INSIDIOUS : LA DERNIÈRE CLÉ (2018) d'Adam Robitel [Critique]

Évaluation du dossier : 3/5 []

 Le docteur Elise Rainier, brillante parapsychologue, va affronter le cas le plus effrayant et le plus personnel de son histoire : elle doit intervenir dans sa propre maison d'enfance à Five Keys, réveillant dans la foulée les fantômes de son passé...


Contraint à tisser avec le passé d'Elise Rainier s'il veut poursuivre l'exploration de cet attachant personnage, Leigh Whannell s'intéresse cette fois à l'enfance de la médium et aux origines de sa vocation.


Après avoir réalisé le précédent opus de la saga, Whannell  se contente ici de reprendre les postes de scénariste et acteur pour cette troisième suite de l'un des films de trouille les plus efficaces de la décennie. C'est donc Adam Robitel qui hérite de la place de réalisateur. Pas vraiment un inconnu puisqu'on lui doit le scénario de Paranormal Activity: Ghost Dimension et une expérience de cinéaste de long-métrage courte mais intense avec le dérangeant found footage, L'Étrange cas Déborah Logan. Même si la saga Insidious est ponctuée de séquences de type found footage, la difficulté pour Robitel était cette fois d'évoluer au sein d'une narration cinématographique plus classique. De ce côté, même si l'on est loin de l'expertise de James Wan ou même des débuts prometteurs de Leigh Whannell, la mise en scène fait le boulot. Cependant, peut-être trop académique, elle copie sans prendre de risques ce qui a fait la réussite des précédents volets.


Heureusement, Whannell se passionne toujours autant pour ses personnages, aux caractères souvent bien trempés. En tête de liste, Elise Rainier, interprétée par Lin Shaye (Ouija : Les Origines) qui, à l'image du couple Warren dans Conjuring : Les Dossiers Warren, est devenue le personnage central de la saga produite notamment par Oren Peli et Jason Blum. On retrouve aussi Leigh Whannell (Matrix Reloaded, Saw, The Bye Bye Man) et Angus Sampson (Mad Max: Fury Road, Winchester) dans les rôles de Specs et Tucker. Pas toujours drôles et même volontairement lourdingues, ils apportent malgré tout un décalage nécessaire, ne serait-ce que pour donner du relief au côté glauque de l'intrigue dans laquelle ils évoluent. Parmi les nouvelles têtes, le casting de la famille Rainier est plutôt inspiré en la présence de Bruce Davison (The Lords of Salem, X-Men) dans le rôle du père flippé et protecteur envers ses filles, Imogen et Melissa, interprétées par Caitlin Gerard (The Social Network) et Spencer Locke (Resident Evil: Extinction, Detention). Josh Stewart (The Dark Knight Rises, The Haunting of Molly Hartley) assure très bien le rôle du père violent et déphasé d'Elise, tout comme Kirk Acevedo, hanté par d'effrayants fantômes, ce qui le pousse à contacter la médium.


Bien que l'ensemble ne souffre pas de graves défauts, il est difficile de rester de marbre face aux réactions parfois peu inspirées de certains personnages – à ce sujet la VO est plus que conseillée –, ou à un certain manque de punch, une fois l'introduction passée, d'un récit qui sent la redite, sans oublier de petites incohérences qui viennent parfois vous sortir de l'histoire. Et effectivement, un léger essoufflement est perceptible dans cette suite qui peine à trouver sa voie. Cela se ressent essentiellement dans la narration qui emprunte beaucoup aux précédents films (ponts avec les autres volets, les blagues potaches des geeks Specs et Tucker, le petit tour dans le Lointain...). Pourtant, qu'on les apprécie ou non, certains jump scares judicieux savent encore cueillir le spectateur là où il ne s'y attend pas, permettant à Insidious : La Dernière clé d'atteindre l'un de ses objectifs premier : faire flipper. Plus étrange, de nombreux flous scénaristiques viennent perturber la compréhension globale de l’œuvre. Ne vous attendez donc pas à des révélations définitives et limpides sur le monstre, ni sur les portes laissées ouvertes par Elise ou encore sur cette fameuse dernière clé. Plusieurs hypothèses peuvent toutefois être évoquées, allant du synopsis peu abouti – sans doute la pire – à la volonté de laisser quelques intrigues en suspens, malgré – et c'est là où le bât blesse – l’impression que la boucle est cette fois bien bouclée.

Pour les fans hardcore de la saga, ces quelques défauts ne seront pas forcément rédhibitoires puisqu'on retrouve la recette qui a fait la réussite de la franchise. Avec au programme de bonnes scènes d'horreur, des effets spéciaux canons, dont le maquillage de l’incontournable Javier Botet (Conjuring 2 : Le Cas Enflield, Ça), quelques scènes de flip et un climat très malsain, difficile d'être trop sévère avec ce volet et ce, même s'il n'est pas suffisamment clair dans ses intentions. On peut toujours se consoler en constatant que la clique à Jason Blum est toujours prête à initier des projets qui promettent encore de belles heures de flip aux amateurs du genre. Après tout, on ne peut pas mettre dans le mille à chaque fois...
N.F.T.


EN BREF
titre original : Insidious: The Last Key
distribution : Lin Shaye, Leigh Whannell, Angus Sampson, Kirk Acevedo, Javier Botet, Caitlin Gerard, Spencer Locke, Bruce Davison...
pays d'origine : États-Unis / Canada
budget : 10 000 000 $
année de production : 2018
date de sortie française : 3 janvier 2018
durée : 103 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Le retour d'Elise
▲ Des moments de flip qui surprennent
▲ Intensité dramatique de l'ouverture

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Recette trop familière
▼ Laisse des questions sans réponses
▼ Le titre

LE FLIP
Des valises dissimulées dans la ventilation...

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Inisidious
Insidious : Chapitre 2
Indidious : Chapitre 3



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