Pulse (2006) de Jim Sonzero

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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Un groupe d'étudiants commence à recevoir des messages émis par un ami récemment décédé. A la recherche d'une explication, ils vont découvrir que les appareils électroniques comme les ordinateurs ou les téléphones portables, deviennent des passages vers un autre monde, conséquence d'une expérience secrète dédiée aux ondes qui a très mal tourné.

Avec Pulse, remake de Kairo on oublie la poésie macabre d'un Kiyoshi Kurosawa pour épouser la structure formelle classique et occidentale du cinéma américain. S'il souffre d'une réputation peu glorieuse qu'il ne mérite pas complètement, un peu à l'image de My Soul to Take de Wes Craven, il est loin d'être ce navet abominable que l'on veut faire croire.
Il bénéficie notamment d'une réalisation soignée et d'une photo appuyant la sensation d'un univers sombre et dépressif, axée sur des nuances de bleu terne et de gris. 

En revanche, si le scénario reprend les grande lignes du film de Kurosawa, il faut bien admettre que l'accent mis sur le monde estudiantin lui permet d'échapper difficilement aux stéréotypes qui font l'apanage des teenage movie horrifiques, à savoir la fête, la drague, internet et surtout des universités qui, bizarrement, semble uniquement fréquentées par des top-modèles. Encore un point commun avec l'univers de Wes Craven...

Bon à partir de là, on comprend que l'objectif de Pulse n'est surement pas de faire dans l'arty cérébral ni dans la subtilité. Ce qui permet par ailleurs de souligner son côté film catastrophe lors de quelques scènes impressionnantes, liées à la description d'un monde vidé progressivement de toute forme de vie, jusqu'à une vision de chaos qui nait autant d'un avion qui s'écrase sans raison sur la ville -directement repris du film initial- ou de voitures qui s'entassent sur les autoroutes.

La craquante Kristen Bell (à droite), en parfaite connexion avec son personnage.
Évidemment, si l'on reste de marbre face à ces entités qui se déplacent sur les réseaux de télécommunication -difficile par ailleurs de ne pas songer à la série Lain et ses fantômes qui hantent la toile- il devient difficile, voire impossible d'apprécier à sa juste valeur cette allégorie sur les nouvelles technologiques, leurs dérives, et leur évolution vers quelque chose d’incontrôlable, qui pourrait mener notre civilisation à sa perte. Tout comme il est impératif d'oublier l’œuvre original à laquelle Pulse ne peut être comparé, changement de culture et surtout de boutique oblige. Le remake insuffle au matériau d'origine et au delà d'un récit plus accessible au grand public, un côté film djeuns pour les djeuns qui du coup, peine à trouver un autre public. Un facteur restrictif que l'on retrouve aussi dans le cinéma de Craven, tiens, encore lui ! 

Porté par une bande d'acteurs plutôt convaincants, même si certains personnages semblent mettre un certain temps avant de percuter, on apprécie aussi la présence de l'incontournable Brad Dourif dans un rôle d'illuminé visionnaire qui annonce la fin du monde.

Sous-estimé mais ne souffrant pas la comparaison avec son modèle japonais, très accessible, mais vite vu et vite oublié, Pulse bénéficie de quelques qualités, comme son potentiel trouille, plutôt élevé ou encore la photo de Marc Plummer (Armageddon) transcrivant à merveille le sentiment de solitude et de déprime régissant l'univers dépeint par Jim Sonzero. Par ailleurs, assez proche également des thématiques chères à Wes Craven, on ne s'étonne donc qu'à moitié d'apprendre qu'à défaut d'en être le réalisateur -comme cela fut pressenti un temps- il en est le scénariste.
N.T.

En bref :
titre original : Pulse
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2006
 budget : 20 000 000 $
date de sortie française : 11 octobre 2006
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5

Le flip : Maddy discute avec son pote Tim qu'elle voit en webcam sauf que l'ordinateur est débranché et ce dernier lui répond sans ouvrir la bouche.



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