[Critique] BARRICADE (inedit - 2012) de Andrew Currie

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Un père de famille veuf part avec ses enfants  se ressourcer quelques jours en forêt. Bientôt il va devoir engager une lutte pour leur survie face à des agresseurs inconnus, qu'il peine à identifier...

Dans la série "la cabane perdu au fond des bois", le réalisateur Andrew Currie (Fido) nous sert sa propre relecture de ce thème incontournable du survival, cette fois plus axé famille et guirlandes de noël, que petite soirée lubrique entre amis. Le tout relevé d'un zeste de ghost story évoquant immédiatement Les Autres, d'Alejandro Amenábar, ce qui, accompagné d'un scénario parfaitement ficelé et d'un rythme plutôt soutenu, offre un agréable moment de cinéma.
Le film est par ailleurs servi par un casting plutôt convaincant, qu'il s'agisse du père de famille interprété par Erick Mac Cormack (Will and Grace, Dead Like me) de sa défunte épouse incarnée par Jody Thompson, de Dalias Blake, Donnelly Rhodes sans oublier les deux jeunes acteurs, Conner Dwelly et Ryan Grantham, qui donnent la réplique à leur père avec force et conviction.

Sous des apparences de survival classique, on réalise à la moitié du métrage que cette banale histoire de cabane hantée est un arbre qui cache la forêt (ce qui tombe plutôt bien pour une histoire qui se déroule dans les bois). En effet, le mystère autour de la mort de la mère de famille s'épaissit tandis que le film avance, alors qu'on attendrait plutôt l'inverse, et en même temps, les choses partent sérieusement en vrille jusqu'à devenir complètement incompréhensibles. Mais plutôt que se laisser décourager par cette suite d'événements inexplicables, on se laisse immerger dans ce fantastique débridé, se rapprochant parfois d'une ambiance à la Twilight Zone, en espérant juste que les scénaristes auront prévu une chute béton pour justifier tout cela et faire atterrir le film en douceur. Et c'est le cas, l'explication étant alimentée, comme on s'en doute, en partie par la tragédie qui a secoué cette famille...


Au rayon peur, quelques jump scare, et l'incontournable coup du cauchemar, font qu'on a l'impression de ne pas échapper aux stéréotypes du genre. Une faute d'inspiration à moitié pardonnée puisqu'il est question ici de l'inévitable kit de construction d'un climat angoissant. Et Barricade parvient à y apporter une réelle valeur ajoutée. 

Multipliant les fausses pistes afin de mieux perdre le spectateur, Andrew Currie prend bien garde de ne toutefois jamais le semer. Un semblant de solution se dessine souvent, jusqu'au prochain plan qui détruit la précédente hypothèse. Jamais ennuyeux, Barricade constitue un véritable coup de maître pour son réalisateur et ne souffre pas vraiment de ses épars défauts. Il parvient à mélanger les genres de manière naturelle et subtile, zappant avec aisance du thriller au surnaturel, en passant par le film d'horreur et le drame, pour un résultat d'excellente facture. Même les amateurs de twist final en auront pour leur argent.
N.T.


EN BREF
titre original : Barricade
pays d'origine : États-Unis / Canada
année de production : 2012
date de sortie française : inédit
durée : 81 minutes
budget : 5 000 000 $
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4/5

† EXORCISME
Mélange des genres
▲ Flippant
Scénario

- DÉMYSTIFICATION -
Mystérieux
▼ Quelques clichés du genre
▼ Aspect faussement "classique"

LE FLIP
Le père de famille trouve sa fille dans la cuisine, en train de manger à même le sol...

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