[Critique] DON'T BREATHE - LA MAISON DES TÉNÈBRES (2016) de Fede Alvarez

Évaluation du dossier : 4/5 [♥]

Pour échapper à la violence de sa mère et sauver sa jeune sœur d’une existence sans avenir, Rocky est prête à tout. Avec ses amis Alex et Money, elle a déjà commis quelques cambriolages, mais rien qui leur rapporte assez pour enfin quitter Detroit. Lorsque le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une petite fortune, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup. Mais leur victime va se révéler bien plus effrayante et dangereuse que ce à quoi ils s’attendaient…

Après avoir sauvé Evil Dead d'un naufrage redouté – remake d'un film culte oblige – il était impossible de passer à côté de cette nouvelle livraison de Fede Alvarez dont le concept et les premières images annonçaient déjà un retour prometteur.

Sauf que, contrairement à son sous-titre français et son affiche mettant en avant une "maison des ténèbres", il n'est ici pas du tout question de maison hantée et on se sent un peu trompé sur la marchandise. Pas de quoi crier au scandale cependant tant l’œuvre en question surpasse la production habituelle. Don't Breathe est même une telle bombe qu'il serait dommage de passer à côté.


Fede Alvarez confirme et obtient avec ce deuxième long métrage une place bien méritée dans le cœur du public, ne serait-ce que pour sa capacité, en tant que metteur en scène, à mettre sa caméra au service de son histoire. Il semble ainsi vouloir rejoindre le rang des grands réalisateurs en activité faisant preuve d'une véritable audace visuelle tels Peter Jackson, Guillermo del Toro, James Wan ou David Fincher. On peut prendre pour exemple ce plan séquence, discrètement retouché, présentant les spécificités spatiales du piège dans lequel les cambrioleurs se sont enfermés. Une prouesse technique qui exprime une volonté louable de dynamiser la narration, de proposer quelque chose de soigné et classe, tout en dévoilant en l'espace de quelques secondes une série d'objets et d'enjeux qui auront leur importance par la suite. Plus tard, Fede Alvarez enfonce encore un peu plus le clou en offrant une longue séquence nocturne astucieuse durant laquelle le prédateur se trouve à armes égales face à ses proies.

Car dans Don't Breathe il question d'un jeu – de massacre – du chat et de la souris dans une atmosphère de tension continue. Le film démarre avec un concept proche du Sous-sol de la peur de Wes Craven avec des personnages en galère dans leur vie personnelle et familiale et qui n'ont pour alternative apparente que ce cambriolage aux gains prometteurs.


Avec une esthétique proche du cinéma de David Fincher, Don't Breathe s'avère être une bonne surprise. Sans concessions ni limites, violent, tordu, il ravira les amateurs de films choc aux scénarios qui tâchent et constitue une fable puissante sur l'appât du gain et la bestialité potentielle de ceux prêts à tout pour en amasser beaucoup, peu importe la manière, et ceux prêts à tout pour le conserver. Brûlot féroce aux relents anticapitalistes qui prend pour cadre une ville terrassée par la pauvreté et dont l'écroulement suinte de ses quartiers abandonnés où la nature reprend doucement ses droits, Don't Breathe ne manquera pas non plus de rappeler à notre mémoire Wes Craven et sa fable Le Sous-sol de la peur dont l'influence partielle est ici évidente, bien qu'en rien rédhibitoire.
N.F.T.


EN BREF
titre original : Don't Breathe
distribution :  Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto...
pays d'origine : États-Unis
budget : 9 900 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 5 octobre 2016
durée : 88 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 4/5

† EXORCISME
Réalisation audacieuse
▲ Tendu
▲ Efficace

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Affiche trompeuse
▼ Certains personnages peu développés
▼ Merci Wes Craven !

LE FLIP 
Le chien.

LIRE AUSSI
Le Sous-sol de la peur
10 Cloverfield Lane
Replicas


Commentaires

En cours de lecture