[Critique] LA MALÉDICTION DE CHUCKY (2013 - DTV) de Don Mancini

Évaluation du dossier : 3/5 []
Lorsqu’un mystérieux paquet arrive chez Nica, elle n'y prête guère attention. Mais après le décès de sa mère dans des conditions mystérieuses, elle commence à suspecter la poupée rousse, devenue le jouet favori de sa jeune nièce...

Après deux volets portés sur l'humour noir et l'absurde, La Malédiction de Chucky, tout en revenant à une ambiance plus sombre, semble tellement hésiter sur le chemin à emprunter qu'il en devient une œuvre totalement bipolaire. D'un côté, on constate un manque d'originalité flagrant, déployant la panoplie habituelle des effets de frousse (musique anxiogène, suspense étiré, jump scare...) sans réellement imposer un climat de terreur persistant, et de l'autre, il offre des scènes plus réussies, parsemées d'idées intéressantes, voire inattendues.

Ceci dit, il faudra attendre une vingtaine de minutes avant que ce sixième opus dédié à la célèbre poupée psychopathe ne parvienne à susciter enfin l'intérêt. Plus précisément lors d'une scène de repas en famille très bien orchestrée et durant laquelle le non verbale et les mouvements de caméra -on sait à ce moment qu'un futur drame se noue- véhiculent toute la tension de la situation.


Ensuite, les incontournables poncifs du slasher de base s’alternent, avec ce qu'il faut de gore, de meurtres détaillés, mais aussi de situations peu crédibles (un personnage qui s'écrase au sol de tout son long après une chute d'une dizaine de mètres poursuit son jeu de cache-cache comme si rien ne s'était passé) pour classer cette suite au rang de celles d'autres franchises pas toujours inspirées de type Vendredi 13 ou Halloween...

Mais heureusement, plutôt que se contenter d'un retour à la tonalité horrifique très premier degré qui a fait le succès de la saga à son démarrage, Don Mancini, scénariste de la série et réalisateur de ses deux derniers opus, l'agrémente de quelques surprises de taille. Il s'offre, par exemple, un sympathique flashback avec l'acteur Brad Dourif rajeuni pour l'occasion, afin de coller au personnage de Charles Lee Ray, qu'il incarnait déjà dans Chucky, La Poupée de sang. Tout aussi étonnants sont les quelques caméos inattendus que les fans sauront apprécier, et qui semblent vouloir compenser, par l'effet de surprise, le manque de recul que générait l'humour des précédents métrages. Exit la déconne donc, notamment celle pratiquée dans l'excellent Fiancée de Chucky de Ronny Yu. Chucky n'est désormais plus le héros central, et redevient un monstre imprévisible qui attend sa proie, tapi dans l'ombre.

Au casting, justement, figure l'inimitable Brad Dourif (Pulse, Urban Legends, L'Exorciste : La Suite), fidèle au poste depuis le début de la saga, ou encore sa fille Fiona Dourif recrutée pour l’occasion dans le rôle de Nica. Danielle Bisutti (Insidious : Chapitre 2) fait aussi partie de la distribution tout comme l'inattendu A Martinez (Mega Python vs. Gatoroïd, mais aussi Cruz Castillo dans le célèbre soap des années 80, Santa Barbara). Sans oublier les quelques caméos dont nous tairons la teneur. 


Pas toujours inspirée, cette nouvelle suite vaut davantage pour l'orchestration des mises à mort de la poupée et pour ce qu'elle va puiser dans son passé, que pour son intrigue intrinsèque, cette dernière faisant davantage figure de remplissage. On regrettera aussi quelques gros plans numériques qui cassent un peu la magie de la marionnette, même si dans l'ensemble, l'animation de la poupée demeure satisfaisante et fidèle à l'esprit de la saga.

Malgré tout, les fans de la première heure, attachés à cette poupée détraquée, devraient apprécier La Malédiction de Chucky. Car le métrage demeure un slasher en huis-clos suffisamment sombre pour en tirer quelques sueurs froides. Certes, il n'est pas toujours bien équilibré, mais il emploie suffisamment de gore et d'effets de surprise, notamment en revenant aux sources de la saga, pour s'affirmer comme un divertissement sympathique et un petit DTV somme toute très correct.
N.F.T.

EN BREF
titre original : Curse of Chucky
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2013
date de sortie française : 1 novembre 2013 (DTV - Universal Pictures)
durée : 97 minutes
budget : 5 000 000 $
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5 


† HANTISE
▲ Quelques scènes gores
▲ L'orchestration des meurtres
▲  Retour aux sources de la saga
 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Intrigue bateau
▼ Bipolaire
▼ Manque d'atmosphère angoissante


LE FLIP
Pourquoi diable met-elle son doigt dans la bouche à Chucky ?

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