Trance (1998/1999 - DTV) de Michael Almereyda

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Nora et Jim partent en Irlande avec leur jeune fils afin de rendre visite à la grand-mère de Nora et l'oncle Bill. Mais dès leur arrivée au domaine familial, ce dernier leur apprend que la grand-mère n'a plus toute sa tête et que lui-même est en train de devenir aveugle. Alors qu'Alice, une jeune fille adoptée par Bill, se comporte étrangement, Nora découvre bientôt que la maison et sa famille sont hantés par une force surnaturelle, issue d'un lointain passé...

Soit, une ambiance se met en place dès les premières secondes du film, légèrement éthérée, basculant doucement vers une esthétique underground, parfois même expérimentale, proche du cinéma d'Abel Ferrara ou même de David Lynch. Le tout accompagné par une bande son qui évoque une certaine idée du rock indé dépressif des années 90. Les deux personnages principaux ont également cet aspect sombre et désespéré, ne pouvant se défaire des tentacules de  l'alcool, essayant de profiter au maximum du moment présent et refusant de prendre la vie au sérieux. Conscient qu'ils se mettent en danger et qu'ils ont un fils à élever, ils décident de s'offrir une cure et de se ressourcer au manoir familial...
Techniquement, si le budget n'envahit pas l'écran (4 millions de dollars tout de même), la réalisation offre des séquences intéressantes et inspirées, qui viennent contrebalancer son côté téléfilm rural. D'ailleurs Trance bénéficie d'une photo globalement soignée, mais qui, malheureusement, ne parvient pas à compenser un certain flou scénaristique, notamment lors de scènes de flashback censées être explicatives mais se voulant trop elliptiques pour être suffisamment lisibles.

D'autre part, la VF imposée sur le DVD rachitique paru en France ne met pas non plus en valeur ni l'histoire, ni l'interprétation des acteurs, on retiendra notamment la réplique de Sean tentant d'achever le monstre "Faites le café, j'en ai pour une minute !" ou  "Qu'il n'y ait aucun jardin ne m'empêche pas d'être le jardinier !" jette forcément un voile de suspicion sur les réelles intentions du réalisateur... Toutefois la présence au générique de Christopher Walken, dans le rôle l'apprenti sorcier, d'Alison Elliott (Wyatt Earp, 12), de Lois Smith  (La Dernière Marche, Minority Report) ou encore de Jared Harris (The Ward, Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres), récompensé à l'époque pour son interprétation, au festival de Sitges, offre un réel potentiel du côté de l'interprétation.


Niveau peur, et malgré les multiples occasions qui se présentent, Michel Almereyda, entre autre scénariste du film de science-fiction, Cherry 2000, semble ne pas vraiment s'intéresser à l'atmosphère oppressante que pourrait dégager son film, pour se focaliser davantage sur la caractérisation de ses personnages et l'aspect dramatique de son récit. Dommage, car du coup, le tout manque cruellement de saveur voire même de consistance. Ainsi, malgré un emballage très "film d'horreur", -il est quand même question d'une momie qui revient à la vie en s'emparant de l'âme d'un vivant- on reste dans un fantastique bien trop sage.

Trance n'est donc pas le film de maison hanté, ni le film de monstre qu'il laisse supposer et décevra à coup sûr les cinéphiles en mal d'émotions fortes. En revanche, les amateurs de films d'auteurs, tendance molle, auront une petite chance d'adhérer, s'ils font bien-sûr abstraction de quelques incohérences et surtout, ont la possibilité d'éviter le doublage VF plus que médiocre du DVD français.
N.T.

En bref :
titre original : Trance
titre vidéo US : The Eternal : Kiss of the Mummy
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1998
date de sortie française : 1999 (DTV)
durée : 91 minutes
budget : 4 000 000 $
adrénomètre : ♠
note globale : 2/5

Le flip : ...

 

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