoir révisé vos classiques –  ou du moins le premier de la trilogie –  et avoir fait le tour des dossiers consacrés à la saga Poltergeist, vous serez fin prêts pour découvrir ce remake.


Avant cela, il faut annoncer la couleur et avouer que le film est une déception. Beaucoup trop calqué sur l'original, le métrage suit une trame scénaristique sans surprise et ne parvient pas à créer l’ambiance angoissante tant attendue. Si les effets spéciaux du classique de Tobe Hooper ont assez mal vieilli, on assiste ici à un bombardement d’images de synthèse plutôt grossières. Les scènes cultes du clown et de l’arbre mangeur d’enfants sont devenues des gags sans véritables enjeux dramatiques. Ajoutons à cela, une fin balancée au lance-pierre alors que l’original tirait justement sa force de son twist en fin de bobine.

Le réalisateur Gil Kenan, connu pour les films Monster House et La Cité de l'ombre, ne parvient pas à installer son climat et ne dépasse donc pas le frisson juvénile qui faisait la réussite de ses deux premiers métrages. Par conséquent, Poltergeist laissera la désagréable impression d’avoir visionné un film familial. Pourtant, il y avait quelques pistes intéressantes, notamment le développement du personnage du petit garçon interprété par Kyle Catlett, devenu central dans ce remake. En revanche, les parents sont devenus des figurants à leur propre malheur au regard du film original où la mère de famille était le personnage fort. Une brèche colmatée laisse malheureusement place à une autre fuite … On concédera également un pouce levé pour la visite de l’univers parallèle dont le design est aussi esthétique que morbide. 



Issu de la société Ghost House Pictures (le remake d’Evil Dead, The Grudge), on retrouve bien évidemment ses cofondateurs Sam Raimi (Evil Dead, Jusqu’en enfer) et Robert Tapert à la production. Au niveau du casting, il n’y a bien entendu pas de quoi décerner un Golden Globe. Sam Rockwell (Clownhouse, Joshua) et Rosemarie DeWitt interprètent respectivement le père balourd et impulsif et la mère beaucoup trop passive pour être crédible. On retrouvera également Jared Harris (Les Âmes silencieuses, Trance) qui enfile le costume du médium mi Ghostbuster mi Grave Encounters.

Sans être un naufrage cinématographique, Poltergeist déçoit et remet en cause l’idée d’un tel remake. À peine divertissant, parfois ennuyeux, le métrage tombe dans les travers les plus agaçants du film d’horreur lambda. Prions donc pour que les quelques derniers résistants comme L’Exorciste ou Rosemary’s Baby ne passent pas à la moulinette du remake américain...
N.M.
 
EN BREF
3D
titre original : Poltergeist
pays d'origine : États-Unis
budget : 62 000 000 $
année de production : 2015
date de sortie française : 24 juin 2015
durée : 93 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5

† EXORCISME
▲ Le personnage du petit garçon
▲ L'esthétique du monde parallèle
▲ Modernisation du film original

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Manque de frisson
▼ Fin bâclée
▼ Trop sage

LE FLIP 
Le monde parallèle

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