THE BOY : LA MALÉDICTION DE BRAHMS de William Brent Bell [Critique]


Évaluation du dossier : 2.5/5 []

Recherchant un environnement calme pour leur fils et ignorant tout de son funeste passé, un couple s'installe dans le manoir Heelshire. Bientôt, le jeune garçon se lie d’une troublante amitié avec une poupée étrangement réaliste qu'il appelle Brahms…

Pas vraiment attendue, cette suite à The Boy premier du nomqui avait pourtant su esquiver intelligemment ce qui s'annonçait comme un énième récit de poupée maléfique, ne transforme malheureusement pas l'essai.

Il est des suites fadasses qui peinent à trouver la voie de la légitimité et The Boy : La Malédiction de Brahms en est malheureusement le parfait exemple. D'une part, parce que la fin du premier volet suffisait amplement à clore le récit, mais surtout parce que cette suite n'apporte rien, sinon un sentiment de trouble (et un peu d'arnaque aussi n'ayons pas peur des mots) face au twist final du premier opus ici grossièrement "détwisté". On ne s'étendra pas sur le sujet, mais la frustration était suffisamment grande pour ne pas passer outre.



Sans être non plus complètement désastreux, The Boy : La Malédiction de Brahms souffre néanmoins d'un récit sans saveur, ancré dans un genre auquel il n'apporte aucune nouveauté ou plus-value. On évolue dans un long-métrage où l'ennui semble prêt à vous saisir au fil des séquences, sans jamais vraiment y parvenir tout à fait. Donc oui, on peut apprécier l'univers dépeint par William Brent Bell à qui l'on doit un Devil Inside de triste mémoire ou encore un Wer de bien meilleure facture, mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Ni devant la mise en scène, plutôt académique, qui fait la part belle à ce manoir perdu au milieu de la campagne anglaise, ni dans l’agencement de jump scares tous aussi inoffensifs les uns que les autres, (sauf à la rigueur, pour la collégienne qui pensait voir La Reine des neiges 2), d'une part parce qu'ils sont pour la plupart prévisibles mais aussi parce que le réalisateur ne parvient pas à nous plonger dans une atmosphère suffisamment anxiogène pour nous apporter notre shoot de flip.



Du côté du casting, le boulot est fait, excepté peut-être Katie Holmes (Intuitions, Don't be Afraid of the Dark), en roue libre et qui peine à véritablement trouver le bon équilibre entre force de caractère et pathos pour incarner Liza, la mère traumatisée par son agression puis par l'arrivée compliquée de Brahms dans sa vie. Une famille composée de Sean, le père dubitatif joué par Owain Yeoman (Troie, Skull) et de Jude, incarné par Christopher Convery (Stranger Things saison 3, Gotham) nouveau meilleur ami de la poupée flippante. À noter également la présence très appréciable de  Ralph Ineson (The WitchIntruders).



Heureusement, on retient quelques rares séquences fortes comme celle d'ouverture avec l'agression de Liza et Jude, ou encore un accident stupide mais intense pour un gamin excessivement imbuvable. Mais le film s'appuie essentiellement sur ces deux scènes choc et se repose ensuite sur ses lauriers. On apprécie le travail sur les raccords et sur la photographie, mais on ne peut s'empêcher d'étouffer un petit rire devant certaines réactions peu crédibles, comme lorsque Liza, armée d'un coton-tige, lave la joue terreuse de la poupée avec un zèle exagéré, ou encore quand le jeune Jude communique verbalement à sa poupée mais redevient subitement muet lorsqu'il doit s'adresser à ses parents. Même si l'on est en droit d'émettre de grosses réserves sur ce sujet, on espère que William Brent Bell sera plus inspiré en ce qui concerne son projet de préquelle de l’excellent Esther, qu'il réalisera sous l'égide d'eOne et Dark Castle Entertainment.
N.F.T.

EN BREF
titre original : Brahms: The Boy II
distribution : Katie Holmes, Ralph Ineson, Owain Yeoman, Christopher Convery...
pays d'origine : États-Unis
budget : 10 000 000 $
année de production : 2020
date de sortie française : 26 février 2020
durée : 86 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5

† EXORCISME †
▲ Pas désagréable à regarder
▲ La poupée assez flippante
▲ Court

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Le détwistage du premier film
▼ Jump scares ultra prévisibles
▼ Le personnage de la mère peu crédible

LE FLIP
Le méchant cousin Will puni par Brahms...

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