[Critique] APPARITION (inédit-2012) Todd Lincoln

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Des étudiants reprennent une expérience scientifique tentée en 1973, baptisée "L'expérience Charles" et durant laquelle des parapsychologues ont tenté d'entrer en contact avec un de leur collègue qui venait alors de décéder. Si à l'époque l'expérience semble avoir porté ses fruits, celle des étudiants vire au drame. Peu de temps après, un jeune couple découvre qu'il est en proie à une entité surnaturelle malveillante...

Capable du meilleur (Esther, La Maison de Cire) comme du très moyen (Le Vaisseau de l'Angoisse), le studio Dark Castle Entertainment, créé par Joel Silver et Robert Zemeckis, offre avec The Apparition, une bien curieuse vision du cinéma.
Autant les qualités de ce film, écrit et réalisé par Todd Lincoln sont d'ordre classique, autant ses défauts paraissent tellement énormes qu'ils en deviennent inexplicables, ce qui, certes, constitue l'immersion ultime, pour un film traitant de paranormal, mais ne sert en rien la cause cinématographique

La première chose qui saute aux yeux en fin de visionnage est sa durée, exactement 1 h 12 hors générique (on est donc à 13 minutes du court-métrage), presque un record en la matière, hors found footage, qui nous ramène aux bons vieux film d'horreur américains des années 80, destinés à l'exploitation en vidéoclubs du type Shopping (Chopping Mall, 1986), – si, si, vous vous souvenez, ces robots vigiles tueurs dans un supermarché High-Tech, où quelques jeunes pensaient s'offrir une petite sauterie nocturne en toute quiétude – et d'une durée quasi similaire. Avec pour résultat un découpage étrange, évoquant un court métrage qui traine en longueur, pour finalement ne pas raconter grand chose. Jusqu'à se garder les meilleurs effets pour la fin, enfin presque, puisqu'on est déjà entré dans le troisième quart d'heure lorsque les choses commencent à devenir intéressantes. Dès lors, on a droit à quelques effets de peur sympathiques – dont une excellente scène de vain cloutage de porte- et un voyage astral plutôt bien senti qui, enfin, apportent cette dose de peps qui faisait jusqu'alors défaut.


Certes,  la photo est jolie, le casting, au sein duquel figure Tom Felton, bien connu des fans d'Harry Potter, Julianna Guill (Vendredi 13), Ashley Greene (Twilight) et Sebastian Stan (Captain America) n'est pas complètement à la ramasse, mais Apparition donne surtout l'impression, lors du visionnage, et avec une constance troublante, de n'être finalement rien d'autre qu'une coquille vide à 17 millions de dollars. Les effets spéciaux sont réduits au strict minimum, les très rares séquences réellement impressionnantes sont servies au compte-goutte et doivent, pour la plupart, leur efficacité à la bande sonore, et une unique mini intrigue se met en place autour du personnage principal masculin, histoire de susciter un minimum d'intérêt. 

Évidemment, en intégrant au sein d'une réalisation classique des images issues de caméras de surveillance, de caméras vidéo et super 8, Todd Lincoln tente de surfer, discrètement, sur la vague du found footage, sans doute histoire de snober le procédé et ne pas donner l'impression de céder à la facilité. Sauf que l'ensemble n'en demeure pas moins désespérément mou, jusque dans son ultime plan, au point de se mater Paranormal Activity 3  dans la foulée, histoire de se souvenir que le found footage, au moins, des fois ça fait peur.




Pour toutes ces raisons, Apparition est une déception, un film bien trop sage pour convaincre les fans du genre, et surtout un métrage à classer davantage dans le fantastique que dans l'horreur. Le genre de produit propre sur lui, et suffisamment fade, à l'image de son affiche à la limite du hideux, pour une diffusion un dimanche après-midi sur M6. Et tant pis si la photo était quant à elle plutôt réussie...
N.T.

EN BREF
titre original : The Apparition
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2012
date de sortie française : inédit
durée : 82 minutes
budget : 17 000 000 $ 
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5

† HANTISE
▲ Casting
▲ Photographie
▲ Quelques rares moment de flip

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Ultra mou
▼ Impression de vide
▼ Affiche hideuse


LE FLIP
Terrifiée, Kelly pense piéger le démon dans l'autre pièce....

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