Clownhouse (1989) Victor Salva

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Les peurs des enfants sont souvent irraisonnées : Casey, âgé de onze ans, a peur des clowns. A la veille d'Halloween, ses deux frères l'entraînent contre son gré dans un cirque ambulant... Parallèlement, trois malades psychiatriques s'évadent de leur hôpital, et se griment comme les trois artistes clowns qu'ils viennent d'éliminer sous leur tente. Bientôt, les maniaques prennent d'assaut la demeure de Casey et de ses frères. La traque peut commencer...

La figure du clown, même si peu exploitée, a toujours fait mouche dans le cinéma d'horreur. Au souvenir de ces rencontres cinéphiliques fortes, on songe autant à la poupée de Poltergeist, qu'au monstre extraterrestre, tueur d'enfants de Ça, LA référence qui allait traumatiser des générations de jeunes spectateurs.
Huit mois après la sortie aux States de l'ineffable Killer Klowns, deux ans avant l'adaptation télévisée du best seller de Stephen King et bien avant son croquemitaine de Jeepers Creepers, Victor Salva, avait lui aussi écrit et réalisé un film sur ce thème sorti en 1989 aux États-Unis. Une VHS ayant même été éditée en France au tout début des années 90 avant de disparaître des circuits français.

Dommage, car ce premier film annonce clairement les capacités du gaillard en matière d'ambiance horrifique. Salva parvient en effet, grâce à des mouvements de caméra aériens, à créer et maintenir une atmosphère oppressante, tout en s'intéressant aux relations parfois compliquées au cœur d'une fratrie de jeunes ados. L'âge, les centres d'intérêt, les phobies sont autant de différences que de barrières parfois difficiles à surmonter pour apaiser les conflits. Un soin apporté aux personnages qui contraste en comparaison de la production de l'époque en matière de slasher. D'ailleurs, le métrage prend beaucoup d'autres libertés par rapport au genre, conservant un aspect global plutôt sombre mais allégeant les meurtres de tout débordement gore. Le réalisateur parvient toutefois à transcrire à l'image, et même transmettre, l'angoisse de Casey lors de scènes de franches déconnades avec les clowns, et qui n'en sont pas moins inquiétantes, voir carrément angoissantes lorsque la partie de chasse commence.

Difficile pour Casey de surmonter sa peur des clowns, même en public...

Globalement l’esthétique rétro demeure acceptable, grâce à une photo soignée qui mise sur des ambiances bleu nuit éthérées, opposées à d'autres, plus claires et colorées. Seule la partition musicale pêche par son omniprésence. Un effet à double tranchant puisqu'elle participe à cette atmosphère inquiétante, tout en accentuant le coté série B bout de ficelle, donnant l'impression de vouloir palier un quelconque manque dans les autres domaines... D'autant plus dommage que ce n'est absolument pas le cas. Et malgré son côté vieillot, Clowhouse échappe brillamment au schéma éculé du slasher en intégrant une dose de psychologie, et se présente comme un premier long et une première étape artistique plutôt intéressante pour le futur créateur du culte Jeepers Creepers...
N.T.

En bref : 
titre original : Clownhouse
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1989
budget : 200 000 $
durée : 81 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

Le flip : Un clown surgit dans le noir pour s'emparer de la main du jeune Casey.

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