Évaluation du dossier : 2.5/5 [♥♥♥]
Une famille américaine mène une paisible existence en Inde jusqu'à ce qu'un accident tragique prenne la vie de leur jeune fils. La mère, inconsolable, apprend qu'un rituel antique peut lui permettre de lui faire un dernier adieu. Elle voyage alors jusqu'à un ancien temple, où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts. Mais quand elle désobéit à l'avertissement sacré de ne jamais ouvrir cette porte, elle bouleverse alors l'équilibre entre les deux mondes.
Surfant sur le thème du deuil impossible à la mort d'un enfant, déjà bien exploité dans l'effroyable roman de Stephen King, et sa non moins glauque adaptation au cinéma par Mary Lambert – Simetierre pour ceux qui seraient passés à côté de cette petite pépite mortifère – The Door explore à nouveau ce sujet, malheureusement sans prendre garde à se démarquer suffisamment de son modèle pour éviter une dangereuse comparaison.
Car si l'on vous parle d'un enfant mort dans un accident de la route, du chagrin d'un parent qui refuse le deuil, prêt à le ressusciter quoiqu'il en coûte – on limitera volontairement l'énumération ici pour éviter le spoil – forcément, l'ombre du King n'est pas bien loin tout comme celle de Wake Wood sorti en DTV en 2012. Et nous voici de nouveau confrontés à l'éternelle question du "pareil mais en moins bien" qui vient quand même un peu entamer la fraîcheur du projet porté par Alexandre Aja. Ce dernier fait ici une nouvelle fois figure de producteur après avoir occupé un poste similaire sur le décevant Pyramide de son comparse Gregory Levasseur.
Malgré cela, restons positifs et tentons de voir un peu au delà de ce manque flagrant d'inspiration. Commençons par la plus grande qualité, et pas des moindres, de The Door : soit sa capacité à flanquer la pétoche. Car bien qu'il prenne un certain temps à décoller, et nous abreuve de quelques fake scares un peu moisis, il faut bien admettre que les amateurs de montagnes russes – dont je fais partie – finissent par en avoir pour leur argent. D'ailleurs on apprécie les roublardises mises en place pour surprendre un public désormais pas mal habitué à ce type de cinéma. Les moments de flip, bien que prévisibles, prennent une forme parfois inattendue et viennent vous cueillir au fond de votre fauteuil. Il faut dire que l'incarnation de la gardienne des enfers, Myrtu, rappelle fortement les frangines qui s'ignorent, Sadako et Kayako (Ring et The Grudge pour ceux qui débarquent) et les interventions des "indiens zarbis a moitié à poil" renforcent cette atmosphère oppressante de danger sous-jacent.
Un autre point positif à souligner se situe dans le choix de l'unité de lieu, l'Inde, dont le climat, la culture, l’environnement naturel et spirituel, participent à l'atmosphère un peu mystique et exotique qui se dégage de The Door. Sans doute, cela permet d'accepter plus facilement une partie de son intrigue et ses événements surnaturels. On ne lésine pas non plus sur les effets spéciaux et maquillages qui pour certains s'avèrent réellement convaincants, du visage figé et effroyable d'une noyée, au design retenu pour incarner Myrtu.
Malheureusement, cela ne fait pas tout et c'est bien là le problème véritable de The Door, qui semble se reposer un peu sur son concept sans chercher plus loin. Son casting, bien qu'en présence dans les rôles clé de Jeremy Sisto (Six feet under, Détour Mortel), Sarah Wayne Callies (Pay the Ghost) et Javier Botet abonné aux performances inatendues (Mama, [Rec], Crimson Peak), ne permet pas de transcender un scénario un brin simpliste lorgnant du côté de la tragédie horrifique. Et la mise en scène de Johannes Roberts, assez académique ne fait qu'accentuer ce sentiment d'ennui poli lors de certaines séquences qui traînent un peu en longueur.
Si l'on oublie ses faux airs de Out of the Dark et vrais airs de Simetierre et Wake Wood, sa réalisation un peu convenue et sa direction d'acteurs pas toujours inspirée, on peut passer quand même un moment agréable au visionnage de The Door. Certes, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent, mais ce serait oublier son atout majeur qui réside dans sa capacité à vous faire décoller de votre fauteuil. Et pour nous, ce n'est pas rien...
N.F.T.
EN BREF
titre original : The other side of the door
pays d'origine : Royaume-Uni / Inde / États-Unis
budget : ?
année de production : 2016
date de sortie française : 1 juin 2016
durée : 96 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 2.5/5
† EXORCISME †
▲ Flippant
▲ Contexte indien
▲ Maquillages et effets spéciaux
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Lent
▼ Manque d’originalité
▼ Mise en scène académique
LE FLIP
La découverte d'un cadavre dans le jardin...
LIRE AUSSI
Simetierre
Out of the Dark
Wake Wood
Commentaires
Enregistrer un commentaire