Évaluation du dossier : 3/5 [♥♥]
Leigh, jeune et ambitieuse agente immobilière, est chargée de vendre la maison d’un couple mystérieux. Lors d'une visite de la bâtisse et alors qu’elle travaille dur pour trouver des acheteurs, elle pense apercevoir la fille disparue des propriétaires… Lorsque Leigh essaie de venir en aide à la jeune femme, visiblement perturbée, elle se trouve piégée par une force surnaturelle aux intentions bien sombres…
Non content d'être parvenu à imposer son style avec le sympathique et flippant The Pact, Nicholas McCarthy remet le couvert dans le domaine de l'épouvante avec une autre bobine tout aussi efficace et inspirée.
Tout comme pour The Pact, At the devil's door fait la part belle aux personnages féminin, leur allouant cette fois une relation plus ou moins étroite avec la maternité. Des sœurs pour commencer, qui entretiennent des liens très forts malgré une franche opposition des choix et modes de vie – l'une assume son indépendance et son refus d'avoir des enfants tandis que l'autre regrette son incapacité à procréer. La jeune Hannah également, 25 ans plus tôt, une jeune fille naïve, qui pense être prête à assumer sans sourciller les conséquences de ses actes, soit ici un pacte avec un démon qui finit par la posséder (et l'enfanter), la poussant finalement au suicide.
Si son premier long-métrage, malgré toutes ses qualités, prenait un certain temps pour se mettre en place, il semblerait que McCarthy ait décidé de rectifier le tire ici puisque tout est fait dans le scénario pour ne jamais vraiment faire subir de temps morts au spectateurs. Une excellente chose d'autant que cela ne se fait pas au détriment de la caractérisation des nos héroïnes. Le montage parallèle entre présent et passé créé aussi un certain dynamisme dans l'évolution de l'histoire, sur laquelle plane constamment un voile de mystère, le film enquillant les faits troublants, voire carrément inquiétants. Pas de doute, Nicholas McCarthy, sait créer des situations tendues, suggérer le danger et faire jaillir des éléments de peur efficaces à défaut d'être originaux.
Avec At the devil's door, le spectateur retrouve ce rythme faussement tranquille si significatif du cinéma un brin auteurisant de McCarthy, mêlant plans fixes inquiétants et doux travelling d'exposition, qui viennent chatouiller l'adrénomètre. Ainsi, le moindre objet de la vie courante devient suspect, porteur potentiel d'un mal qui menace constamment les personnages – la scène de l'armoire, bien que d'une simplicité déconcertante, en est un exemple frappant. Le principe des héroïnes jetables, un peu comme Marion Crane dans Psychose, accentuant l'instabilité qui anime ces destins malmenés par le malin.
Avec At the devil's door, le spectateur retrouve ce rythme faussement tranquille si significatif du cinéma un brin auteurisant de McCarthy, mêlant plans fixes inquiétants et doux travelling d'exposition, qui viennent chatouiller l'adrénomètre. Ainsi, le moindre objet de la vie courante devient suspect, porteur potentiel d'un mal qui menace constamment les personnages – la scène de l'armoire, bien que d'une simplicité déconcertante, en est un exemple frappant. Le principe des héroïnes jetables, un peu comme Marion Crane dans Psychose, accentuant l'instabilité qui anime ces destins malmenés par le malin.
La patte du cinéaste est bien là. Elle apporte de la fraîcheur à un genre qui peine à se renouveler sur le fond et la forme. L'ensemble heureusement, échappe au formatage hollywoodien, l'image est légèrement jaunie, la narration en montage alterné propose quelque chose de différent, McCarthy se refusant ici à entrer dans le schéma classique consistant à simplement porter un personnage principal du point A au point B de son scénario. Ainsi, At The devil's door constitue la confirmation d'un cinéaste singulier et forcément intéressant pour le genre qui, malgré les apparences trompeuses – une utilisation poussée du jump scare par exemple –, se refuse à la facilité dans un genre pourtant très fortement balisé. C'est pour cela qu'il est difficile de ne pas se ranger de son côté, alors que l'essentiel de la production actuelle ne songe qu'à répéter la même recette à l'infini, espérant sans doute qu'elle passera de mode le plus tard possible.
Certes, les choix narratifs pourraient donner une impression un peu décousue, alors que tout ce que l'on voit est lié, d'une manière ou d'une autre, mais le sentiment que chaque arc narratif n'est pas approfondi a tendance à laisser un peu le spectateur de côté. Toutefois, cela pourrait s'expliquer par l'apparente mise en chantier de sa suite : The Devil's door. Une donnée essentielle puisque ce film constituerait ainsi le premier chapitre d'un projet bien plus vaste, expliquant du même coup une conclusion en contradiction avec les intentions du personnage. Demeure alors une œuvre qu'il sera sans doute plus pertinent de juger dans sa globalité...
N.T.
EN BREF
titre original : At the devil's door (Home)
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2014
date de sortie française : 25 février 2015 (DTV - Wild Side Video)
durée : 89 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5
† HANTISE †
▲ Réalisation sobre mais efficace
▲ Histoire originale
▲ Flippant
- DÉMYSTIFICATION -
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Abus du jump scare
▼ Petit côté auteurisant
▼ Prend son temps
LE FLIP
Les apparitions inopinées du démon
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The Pact
The Innkeepers
Haunt
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