[Critique] LES DOSSIERS SECRETS DU VATICAN (2015) de Mark Neveldine

Évaluation du dossier : 1.5/5 [♠]

Angela Holmes, une jeune femme ordinaire de 27 ans, comprend un jour que sa présence a un effet dévastateur sur son entourage, infligeant des blessures, voire la mort, à ceux qui l’approchent. Estimant qu’elle est possédée, le Vatican est sollicité pour pratiquer l’exorcisme. Mais il s’avère que le mal qui ronge Angela est une ancienne force satanique d’une puissance hors du commun. Le père Lozano va tenter de l'éliminer pour sauver l’âme de la jeune femme et le monde...

L'Exorciste, étant devenue LA référence en matière de film de possession, il faut bien avouer que le cinéma peine, depuis, à offrir une expérience aussi forte que l'a été l’œuvre de Friedkin à sa sortie. Et Les Dossiers secrets du Vatican est bien loin de pouvoir espérer la moindre rivalité.

L'Exorcisme d'Emily Rose – dont on retrouve ici l'un des producteurs, Tom Rosenberg – et son mélange judicieux d'horreur et de film de procès, Le Dernier Exorcisme et son approche faux documentaire démystificateur, ou encore plus récemment The Conjuring et sa mère de famille possédée par l'esprit d'une sorcière démoniaque... on peut dire que mis à part ces rares exceptions, le genre peine à convaincre. Et avec son esthétique qui se rapproche dangereusement du téléfilm de deuxième partie de soirée sur TF1, on en vient à se demander comment Les Dossiers secrets du Vatican a bien pu se retrouver en salles. 

Basé sur un scénario sans surprise, même traité avec tout le sérieux du monde, on est difficilement immergé dans cette histoire d'antéchrist d'un fade désespérant, de surcroît servi par une mise en scène de Mark Neveldine (Hyper Tension, Ghost Rider : L'Esprit de la vengeance) sans relief. Et ce n'est pas la tentative d'y inclure quelques images d'archives ou filmées par les personnages qui y change vraiment quelque chose. Idem du côté de l'horreur graphique puisque l'ensemble reste bien trop sage pour le genre duquel il se revendique. En résulte un désintérêt complet pour les personnages et les situations, la plupart stéréotypées, l'ensemble portant le spectateur, doucement mais sûrement, vers un ennui infini.

Pourtant, le tableau n'est pas complètement noir et certains éléments positifs peuvent être relevés, comme la musique de Joseph Bishara (Insidious 1, 2, 3, Dark Skies, Annabelle) toujours prompt à illustrer les situations les plus étranges à coups de sonorités dérangeantes et "mélodies" stressantes. Sauf qu'ici, le pauvre compositeur se retrouve bien seul avec sa partition pour tenter de créer une atmosphère un minimum anxiogène.

On peut aussi lui reconnaître un casting plutôt convainquant avec une brochette d'acteurs plus ou moins aguerris, de Olivia Taylor Dudley (Chroniques de Tchernobyl, Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension) à l'aise dans le rôle d'Angela, à Dougray Scott (Desperate Housewives, Dark Water) en passant par Djimon Hounsou (Les Gardiens de la Galaxie, Le Septième fils), Michael Pena (Ant-Man), le curé bienveillant déterminé à aider Angela ou encore John Patrick Amedori (L'Effet papillon, Incassable) dans le rôle du petit ami complètement désœuvré face au comportement instable et de plus en plus bizarre de sa petite amie.

Malgré ces quelques qualités que l'on peut lui reconnaître, Les Dossiers du Vatican et son petit côté "X-files au cinéma" est complètement plombé par un scénario sans intérêt, une réalisation fade et sans personnalité, et on retiendra surtout la scène incontournable du film de possession, soit une dislocation corporelle, ici assez poussée. Cependant, une seule certitude demeure en fin de projection : ces dossiers vont très vite se refermer pour tomber dans l'oubli au fond de leur salle d'archives...
N.T.

EN BREF

titre original : Vatican Tapes

pays d'origine : États-Unis

budget : 8 500 000 $

année de production : 2015

date de sortie française : 29 juillet 2015

durée : 91 minutes

adrénomètre : ♠

note globale : 2/5

† EXORCISME †

▲ Le casting

▲ Une scène de dislocation corporelle

▲ La bande son de Joseph Bishara

- DÉMYSTIFICATION -

▼ Mise en scène sans relief

▼ Scénario ennuyeux

▼ Esthétique Hollywood Night

LE FLIP
Les images d'archives

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