Évaluation du dossier : 2/5 [♥]
Maggie, seule survivante d’un suicide collectif orchestré par des religieux trente ans plus tôt, retourne sur la scène du drame afin d’y tourner un documentaire. Mais ce que Maggie et l’équipe de tournage s’apprêtent à découvrir est encore plus insoutenable que tout ce qu’ils auraient pu imaginer...
On garde un relatif bon souvenir de The Sacrament, un found footage signé Ti West s’inspirant d’un suicide de masse au sein d'une secte durant les années 70. Ce type de massacre, désormais ancré dans l'inconscient collectif américain, fait une nouvelle fois l'objet d’une production horrifique qui, malgré son matériau de base en or, loupe le coche.
On ne présente plus le studio Blumhouse, véritable référence en matière d’épouvante contemporaine. Sujette à débat, la qualité des films reste cependant très variable proposant de grands crus comme Sinister ou la franchise Insidious, mais aussi des choses moins glorieuses telles que Mercy et Ouija. À regret, The Veil, dernière réalisation de Phil Joanou, va rejoindre le fond du panier en dépit de son sujet et de son atmosphère.
Partant d'un postulat un peu trop classique, on nous présente une équipe de reporters désireux de tourner un documentaire sur les lieux d’un drame sanglant. Ces derniers seront accompagnés de la seule rescapée du suicide de masse s’étant déroulé plus de 20 ans auparavant. Chacun remarquera la grande originalité du synopsis proche de celui du Projet Blair Witch ou de Grave Encounters, sorti – trop tardivement – cette année. Cependant, en dehors de cette grosse impression de déjà-vu, plusieurs ingrédients étaient rassemblés pour que The Veil devienne un divertissement horrifique acceptable, notamment pour ce qui est de son travail sur l’ambiance et les couleurs qui tendent à accentuer le malaise du spectateur.
Pourtant, la sauce ne prend pas. L’échec global du film peut, en partie, s’expliquer par son manque de contenu et de consistance. À l’instar du Sinister de Scott Derrickson (L'Exorcisme d'Emily Rose, Délivre-nous du mal), les protagonistes découvrent des pellicules qui feront office de flash-back afin d’éclaircir les circonstances du drame. Malheureusement, ces sauts dans le passé occupent une place beaucoup trop importante sur la durée du métrage. Si ces images avaient été tournées en super 8 par souci d’authenticité, cela aurait ajouté un cachet sympathique à l’œuvre, mais ce n’est même pas le cas. À partir de là, The Veil s’emprisonne dans une boucle répétitive alternant entre visionnages de bobine et massacres de nos journalistes en devenir.
Pourtant, la sauce ne prend pas. L’échec global du film peut, en partie, s’expliquer par son manque de contenu et de consistance. À l’instar du Sinister de Scott Derrickson (L'Exorcisme d'Emily Rose, Délivre-nous du mal), les protagonistes découvrent des pellicules qui feront office de flash-back afin d’éclaircir les circonstances du drame. Malheureusement, ces sauts dans le passé occupent une place beaucoup trop importante sur la durée du métrage. Si ces images avaient été tournées en super 8 par souci d’authenticité, cela aurait ajouté un cachet sympathique à l’œuvre, mais ce n’est même pas le cas. À partir de là, The Veil s’emprisonne dans une boucle répétitive alternant entre visionnages de bobine et massacres de nos journalistes en devenir.
Et l’on en arrive au second point noir. Il n’y a pas de véritable retournement de situation et, à aucun moment, le spectateur ne va nourrir le moindre espoir quant à la survie des protagonistes. La situation va tout simplement aller de mal en pis, de mort en mort, sous nos yeux de plus en plus désintéressés. L’empathie que l’on est censé ressentir pour les personnages approche le néant, conséquence du manque d’effet de surprise. Pour cause, le métrage est desservi par cette logique de pellicule retrouvée plutôt intéressante, mais qui, finalement, rend le reste fort désuet.
Côté casting, ce sera la performance d’acteur de Thomas Jane (Before I Wake, The Mist) qui retiendra le plus notre attention. Interprétant le guru de la secte, récurrent dans les bobines super 8, il donne autant de relief que possible à son personnage même si l’écriture de ce dernier nous fait plus penser à un fan ringard d’Aerosmith qu’à un leader charismatique. Pour juste les citer et aussitôt les oublier, on notera la présence de Jessica Alba (The Eye, Sin City) et de Lily Rabe (American Horror Story) qui ne font pas vraiment honneur aux rôles féminins.
La descente aux enfers de cette petite équipe de tournage risque de vous paraître bien longue. Restent les quelques optimistes qui souligneront l’ambiance générale et les quelques scènes d’exécution cocasses. Malgré cela, The Veil se révèle être un produit sans âme et vide de sens.
N.M.
EN BREF
titre original : The Veil
distribution : Jessica Alba, Lily Rabe, Thomas Jane...
pays d'origine : États-Unis
budget : 4 000 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 2 août 2016 (DTV - Universal)
durée : 93 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5
† EXORCISME †
▲ Le travail sur l’atmosphère générale du film
▲ Thomas Jane
▲ Quelques mises à mort sympas
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Les sauts dans le passé qui monopolisent l’intérêt
▼ Schéma narratif sans effet de surprise
▼ Du déjà-vu
LE FLIP
Un cadavre encore vivace...
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Panics
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