[Critique] BABA YAGA (2016/2017 - DTV) de Caradog W. James

Évaluation du dossier : 3/5 []

Jess est une artiste de renom. Si en apparence tout semble lui sourire, elle rencontre de sérieux problèmes de communication avec sa fille de 17 ans, Chloé. L'adolescente est convaincue d'être hantée par une entité démoniaque qui annonce sa présence en frappant deux fois aux portes : un premier coup avant de vous tourmenter, un second coup avant de vous emporter en enfer. Alors que Jess tente de ramener Chloé à la raison, d'étranges phénomènes commencent à survenir...


Après avoir tâté de la science-fiction avec The Machine, Caradog W. James s'essaye cette fois à l'épouvante en s'inspirant de la légende du Baba Yaga, figure du folklore russe, devenue dans la foulée le titre d'exploitation française de Don't Knock Twice et mixée ici à ce jeu universel et puéril qui consiste à frapper à une porte et se carapater aussi sec.

Tourné au pays de Galles et situé quelque part entre la légende de Candyman et les fantômes aux cheveux sales de The Grudge ou Ring, avec une petite pincée de Sixième Sens, Baba Yaga déstabilise par son cachet vieux continent, inhabituel, pour ce genre de film. Loin de jouer en sa défaveur, cela offre une patine sombre et gothique assez efficace même si au final, on a l'impression de regarder un long-métrage rescapé du début du millénaire. La bande-son accentue ce sentiment en jouant la carte atmosphérique qui semble mettre les évènements en perpétuel  suspens, un peu à la manière de certaines œuvres de John Carpenter telles Prince of Darkness ou Fog, dont on retrouve quelques réminiscences dans le score froid et synthétique de Steve Moore (Cub) et James Edward Baker (The Human Centipede II).



Côté casting, cela reste fonctionnel alors que les personnages semblent comme prisonniers de leurs comportements austères. On y trouve Katee Sackhoff (The Mirror, Halloween : Résurrection), Lucy Boynton (February, I am the Pretty Thing That Lives in the House), Nick Moran (Harry Potter) et surtout l'incontournable Javier Botet ([Rec], Mama, Crimson Peak...) dont l'extrême maigreur inspire régulièrement l'imaginaire des réalisateurs qui souhaitent donner chair à des monstres dégueulasses et flippants. 

Mêlant épouvante et thriller sur fond d'enquête, on ne comprend pas toujours l'utilité de certains personnages pour la progression de l'histoire, comme le père quasi-inexistant, d'autant que l'ensemble souffre d'ellipses déstabilisantes. Par exemple, la jeune fille –et le spectateur– se retrouve devant la fameuse maison de la "sorcière" sans avoir le temps de comprendre pourquoi elle y va, idem avec le "délire" des portes, insuffisamment explicité. Cependant, le volet thriller s'avère immersif et les recherches de Jess autour des disparitions d'enfants font remonter la tension d'un cran. Le traitement de la relation en reconstruction avec sa fille dans un contexte perturbant et perturbé est également très réussi.


Bénéficiant d'une ambiance anxiogène brillamment construite, ce petit thriller surnaturel confectionné avec passion offre les quelques moments d’effroi syndicaux qui viennent exaucer la première volonté revendiquée par Caradog W. James sur ce projet : faire peur à son public. Pour le reste, quelques lacunes sont à déplorer, dans le traitement de certains personnages et dans les flous d'un scénario parfois excessivement opaque. Malgré cela, Baba Yaga demeure un petit film d'horreur atmosphérique sincère, qui n'apporte pas de sang neuf au genre, mais vous promet quelques moments d'effroi. Il n'en fallait pas plus pour le rendre attachant.
N.F.T.


EN BREF
titre original : Don't Knock Twice
distribution : Katee Sackhoff, Lucy Boynton, Richard Mylan, Nick Moran, Javier Botet...
pays d'origine : Royaume-Uni
budget : petit
année de production : 2016
date de sortie française : 8 août 2017 (DTV - Condor Film)
durée : 93 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Ambiance sombre
▲ Le monstre
▲ Angoissant

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Manque de clarté
▼ Scénario inabouti
▼ Personnage du père inutile

LE FLIP
Une apparition surprise pendant une visioconférence...

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