Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥]
En 1922, alors qu'il s'imaginait couler des jours heureux en famille dans son exploitation agricole, Wilfred James découvre que sa femme, Arlette, envisage de tout vendre pour refaire sa vie en ville, emportant avec elle son fils, Henry, qui lui, s'y oppose. Les deux hommes de la maison, hostiles à ce bouleversement finissent par comploter afin d'assassiner Arlette. Mais ils n'ont pas conscience des conséquences qu'un geste aussi abominable peut avoir...
Décidément, 2017 aura été l'année Stephen King. Pour preuve, le rythme soutenu des adaptations de l'auteur de Simetierre observé depuis le mois de janvier qui, à quelques exceptions près, s'est aussi avéré d'une qualité rare.
1922 se rapproche ainsi davantage des franches réussites artistiques que sont Jessie, Ça ou 22/11/63 que des productions moins convaincantes telles La Tour sombre ou encore l'adaptation en série de The Mist. On fera évidemment l'impasse sur la montagne d’œuvres s'inspirant sans vergogne de l'univers du King, le remarquable Stranger Things et sa suite en tête de proue, pour s'intéresser à cette petite production Netflix sans prétention qui, sous son air légèrement austère, déploie une captivante proposition de cinéma d'horreur.
Adapté d'une nouvelle d'environ 200 pages publiée dans le recueil Nuit noire, étoiles mortes, 1922 est assez caractéristique de la fascination que porte Stephen King pour cette part sombre, folle et ravageuse qui larve dans l'humanité. Cette adaptation fidèle portée par Zak Hilditch à qui l'on doit le drame de science-fiction Final Hours, bien qu'adoucie, notamment lors de la scène du meurtre d'Arlette, conserve la dimension tragique de ce complot entre un fils et son père pour assassiner celle qui l'a mis au monde. Une réaction certes, insensée, mais qui fait son chemin dès lors que le chef de famille comprend qu'il est en passe de tout perdre, ferme, femme et enfant. Les éléments dramatiques sont donc réunis pour faire de 1922 un terrible psychodrame dans lequel tout le monde est porté par le désespoir et où, finalement, personne n'a vraiment le bon rôle. Et justement en matière de rôle, 1922 est porté par un casting efficace au sein duquel on retrouve Thomas Jane (The Veil, The Mist, Ne t'endors pas), Molly Parker (Six Feet Under, Dexter, La Route), Dylan Schmid (Horns) ou encore Neal McDonough (Desperate Housewives, Minority Report). Le récit s'oriente ensuite, du moins en surface, vers une impitoyable vengeance d'outre-tombe qui n'est pas sans rappeler aux connaisseurs une autre œuvre de Stephen King, Creepshow, et plus particulièrement le segment Un truc pour se marrer avec Leslie Nielsen.
En résulte une œuvre noire et désespérée dans laquelle les vivants doivent se confronter à leurs fantômes assoiffés de vengeance et évidement à leur propre conscience rongée par le pire meurtre qui soit : celui d'une épouse et d'une mère. Zak Hilditch misant sur un traitement atmosphérique efficace parvient à transmettre ce sentiment de descente aux enfers lent et inéluctable qui, progressivement, ravage tout dans la vie des meurtriers.
Animé par une volonté de bien faire évidente, l'aspect film d'époque est plutôt réussi. Faisant preuve d'un certain savoir-faire en termes de mise en scène, Zak Hilditch suscite, du début à la fin, un véritable intérêt pour cette macabre fable paysanne – où l'on récolte ce que l'on sème –, explorant le registre de la tragédie familiale, de l'horreur psychologique mais aussi graphique, bien que cette dernière soit un peu allégée en comparaison avec la sanglante nouvelle. Il est aussi la preuve que Netflix compte bien se faire une place au soleil en produisant et distribuant ses propres programmes.
N.F.T.
EN BREF
titre original : 1922
distribution :
Thomas Jane, Molly Parker, Dylan Schmid...
pays d'origine :
États-Unis
budget :
N.C.
année de production : 2017
date de sortie française : 20 octobre 2017 (VOD)
durée : 102 minutes
adrénomètre : ♥
note globale :
3.5/5
† EXORCISME †
▲ Adaptation fidèle
▲ Sombre
▲ Réalisation soignée
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Rythme lent
▼ Peu effrayant
▼ Scène de meurtre moins intense que dans le livre
LE FLIP
Un fantôme apparait devant la porte d'entrée...
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