[Critique] THE CORRIDOR (inédit - 2010) de Evan Kelly

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Tyler quitte l’hôpital psychiatrique où il est interné depuis le décès de sa mère, atteinte de troubles schizophréniques, dont il semble avoir hérité. Le jour où cette dernière est morte, il avait agressé deux de ses meilleurs amis avec un couteau. Dénués de rancune et pour soutenir leur pote dans son deuil, il vont le rejoindre un week-end, dans une cabane perdue au milieu des bois. Là, Tyler découvre bientôt un étrange couloir lumineux qui va bouleverser les plans de la petite bande.

Certes, The Corridor est une énième variation sur le thème de la cabane au fond des bois, avec sa bande de potes partie s'isoler le temps d'un week-end.
Le valeur ajoutée se trouve du côté du personnage de Tyler, venu disperser les cendre de sa défunte mère et dont l'instabilité et la fragilité psychologique inspirent une certaine méfiance, mais surtout du côté de cet étrange couloir mystique qui semble rapidement influencer les comportements.

The Corridor est un premier long pour Evan Kelly, mais pas une première expérience puisque le metteur en scène a souvent travaillé en tant que régisseur ou réalisateur de seconde équipe sur d'autres films comme My Little Eye ou Touch & Go. Le scénario de Josh MacDonald, partant d'une idée plutôt intéressante, s'avère malheureusement bien trop dense au final et devient difficile à appréhender. À noter qu'après une introduction pour le moins intense et immersive, il faudra attendre ensuite près de trois quarts d'heure pour revenir enfin à un peu de dynamisme. Non pas que l'on s'ennuie jusque là, mais le film prend son temps pour présenter ses personnages, souligner leurs rapports et les liens qu'ils ont noués depuis leur enfance, jusqu'à leurs angoisses qui vont se retourner contre eux à la découverte de l'étrange couloir.


Cette partie est, en revanche, très réussies, le réalisateur réussit à brosser un portrait psychologique convaincant pour, par la suite, mieux embarquer le spectateur dans leur psyché vacillante. Car au bout de 45 minutes, lorsque les choses se gâtent, les réactions deviennent inattendues et les interactions imprévisibles. Dès lors, se mettent en place des exécutions sommaires, des jeux cruels basés sur la torture, qui se concluent notamment par un scalpé et un crucifié, et puis le tout s'oriente doucement vers le dernier segment, davantage orienté science-fiction.


Et là, c'est le drame. Car le film perd d'un coup toute le réalisme qu'il était jusqu'alors parvenu à mettre brillamment en place. Overdose d'effets de lumière, plans serrés qui peinent à cacher la misère, on ne peut s'empêcher de regretter d'avoir attendu tout ce temps pour en arriver là.

Reste un film fantastique flirtant volontiers avec la science-fiction, à situer entre The Thing et Dreamcatcher, qui échoue malheureusement au moment de conclure, alors qu'il s'était imposé comme un drame psychologique adroit et touchant. D'autre part, si certaines séquences graphiques raviront les amateurs d'images choc, The Corridor peine à faire fonctionner son côté épouvante, hormis une scène assez perturbante durant laquelle le groupe de copains visionne une vidéo enregistrée par la mère de Tyler. Dommage, le film brosse une histoire d'amitié juste et passionnante, ce qui rend la mécanique qui va générer leur folie d'autant plus intense. Sans oublier une bande son, constituée de titres du groupe Great Lake Swimmers, qui s'avère tout à fait divine pour les oreilles.
N.T.

Prix du public Fantasia 2011

EN BREF
titre original : The Corridor
pays d'origine : Canada
année de production : 2010
date de sortie française : inédit
durée : 99 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 2.5/5

† HANTISE
▲ Portrait psychologique réussi
▲ Quelques images choc
▲ La bande son

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Pas flippant
▼ Un peu long à décoller
▼ Le coup de la cabane dans les bois

LE FLIP
Sur une vidéo, une femme qui semble vouloir dire quelque chose, se met à réaliser des gestes étranges.

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