[Critique] BACKTRACK : LES REVENANTS (2015/2016 - DTV) de Michael Petroni

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
NOTE  TV TV TV TV TV 

Le psychothérapeute Peter Bowe souffre de cauchemars et d'étranges visions qui le perturbent. Lorsqu'il découvre le secret qui relie ses patients, sa vie bascule complètement. Sa découverte le conduit à sa ville natale où il est convaincu d'avoir à résoudre un mystère oublié depuis des décennies...

Lorsque l'on parle de thriller d'épouvante contemporain, on songe immédiatement à Sixième Sens, sans doute l'un des modèles du genre, ou encore au sombre et flippant Intuitions de Sam Raimi sans oublier d'autres réussites telles qu'Hypnose de David Koepp et Apparences de Robert Zemeckis. Backtrack : Les Revenants, peut être considéré comme le digne héritier de cette nouvelle vague surnaturelle entamée à la toute fin du millénaire dernier.


Malgré ces emprunts évidents en termes d'atmosphère, de thématique et de réalisation, peu d'efforts seront nécessaires pour se laisser porter et baigner dans l'ambiance sombre et étrange de cette seconde réalisation de Michael Petroni. Ce dernier, essentiellement connu pour ses contributions de scénariste à La Reine des damnés, Le Rite ou encore, dans un autre genre, Le Monde de Narnia : L'odyssée du passeur d'aurore, crée la surprise avec cette sortie DTV surgie de nulle part. Il signe ici un petit thriller surnaturel plutôt bien ficelé et ponctué de nombreuses scènes flippantes qui combleront les candidats aux frayeurs cinéphiliques. 


On n'évite pas les thématiques traditionnelles du genre puisqu'il est question de deuil, de trauma et de vengeance d'outre-tombe, mais Backtrack, que l'on pourra traduire par "marche arrière", annonce aussi la démarche introspective qu'entreprend Peter que nous suivons tout au long de sa quête de vérité. On peut d'ailleurs le rapprocher de Pay the ghost, sorti également cette année en DTV, avec Nicolas Cage.

Même s'il peut sembler parfois un brin maladroit, Michael Petroni aborde son sujet toujours avec un souci de justesse, en soignant sa mise en scène et sans chercher à en faire des caisses, ce qui a tendance à soulager un peu les yeux en pleine ère de surenchère épileptique Marvelienne. Du coup, pour certains, l'entreprise peut paraître un brin molle, mais plutôt que nous mener à une sieste inévitable et profonde, cela nous porte plutôt vers des moments – rares mais intenses –  de pur flip. 


Niveau casting, Adrien Brody (King Kong, Le Village) bien qu'interprétant un rôle dramatique difficile, est tout en sobriété en psy candidat à l’autodiagnostic et ne tombe jamais dans l'écueil du larmoyant surjoué. On retrouve aussi avec un grand plaisir Sam Neill (Jurassic Park, L'Antre de la folie),  Robin MacLeavy (The Loved ones) ou encore Bruce Spence, le cultissime Gyro Captain de Mad Max 2.

Alors certes, on pourra toujours reprocher à Backtrack : Les Revenants le manque de développement de certains arcs narratifs. On s'étonne un peu que l'épouse de Peter ne lui tienne finalement pas trop rigueur de sa responsabilité dans la tragédie qu'ils traversent, ou encore que l'énigme finale que tente de résoudre le psychothérapeute soit à peine dissimulée. Mais bizarrement cela n'entame pas la sincérité de l’œuvre et surtout les efforts de mise en scène mis à l’œuvre pour offrir un cinéma immersif et passionnant qui rend d'autant plus éprouvantes les scènes de suspense.


Il est d'ailleurs bien dommage que Backtrack : Les Revenants ne soit pas parvenu à se frayer un chemin en salles alors que ses nombreuses qualités, son sujet et son argument horrifique en faisaient un bon petit film de trouille pour la sortie ciné du samedi soir. Malheureusement, s'il avait un vrai potentiel pour attirer les foules que les distributeurs n'ont visiblement pas perçu, il n'a plus que cette édition Blu-ray et DVD pour le sauver d'une injuste confidentialité.

Situé quelque part entre Sixième Sens, Intuitions et Apparences, Backtrack : Les Revenants ne brille pas par son originalité. Ce qu'il assume d'emblée, misant davantage sur son capital sympathie et en y mettant les formes, évitant  ainsi de se voir relégué à une vulgaire copie ou compilation fadasse des meilleurs films du genre. Au contraire, doté d'une réalisation soignée et d'un casting béton, on se laisse volontiers happer par ce thriller surnaturel ambitieux, imparfait mais sincère, comme on en voit trop rarement ces dernières années. D'autant qu'il réserve quelques moments de pétoche bien appréciables...
N.F.T.

EN BREF
titre original : Backtrack
pays d'origine : Australie
budget : 8 000 000 $
année de production : 2015
date de sortie française : 20 avril 2016 (DTV - Seven7 Editions)
durée : 90 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4/5

† EXORCISME †
▲ Mise en scène
▲ Flippant
▲ Casting

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Un poil mou
▼ Parfois trop prévisible
▼ Pas de sortie en salles !

LE FLIP
Une rencontre tétanisante dans le placard...

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Sixième Sens
Pay the Ghost
Intuitions


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