Évaluation du dossier : 1.5/5 [♠]
De retour dans la maison où elle a grandi pour prendre soin de sa mère dans le coma, Alicia doit affronter une force obscure de son passé qui menace désormais sa fille.
Avec La Influencia (à ne pas confondre avec le film de Pedro Aguilera), Denis Rovira van Boekholt laisse entrevoir de louables aspirations, qui, malheureusement, ne compensent pas son manque d’inspiration.
Depuis deux petites décennies, un vent nouveau s’est levé sur le cinéma d’épouvante espagnol, soufflé par les figures de proue Jaume Balagueró, Guillermo Del Toro et Alejandro Amenábar. Dans un phénomène d’aspiration, une émulation au sein de jeunes metteurs en scène a vu le jour pour déboucher sur des résultats plus (Ça d’Andres Muschietti) ou moins (Les Yeux de Julia de Guillem Morales) heureux. C’est dans ce contexte qu’après deux courts-métrages sort La Influencia, premier long-métrage du réalisateur Denis Rovira van Boekholt, adapté du roman "The Influence" de l’écrivain britannique Ramsey Campbell, dont "The Nameless", au passage, a déjà été porté à l’écran par Jaume Balagueró. Du reste, les deux textes décrivent des univers pas si éloignés, autour de l’enfance maltraitée et du secret.
Dans La Influencia, Alicia, campée par Manuella Vellés (Kidnappés, Muse), se rend au chevet de sa mère, interprétée par Emma Suárez (Las Furias, Julieta), dans le coma. Entourée de sa sœur incarnée par Maggie Civantos (Alegría, tristeza), de sa fille Nora et de son mari joué par Alain Hernández (El árbol sin sombra), elle se trouve confrontée à son passé et doit combattre une entité qui s’en prend à ses proches.
Dans La Influencia, Alicia, campée par Manuella Vellés (Kidnappés, Muse), se rend au chevet de sa mère, interprétée par Emma Suárez (Las Furias, Julieta), dans le coma. Entourée de sa sœur incarnée par Maggie Civantos (Alegría, tristeza), de sa fille Nora et de son mari joué par Alain Hernández (El árbol sin sombra), elle se trouve confrontée à son passé et doit combattre une entité qui s’en prend à ses proches.
Inutile de tourner autour du pot, et autant libérer de cette chronique les lecteurs les plus pressés, car la vie est courte et la file d’attente des films à voir d’autant plus longue, La Influencia est clairement dispensable. Pour ceux que ça intéresse vraiment, reconnaissons-lui sur le fond une idée politiquement incorrecte séduisante. À l’opposé des habituels propos sur les rapports maternels, plus ou moins symboliques, basés sur des recherches de reconnaissance, réhabilitation, pardon ou rédemption, La Influencia joue sans détour la carte anti-réconciliation générationnelle radicale. Qu’on y voie l’antienne du spectre franquiste, l’actuelle question catalane, ou tout ce qu’on veut, peu importe, le point de vue a son originalité.
Pour le reste, on nage dans un dénuement des plus tristes, tant du point de vue l’inventivité mais surtout de la crédibilité. À ce niveau, Denis Rovira van Boekholt n’a pas beaucoup d’excuses car il est également co-auteur du scénario. Hors, en la matière, la vraisemblance est fondamentale. Les petits arrangements avec la réalité peuvent à la rigueur faire passer la pilule en fin de récit. Mais en la circonstance, baser toute la situation sur l’idée aussi foireuse de cette mère plongée dans le coma (merci Patrick !) à son domicile ne laisse pas présager de contenir bien longtemps l’écroulement fatal et annoncé de l’édifice. De fait, les incohérences sur lesquelles on préfère ne pas s’appesantir s’empilent, dans un rythme, une tension et une réalisation dignes d’une séance de l’assemblée nationale sur LCP. Le tout s’estompant dans une pseudo mélasse hollywoodienne.
Tout de même, il serait lâche de ne pas soustraire à cette "mauvaise influence" la jeune Claudia Placer (Verónica), qui crève littéralement l’écran dans le rôle de Nora, et porte une bonne partie du film sur ses frêles épaules. La lumière salvatrice d’Isaac Vila (Out of the Dark) poussée dans les contrastes de vert blafard à mauve saturé, se charge de l’autre partie.
M.V.
EN BREF
titre original : La Influencia
distribution : Manuella Vellés, Maggie Civantos, Claudia Placer, Emma Suárez, Alain Hernández...
pays d'origine : Espagne
budget : 4 500 000 $
année de production : 2019
date de sortie française : 11 octobre 2019 (SVoD - Netflix)
durée : 102 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 1.5/5
† EXORCISME †
▲ La jeune Claudia Placer
▲ Belle photographie
▲ Propos radical
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Scénario bâclé
▼ Réalisation insipide
▼ Absence de tension
LE FLIP
Votre fille, au milieu de la nuit, une hache à la main au pied de votre lit...
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