[Critique] LES ÂMES SILENCIEUSES (2014/2015 - DTV) de John Pogue

Évaluation du dossier : 2/5 [♥]

En 1974, Joseph Coupland, un professeur orthodoxe de Oxford utilise des méthodes controversées et se sert de ses meilleurs élèves pour tenter une dangereuse expérience sur la patiente Jane Harper. Amnésique, la jeune fille est convaincue d'être possédée par une poupée qui lui attribue des pouvoirs télékinésiques...

Depuis son retour au début de cette décennie, la Hammer nous avait habitués à des œuvres sinon tout juste moyennes (Wake Wood), quand d'autres s'avéraient encourageantes pour l'avenir du studio et plus généralement pour l'épouvante au cinéma (Laisse-moi entrer, La Dame en noir). Malheureusement, plutôt que poursuivre sa tranquille ascension vers les sommets du genre, le studio accuse ce derniers temps des accidents de parcours regrettables avec notamment La Dame en noir 2 : L'Ange de la mort ou encore ce fade The Quiet Ones traduit chez nous par Les Âmes silencieuses.

Le monde de l'épouvante foisonne d’œuvres dédiées au paranormal et ne reculant devant rien, même pas la peur du ridicule, et pour ne pas trop se mettre à dos les plus incrédules, elles se revendiquent volontiers comme inspirées de faits réels. Les Âmes silencieuses n'échappe pas à cette règle devenue un cliché à elle toute seule, et appuie de manière bien stérile son propos réaliste, sans parvenir à sauver un métrage certes plutôt soigné, mais au final sans saveur.


Pourtant, comme d'habitude, l'idée de mélanger prises de vue de type found footage - on visionne parfois les documents filmés par l'équipe de scientifique - et mise en scène classique pouvait séduire. D'autant que l'on connaît l'efficacité du procédé dans des métrages qui font intervenir des scientifiques avec tout leur attirail de contrôle anxiogène, comme dans L'Orphelinat ou Insidious 2. Malheureusement, malgré les promesses, le réalisateur exploite de manière grossière les ficelles de l'épouvante au point que rien ne vient véritablement troubler la quiétude du féru d'émotions dopées au paranormal. En effet, si quelques scènes de manifestations en tout genre sont accompagnées de hausses significatives du volume, elles finissent par rendre l'ensemble beaucoup trop bruyant et ce fort contraste sonore agace fortement au lieu créer le sentiment d'effroi tant attendu.


Reste un métrage bavard qui ne parvient jamais à offrir la dimension que son sujet aurait mérité. Si au niveau de l'ambiance, on pense immanquablement à des classiques de l'épouvante comme La Maison des Damnés en 1973,  et à sa source bien plus réussie 10 ans plus tôt, La Maison du diable, difficile non plus de ne pas évoquer la bombe The Conjuring, plus contemporaine. Ces métrages proposant à leur manière une approche scientifique sans se perdre dans d'épuisants dialogues qui viennent neutraliser l'atmosphère angoissante.

En dépit d'un réalisateur qui a fourni par le passé un En quarantaine 2 de facture honnête, malgré qu'il soit estampillé Hammer "nouvelle génération" et sans parler de son générique tellement classe qu'il promet des montagnes pour la suite, Les Âmes silencieuses ne tient pas la distance et finit par trébucher. On a très vite la désagréable impression de se faire servir le kit de base du bon petit film surnaturel, entretenant une impression de déjà-vu persistante, à laquelle vient s'ajouter une bande son éprouvante pour les oreilles, à base de crises d'hystérie, et autres enregistrements audio pénibles à écouter. Dommage.
N.T. 

EN BREF : 
titre original : The Quiet Ones
pays d'origine : États-Unis / Royaume-Uni
année de production : 2014
date de sortie française : 26 mars 2015 (DTV - Seven 7)
durée : 98 minutes 
budget : 200 000 $
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5


† HANTISE
▲ Réalisation soignée
▲Inspiré de faits réels
▲ Les courtes parties "archives filmées" immersives

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Impression de déjà-vu persistante
▼ Trop bavard
▼ Peu effrayant

LE FLIP 
À la recherche de Jane dans le grenier...

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