[Critique] PAY THE GHOST (2015/2016 - DTV) de Uli Edel

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Un an après la disparition de son fils Charlie lors du défilé d’Halloween, Mike Lawford ne se résout pas à abandonner les recherches. Hanté par des visions effrayantes et des messages qu'il pense envoyés par son fils, il va devoir convaincre son entourage des évènements inexplicables dont il est témoin. Avec l'aide de son ex-femme, il va découvrir une terrible malédiction qui s'abat sur New-York à chaque Halloween…
Souvent associé à des projets improbables, voire foireux, le stakhanoviste Nicolas Cage doit broder avec une carrière artistique en dents de scie dont le meilleur s'est joué aux côtés de Laura Dern dans Sailor & Lula devant la caméra torturée de David Lynch (Twin Peaks) ou plus récemment avec Chloé Moretz dans le jubilatoire Kick-Ass de Matthew Vaughn (Kingsman : Services secrets).
Dans Pay the Ghost, il interprète un père de famille brisé, obsédé par la recherche de son fils disparu et parvient à apporter ce qu'il faut de crédibilité à un thriller surnaturel qui aurait gagné à approfondir son scénario.

Pay The Ghost propose un mélange de drame fantastique, vaguement horrifique, calibré pour attirer le grand public. Quelque part tant mieux, puisque c'est sans doute sur ce terrain qu'il réussit le mieux à convaincre. Même si extrêmement académique, la réalisation d'Uli Edel dont la filmographie est essentiellement tournée vers le drame social voire sociétal et aux biopics en tout genre – se met au service d'une intrigue immersive autour d'une terrible malédiction, conséquence d'une exécution sauvage d'une païenne et de sa famille au XVIIe siècle.


La première partie de Pay the ghost, même si elle ne brille pas vraiment par son originalité fonctionne plutôt bien et on prend part au désespoir des pauvres parents. Sans doute grâce à l’interprétation de Nicolas Cage qui incarne avec conviction ce père déterminé à accepter toutes les vérités pour retrouver son fils. À ses côtés, Sarah Wayne Callies (The other side of the door, The walking dead) n'est pas moins convaincante dans le rôle d'une mère inconsolable. Des rôles relativement pénibles dont la portée dramatique est le principal écueil avec un tel sujet. Par chance, la douleur de ce couple brisé par la tragédie sonne juste, donnant d'autant plus de force au métrage pour la suite des événements.

Autre point positif, Pay the ghost assume son identité horrifique, à base de rares – mais quand même – apparitions flippantes, morts violentes et flash-back dont un en particulier, étonnamment brutal et dérangeant. Niveau influences visibles, on retrouve un peu des recettes éprouvées ces dernières années, dont Sinister et ses exécutions sans concession, Insidious et son lointain ou encore Mama ou La Dame en noir pour des raisons que nous nous garderons bien de vous dévoiler ici.


Malheureusement, ce tableau plein de promesses finit par s'assombrir lorsqu'on entame une conclusion maladroite qui peine à dissimuler certaines lacunes scénaristiques. En effet, peut-être aurait-il été plus adroit de laisser planer davantage de mystère, ou mieux codifier l'intrigue ? Car à trop vouloir en expliquer, on a l'impression de switcher subitement en mode Scooby-Doo et de se voir balancer la résolution en pleine figure, le héro obtenant ses réponses avec une facilité déconcertante, notamment lors d'une rencontre fortuite à l'occasion d'une fête de geeks autour d'un culte ancien. Un déséquilibre qui se ressent à d'autres moments-clé comme lors d'un bref combat contre un spectre vindicatif.

Malgré ces quelques ombres au tableau, il est difficile de trop accabler Pay the ghost, ne serait-ce que pour les quelques moments de flip qu'il propose, certes de type jumpscares, mais qui vous plongent davantage dans l'ambiance noire de l'histoire. Pour cela, combiné à son traitement dramatique et l’immersive enquête entamée par le personnage de Nicolas Cage, cette production mainstream et qui s'assume comme telle, tout en se montrant parfois glauque,  parvient à séduire et mérite quelques encouragements.
N.T.


EN BREF
titre original : Pay the ghost
pays d'origine : Canada
année de production : 2015
date de sortie française : 29 février 2016 (DTV - AB Vidéo)
durée : 94 minutes
adrénomètre : ♥♥
 note globale : 3/5

 † EXORCISME †
▲ Casting
▲ Flippant
▲ Le traitement dramatique

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Fin bâclée
▼ Manque d'originalité
▼ Scénario

LE FLIP
Le monstre derrière la vitre...

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