Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥]
Quand le jeu coquin de son mari tourne mal, Jessie, menottée au lit d'un chalet isolé, affronte d'étranges visions, de sombres secrets et un terrible dilemme...
Avec le succès tonitruant du Ça d’Andrés Muschietti (Mamá), le label "Stephen King" semble avoir atteint son zénith. Talonné de près par 1922, une autre adaptation de King sortie en octobre sur Netflix, Jessie nous raconte une séance de bondage ayant viré au cauchemar, pour le plaisir de nos yeux chastes.
Si les 15 premières minutes étaient un bon prétexte pour glisser votre main vers la cuisse de votre belle, celle-ci se fera un plaisir de vous rediriger par la suite, car les événements vont prendre une tournure catastrophique une fois les menottes serrées. Et comme si cela n’était pas suffisant de se retrouver attaché à un lit en chêne massif, des visiteurs non désirés vont s’inviter à la fête, donnant au film une teinte encore plus macabre.
À la réalisation, un monsieur dont on entend de plus en plus parler, Mike Flanagan (The Mirror, Ouija : Les Origines) signe, encore une fois, un long-métrage distribué par Netflix après ses précédents Ne t'endors pas et Pas un bruit. Cinéaste et cinéphile, ce nouveau gentleman de l’épouvante nous propose, comme à son habitude, une réalisation très propre, mais toujours cette carence en folie empêchant son cinéma de s’élever à un niveau supérieur. Il n’y a, évidemment, pas de quoi cracher dans la soupe : directions d’acteur et artistique sont toutes deux au-dessus de la moyenne en comparaison de ce que le paysage horrifique a à nous offrir ces dernières années.
Côté casting, Bruce Greenwood (Super 8, Spectral) et Carla Gugino (Sucker Punch, The Unborn) sont irréprochables dans les rôles respectifs de Gerald et Jessie. Lui, figure macho dont l’arrogance cache quelques soucis d’impuissance - ça arrive, même aux meilleurs - et elle, personnage féminin fort dont le combat pour la survie et la liberté symbolise l’exorcisme de ses démons du passé. D’ailleurs, Jessie, clouée au lit, vous rappellera sans doute le personnage de Paul Sheldon interprété par James Caan (Le Parrain) dans Misery. Décidément, Stephen King est partout, d’autant plus que Flanagan s’autorise une mise en abyme clin d’œil en citant Cujo.
Avant visionnage, on pourrait avoir des craintes liées au scénario dont le concept est, certes vendeur, mais peut-être limité dans le cadre d’un long métrage. Heureusement, Gerald's Game (en V.O.) évite l’écueil du survival à huis clos enrayé par sa linéarité, et ce, grâce à un élément surnaturel qui brise la monotonie du labeur de Jessie. Pas de spoiler, on n’en dira pas plus. Là où le bât blesse, c’est que le film pèche dans ses dernières minutes en voulant, d’une part, expédier beaucoup d’informations au lance-pierre et, d’autre part, en désamorçant le mystère horrifique mis en place depuis le début alors que l’on aurait voulu un dénouement plus libre à l’interprétation.
En dehors de la pilule qu’on nous force à avaler en fin de séance, c’est une nouvelle réussite pour Mike Flanagan, dont le nom commence à s’affirmer comme un gage de qualité. On n’imaginait pas qu’une séance légèrement sadomaso puisse être si douloureuse. Alors, ne tentez pas de reproduire ces cascades chez vous, gardez toujours les clés à portée de main et profitez d’un bon petit moment de cinéma sous tension. Christian Grey peut aller se rhabiller !
EN BREF
titre original : Gerald's Game
distribution : Carla Gugino, Bruce Greenwood, Carel Struycken, Chiara Aurelia, Henry Thomas...
pays d'origine : États-Unis
budget : N.C.
année de production : 103 minutes
date de sortie française : 29 septembre 2017 (VOD)
durée : 103 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5
† EXORCISME †
▲ Réalisation toujours aussi pro
▲ Casting au top
▲ Scénario macabre
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Dénouement qui en dit trop
▼ Élément horrifique pas assez développé
▼ Manque d'un soupçon de folie
LE FLIP
Ce qui lèche les pieds de Jessie
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