[Critique] OPPRESSION (2016) de Farren Blackburn

Évaluation du dossier : 2/5 []

Depuis le décès de son époux, Mary, pédopsychiatre, vit seule avec son beau-fils dans un chalet isolé de la Nouvelle-Angleterre. À l’approche d’une violente tempête de neige, Tom, l’un de ses jeunes patients, est porté disparu. Mary, tout à coup sujette à des hallucinations et prise de paranoïa, est bien décidée à retrouver le jeune garçon avant qu’il ne disparaisse à jamais.


Essentiellement tourné vers la série télévisée jusqu'à la sortie en 2013 de son oubliable premier long-métrage Hammer of the Gods, Farren Blackburn s'attaque cette fois au thriller psychologique mâtiné d'épouvante, disposant d'un argument de taille en la personne de la belle et non moins talentueuse Naomi Watts (Le Cercle, Le Cercle 2, Mulholland Drive).

Dès les premières minutes d'Oppression, le réalisateur adopte une mise en scène discrète au service d'une introduction efficace, immersive et qui dessine efficacement les enjeux du film. Du moins ceux visibles à ce moment là. Car à mi-parcours, Blackburn passe en mode Hitchcock et nous offre un twist, certes, tout à fait inattendu et audacieux mais qui entache sérieusement le réalisme et la crédibilité jusqu'alors entretenus, pour deux raisons essentielles. La première est qu'à ce moment, le spectateur aura déjà tiqué sur certaines conversations entre l'héroïne et son ami psychologue ridiculement borné à lui trouver des pathologies délirantes ou à lui expliquer des concepts de troubles du sommeil alors qu'elle est elle-même pédopsychiatre et les connaît probablement tous.


La deuxième chose qui pose problème nous oblige à spoiler. Merci de passer directement au paragraphe suivant afin de rester vierge de toute information capitale sur l'histoire. Ce twist engendre un face à face improbable entre un beau-fils resté volontairement inerte et alité depuis son accident de voiture – juste pour le plaisir de retrouver une maman attentionnée – et une belle-mère qui l'a élevé comme  son propre enfant et s'en détache sans aucun état d'âme ou presque – et semble trouver un fils de substitution dans le jeune Jacob. Le message ici est tout sauf clair et nourrit le sentiment d'un scénario peu approfondi dont le concept, associé à quelques jump scares, ne suffit pas à soutenir l'ensemble.
 
Certains diront que sous l'égide d'EuropaCorp, peu friand du genre qui nous intéresse, Farren Blackburn partait déjà avec un handicap. Mais les plus curieux auront remarqué au rang des producteurs, Ariel Zeitoun, qui a pris des risques par le passé avec des œuvres françaises comme Baxter, Baby Blood ou Blueberry. Toutefois, l'influence majeure d'Oppression est à chercher plutôt du côté de Shining auquel il multiplie les emprunts, de la porte défoncée à l'arme blanche au proche qui traverse une tempête de neige pour pas grand-chose, en passant par le coup des pas dans la neige, le tout sur fond de psychodrame familial...


Pourtant, Farren Blackburn avait réuni un casting aux petits oignons dominé par Naomi Watts donc, mais aussi Oliver Platt (L'Expérience Interdite, 2012), Charlie Heaton (Stranger Things) et le jeune Jacob Tremblay (Extraterrestrial, Before I Wake). Mais force est de constater que tout le monde rame dans la même galère et ne parvient que rarement à donner corps à cette histoire tirée par les cheveux.

Oppression s'avère être au final un thriller psychologique bancal, bourré de clichés et dont l'écriture approximative ne parvient pas à maintenir l'intérêt. S'ils souhaitent un bon moment de cinéma, les amateurs de twist et thriller psychologique teinté d'épouvante devront plutôt se tourner vers The VisitRégression ou Hierro, bien mieux construits et réussis.
N.F.T. 
EN BREF
titre original : Shut in
distribution : Naomi Watts, Jacob Tremblay, Charlie Heaton, Oliver Platt...
pays d'origine : Canada / France
budget : 10 000 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 30 novembre 2016
durée : 91 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5

† EXORCISME †
▲ Photo soignée
▲ Naomi Watts
▲ Introduction efficace

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Le psy
▼ Manque de réalisme
▼ Trop explicatif

LE FLIP
Une présence furtive sur la vidéo lors d'une session Skype.

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Shining


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