La Revanche de Freddy (1985/1986) de Jack Sholder

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Cinq ans après les meurtres d'Elm Street, la famille Walsh emménage dans la maison restée depuis inhabitée. Les adolescents de la rue recommencent à faire d'effrayants cauchemars mettant en scène Freddy Krueger et qui, malheureusement, se répercutent dans la réalité. Ron Walsh est l'un de ses adolescents possédés dans ses rêves par Freddy. Sa petite amie est la seule à pouvoir l'aider, et empêcher l'ignoble croque-mitaine d'utiliser les cauchemars de Ron afin de commettre d'autres crimes...

La Revanche de Freddy marque le retour au cinéma du vilain croque-mitaine des Griffes de la Nuit, dont les résultats au box office - il a rapporté près de 15 fois sa mise - ont conforté le producteur Robert Shaye de relancer la machine. Mais c'est cette fois sans Wes Craven, qui s'est retiré du projet, ne voulant pas faire une franchise de son bébé - ce qui, vous en conviendrez, est plutôt raté - et trouvant le scénario de David Chaskin plutôt faiblard. C'est donc à Jack Sholder, (Hidden, Arachnid) que l'on doit ce second opus, qui s'avère au final énergique, surprenant et oriente déjà la saga à la lisière du fantastique.

La mise en scène soignée de Jack Sholder, cultive une certaine imagerie gay - qui saute aux yeux une fois la donnée intégrée au visionnage - tout comme certains dialogues du genre "Je sens qu'on essaye de s'emparer de mon corps !" qui, pour le coup, impliquent une double lecture plutôt inattendue, alors que le métrage alterne entre scènes de corps à corps, de douche, de corps masculins dénudés, poussant même le vice en offrant une escapade nocturne en club sado-maso... Le réalisateur admettra par la suite cet aspect du film, complétant sa pensée par une analyse simple, qui consiste en la lutte d'un type contre ses pulsions gay... tout un programme ! 


D'autant que ce second opus vire triplement sa cuti, par l'analyse exposée précédemment, mais également en s’acoquinant avec le film de possession et surtout, le plus important en s'éloignant du postulat de base qui consiste à faire vivre Freddy uniquement dans les rêves. 
Un volet en hors-piste donc, plus flippant que les autres films, dans lequel un Freddy Krueger, très premier degré, commet ses méfaits dans le monde réel.

S'il conserve toutefois une partie du second degré des Griffes de la Nuit, avec quelques passages fun, il n'en demeure pas moins malsain, proposant des scènes choc, comme lorsque Freddy jaillit du corps de Ron (sans doute l'une des plus impressionnantes de la saga) ou encore lorsque ce dernier voit sortir une langue proéminente de sa bouche à l'heure des préliminaires avec sa petite amie Lisa. Le tout servi par des effets spéciaux remarquables rappelant encore aujourd'hui combien l'utilisation du tout numérique est bien regrettable. Son côté flip est aussi entretenu par un score de Christopher Young, moins atmosphérique, plus dissonant, en tout cas plutôt habile lorsqu'il s'agit de créer une sensation de malaise.  À noter l'interprétation d'une brochette d'acteurs convaincants qui apporte aussi le réalisme nécessaire pour rentrer dans ce genre d'histoire.

Souvent boudé, soit pour l'absence d'un rôle féminin marquant, soit parce que Freddy Krueger n'agit plus exclusivement dans les rêves, il est clair que La Revanche de Freddy ne mérite pas son triste sort. Bien au contraire, il est à mettre au rang des meilleurs épisodes grâce à une mise en scène dynamique, des moments de flip plus marqués, et des effets spéciaux qui tiennent la route.
N.T.

En bref :
titre original : A Nightmare on Elm Street - Part 2 : Freddy's revenge
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1985
budget : 2 200 000 $
année de sortie française : 26 février 1986
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5

Le flip : La transformation de Ron dans la chambre de son pote.



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