[Critique] HOUSE HUNTING (inédit - 2013) de Eric Hurt

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Deux familles se rendent au cœur d'une forêt afin de visiter une maison. Très vite, elles croisent le chemin d'une étrange jeune fille à la langue coupée. Alors que tout ce petit monde tente de rejoindre l’hôpital le plus proche, le constat est sans appel : personne ne semble pouvoir quitter l'endroit.

D’aucuns s'indigneront d'une production effrénée de films fantastiques mystiques et/ou déjantés, prenant pour cadre bois et forêts, citons ainsi pêle-mêle et de manière non exhaustive des œuvres toutes personnelles et récentes telle que Twixt, Toad Road, Le Chemin sans Retour, The Corridor, The Presence, Modus Anomali, Shiver, La Senda... sauf qu'il faut bien se rendre à l'évidence, malgré un environnement et parfois des thèmes communs, c'est aujourd'hui plutôt du côté de ces petites productions, inspirées et sans prétentions que semble se cacher, la plupart du temps, un goût du risque, qui plus est, payant.

S'il flirte, dès le départ, avec le film d'horreur "forestier", dont les éléments fantastiques rappellent, ces dernières années, Triangle et Dead End, il plonge surtout tête la première dans quelques poncifs du genre, comme la jeune fille en rébellion face à sa belle-mère, source de discordances familiales, comme dans le récent The Forest, sans oublier l'infini retour au point de départ et la série d'apparitions mystérieuses dans la maison. Toutefois, le jeu qui se prépare dès le premier message vocal entendu à l'arrivée des visiteurs, et qui deviendra la sonnerie du réveil matin, intrigue sérieusement.


Alors que l'on s'attend à ce qu'un jeu de massacre à la Saw se mette en place, on participe plutôt à une série d'introspections et de crises d'angoisse qui virent aux hallucinations, dans lesquelles apparaissent les démons de chacun, et surtout laisse entendre qu'ils ne sont pas ici tout à fait par hasard. Bientôt, la cohabitation devient compliquée et le tout vire à l'affrontement général, jusqu'à une fin, certes, parfaitement calibrée, mais bien trop prévisible pour réellement convaincre.

Côté réalisation, rien à dire, la caméra à l'épaule d'Eric Hurt est plutôt immersive et l'image, malgré un grain numérique qui tend à souligner son côté série B, s'avère soignée. Le casting est également d'excellente qualité et l'interprétation de Marc Singer fait même carrément froid dans le dos en fin de métrage, alors qu'il sembler plier sous le poids de la folie.


House Hunting (The Wrong House au Royaume-Uni) mêle atmosphère lourde et inquiétante, horreur graphique modérée, scènes flippantes éparses et thriller psychologique teinté de fantastique. Il s'impose comme un petit budget plus qu'honorable, d'où transpire une telle liberté artistique que l'on ne s'étonne qu'à moitié d'y trouver quelques longueurs. Un revers de médaille qu'il faut sans doute savoir accepter lorsque l'on souhaite quitter les balises du produit marqueté pour rejoindre celui, plus personnel, principalement axé sur l’œuvre avant d'obéir à un cahier des charges purement commercial. House Hunting n'est certes pas un chef-d’œuvre, mais une création sincère et honnête, cela ne fait, en revanche, aucun doute.
N.T.

EN BREF
titre original : House Hunting / The Wrong House (Royaume-Uni)
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2013
date de sortie française : inédit
durée : 102 minutes 
budget : ?
adrénomètre : ♥
note gobale : 3/5

† HANTISE
▲ Petit budget honorable
▲ Sincère et honnête
▲ Le casting

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Quelques poncifs du genre
▼ Fin prévisible
▼ Inédit chez nous !

LE FLIP
La jeune fille, de retour dans la maison, aperçoit un homme qui l'observe en riant à l'étage...

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