[Critique] SCARY TRUE STORY (TV - 1991/...) de Norio Tsuruta...

ADRÉNOMÈTRE  ♡ ♡ ♡ 

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Des histoires de fantômes japonais présentées comme basées sur des faits réels...

Quand Scary True Stories est produit pour le marché vidéo et la télévision japonaise, – les premières diffusions remontent à 1991 – Norio Tsuruta (Ringu 0 et Prémonition) ne sait pas que le programme allait connaître de nombreux épisodes jusqu'à aujourd'hui. D'ailleurs lui-même n'est pas encore connu et les fantômes tétanisant de Ring, The Grudge (Hideo Nakata livrera dans ce cadre les prémices de son œuvre à venir dès 1992 et Takeshi Shimizu participera au projet en 2000) au Japon, ou The Eye à Hong Kong, n'ont pas encore débarqué dans les salles obscures et tétanisé le public. Cette série serait ainsi l'une des principales sources d'inspiration à l'origine de la grande vague de J-Horror qui allait ensuite déferler à l'échelle mondiale.

Cette série a finalement connu les honneurs d'une distribution en DVD, sous plusieurs formats, avec un nombre inégal de segments, des réalisateurs différents, et même de manière assez confuse pour nous européens, qui pouvons, à condition d'être anglophiles et malgré leur rareté, consulter de nombreux épisodes sur le net, mais sous-titrés uniquement en anglais.

Le principe est simple : pour terrifier la ménagère japonaise de moins de 50 ans et les ados, Honto ni atta kowai hanashi assure raconter des histoires tout à fait véridiques, dont les personnages ont réellement existé, avant de bien préciser que les noms ont été changés pour respecter leur identité. Voilà un peu le contexte de ces contes macabres garantis 100 % surnaturels ! Certes c'est fauché, parfois sans aucune originalité, et on sent toute la modération propre au format télévisé, mais la série sait aussi de temps en temps s'avérer efficace, lors d'histoires rendues flippantes par à un vrai travail sur l'atmosphère, dont nos amis nippons ont le secret. Parmi les dizaines d'épisodes produits, voici un petit aperçu de ce que l'on peut trouver sur l'une des compilations contenant 13 segments.

"Copy Machine", ou l'histoire d'une photocopieuse hantée.

 "Only two of us" s'intéresse à une petite fille poursuivie et effrayée par le fantôme noir et terriblement angoissant de sa maman. Une représentation qui ne manquera pas de rappeler The Grudge... Dans "Three people are coming", une jeune femme prend l’ascenseur seule dans un bâtiment vide. Soudain, elle est agressée par des mains surgies de nulle part. Forcément bizarre et assez simple dans son fonctionnement, cet épisode n'en pas moins efficace. Idem pour "Copy Machine" un autre court-métrage astucieux et original, instaurant avec succès un véritable climat d'angoisse, dans lequel l'esprit d'une jeune fille assassinée prend possession d'une photocopieuse pour dévoiler au fil des copies, les conditions de sa disparition. Les choses deviennent encore plus étranges avec "Animal Odour", où une femme découvre pourquoi le petit copain de son amie dégage constamment un odeur nauséabonde. Dans "Sleepy Head", digne d'un épisode de la quatrième dimension, une lycéenne qui dort trop voit son cauchemar se répéter à l'infini. "Visitor" est sans doute l'un des épisodes les plus réussis de la série, en terme de maquillage, d'ambiance et surtout d'épouvante. Une jeune fille seule à la maison est harcelée par un spectre qui pourrait être sa mère dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs jours. 

"Visitor", l'un des segments les plus réussis en terme d'angoisse...

Dans "A Snapshot", le fantôme d'une victime de la Seconde Guerre mondiale s'invite à un karaoké. "The Ghost of Ohatsutenjin" plonge les angoisses de la puberté dans un flip doux et éthéré. On y voit un jeune garçon, amoureux de son professeur particulier, visité chaque nuit par le spectre d'une jeune femme qui le terrifie et l'attire à la fois. Un segment à la thématique assez inattendue, et au final plutôt drôle notamment dans sa conclusion. Les événements sont assez inattendus également dans "Greetings" où une jeune journaliste découvre les rites étranges d'un vieil homme qu'elle interview dans un lieu visiblement empreint de mysticisme. "The Music Box" s'intéresse à un spectre qui s'évade d'une boite à musique dans laquelle il était piégé. Un segment plein de promesse dans son emploi de la suggestion, mais qui, malheureusement, retombe comme un soufflé dans sa dernière partie en choisissant la facilité. Enfin dans "House of the restless spirits", le segment le plus long de cette compilation, une famille emménage dans une maison qui va rapidement se révéler hantée. "Behind You" est quant à lui un (bad) trip sonore sur fond noir, accompagné de la musique des Pink Foyd, période psychédélique.

Bien entendu, ces films ne sont qu'une infime partie de ce qui a été produit ces 20 dernières années. Ils sont toutefois une représentation assez fidèle de ce que propose la série en terme de qualité, inégale d'un segment à l'autre, mais toutefois toujours prompt à fasciner les amateurs d'histoires de fantômes, qui ne rechercheront pas forcément le grand frisson.

N.T.

EN BREF

titre original : Honto ni atta kowai hanashi

pays d'origine : Japon

année de production : 1991/... (TV/Vidéo)

date de sortie française : inédit

durée : 76 minutes

adrénomètre : ♥

note globale : 2.5/5 

† HANTISE †

▲ L'épisode "Visitor"

▲ Prémices de la vague J-horror à venir

▲ Flippant parfois

- DÉMYSTIFICATION -

▼ Épisodes inégaux

▼ Fauché

▼ Inédit en France

LE FLIP
Un fantôme apparaît régulièrement derrière les carreaux d'une maison et frappe à la porte d'entrée...

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