[Critique] THE PRESENCE (2010/2012 - DTV) de Tom Provost

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Une femme se rend dans une cabane isolée dans laquelle elle passait ses vacances étant enfant. Les doux souvenirs d’été sont vite remplacés par un sentiment d’insécurité et des apparitions inquiétantes. Avec l’arrivée inattendue de son petit-ami, cet esprit devient agressif et les hante continuellement. Bientôt le comportement de la jeune femme change, elle devient imprévisible...

Retombé dans un relatif anonymat depuis le succès mondial du Projet Blair Witch, on ne s'étonne qu'à moitié de retrouver Daniel Myrick au poste de producteur exécutif sur cette bobine réalisée par un quasi inconnu, Tom Provost (Hypnophobia, M. Clark).
En effet, son sujet nous entraîne de facto au milieu des bois, et il suffit, pour s'en convaincre de visionner les premières images du générique pour plonger en pleine nature. Très vite une impression de danger naît de la partition musicale de Conrad Pope, qui passe, sans crier gare, d'une atmosphère bucolique et mystique à une composition angoissante et tonique qui n'est pas sans évoquer le travail de Bernard Herrmann sur Psychose. Ajoutez à cela des couleurs ternes à la James Wan, Insidious notamment, et on finit par s'attendre à un grand moment d'épouvante.


Malheureusement, cette introduction fait figure de poudre aux yeux tant elle diffère du reste du métrage, principalement guidé par l'ennui. Certes on peut souligner l'excès de sobriété qui résonne avec l'environnement dans lequel évoluent les personnages, mais de la même manière, le spectateur se retrouve souvent confronté à des longueurs, du silence – les premières répliques n'interviennent qu'au bout de 17 minutes de métrage –, des scènes confuses – la présence de personnages uniquement visibles par le spectateur sans de réelles explications durant une bonne partie du film – qui ne font qu'accentuer ce sentiment de vide... 

Côté casting cependant, il n'y a pas de fausse note. Mira Sorvino est parfaite dans son rôle de fille bipolaire traumatisée par son passé, idem pour son petit copain, interprété par Justin Kirk (Weeds), obligé de subir les sautes d'humeur de sa copine devenue imprévisible. Sauf que le film oscille maladroitement entre un réalisme nourri d'une vraie profondeur psychologique et quelque chose de plus abstrait, de métaphysique, donc l'incarnation approche la forme du théâtre contemporain.


Au final, c'est l'aspect drame, mêlé de longues plages contemplatives qui l'emporte largement sur l'argument "épouvante", peu présent, excepté via la bande originale et si l'on fait abstraction d'une tension vaguement entretenue, mais à peine perceptible. Plus active dans la dernière partie, on comprend que The Presence emploi finalement des moyens bien compliqués pour nous orienter vers les thèmes dominants de la conscience (bonne ou mauvaise) et du pardon et débouchant sur un combat entre le bien et le mal, au final peu passionnant, pour ne pas dire ridicule. Dommage, car à trop chercher une louable originalité, le métrage s'égare dans ses procédés. Toutefois on soulignera les qualités de réalisateur de Tom Provost, qui malheureusement se met au service d'un scénario bien trop insipide et déséquilibré pour en faire un bon film.
N.T.

EN BREF
titre original : The Presence
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2010
date de sortie française : 13 décembre 2012 (DTV - Emylia)
durée : 84 minutes
budget : 1 000 000 $ (source Wiki)
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5


† HANTISE
▲ Le casting
▲ La réalisation
▲ Contemplatif

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Problème de rythme
▼ Confus
▼ Peu d'épouvante

LE FLIP
Seul, en pleine nuit, dans la cabane au fond du jardin...

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