DON'T BE AFRAID OF THE DARK (2010/2012 - DTV) de Troy Nixey [Critique]

Évaluation du dossier : 2.5/5 []

Installée dans sa nouvelle maison avec son père Alex et sa belle-mère, Kim, Sally découvre une cave secrète et entre en contact avec de "petites choses" comme elle les appelle. Ces choses n'arrêtent pas de lui parler et la manipulent en utilisant ses failles émotionnelles pour arriver à leur fin. Alors que petit a petit, elles deviennent de plus en plus hostiles, Sally, effrayée, essaie de prévenir ses parents qui ne la croient pas. Mais bientôt, le jardinier se fait attaquer et Kim, découvre qu'il en sait beaucoup sur ces "petites choses"...

Don't be Afraid of the Dark débute par un générique léché, sophistiqué, digne d'un blockbuster, à se demander si l'on n'a pas caché un super-héros à l'intérieur. Les mirettes apprécient cette quasi-promesse de qualité, en tout cas d'un niveau supérieur à la montagne de séries B médiocres qui se tirent la bourre chaque année au rayon des sorties DTV... Et si effectivement, la suite laisse transparaître une réalisation plutôt soignée, ce n'est pas le cas du scénario, essentiellement basé sur la psychologie et l'horreur, et qui révèle rapidement ses failles.
C'est une transition difficile dans la vie de la petite Sally, visiblement très marquée par la séparation de ses parents et surtout son départ imposé chez un père dépassé, et une belle-mère qui ne s'assume pas en tant que telle. Une situation qui est exposée progressivement, peut-être trop, car le temps de faire dans le psycho-mélo, et mettre en place ce fameux contexte, le film semble tourner au ralenti et l'on n'est jamais bien loin de l'ennui.

Heureusement, la deuxième partie du métrage se dynamise un peu et les principaux enjeux du film parviennent à susciter (enfin) l'intérêt, en l'occurrence, pour ce qui est de la relation belle-mère/belle-fille, la prise de conscience du père et le réel but des monstres. Ce qui entraîne, enfin, une excellente scène flippante (la seule) dans la chambre de Sally. Le reste du temps, l'adrénomètre reste à la niche.

La jolie Katie Homes découvre une fresque explicite sur le but des petites choses.

Car à trop vouloir légitimer son pendant psychologique, l'aspect frisson se désamorce tout seul et l'on frise souvent le pathos un peu lourdingue. Un certain déséquilibre se met alors en place et on assiste à des scènes vaguement touchantes, mais qui en même temps sonnent relativement faux. On comprend alors que Don't be Afraid of the Dark souffre d'un certain écart entre ses intentions et le résultat à l'image. 

Des points positifs sont toutefois à relever, comme le score de Marco Beltrami, envoûtant, sombre et féerique qui n'est pas sans rappeler la poésie qui se dégageait de la partition de Javier Navarrete pour le Labyrinthe de Pan du grand del Toro. Et c'est justement Guillermo del Toro qui se cache derrière Don't be Afraid of the Dark. Un projet qu'il traînait depuis une dizaine d'années et envisageait de réaliser lui-même, avant de passer la main, visiblement occupé ailleurs. Finalement il co-scénarise et produit ce remake du film américain sorti en 1973, intitulé Les Créatures de l'Ombre.

Loin de susciter l'intérêt scénaristique et esthétique d'un Del Toro, Don't be Afraid of the Dark peut se regarder et même s'apprécier si l'on est apte à ne pas porter de jugement trop sévère, si l'on est prêt à supporter une petite fille qui pleurniche (fuir le doublage en VF) pendant tout un film, si l'on réussit à faire abstraction de cette ressemblance frappante entre Guy Pearce et le comique Stéphane Rousseau, enfin si l'on a envie de revoir des Gremlins sans poils, doublés par Gollum...
N.T.


En bref :
titre original : Don't be Afraid of the Dark
pays d'origine : Australie / Mexique / États-Unis
année de production : 2010 
budget : 25 000 000 $
date de sortie française : 6 juin 2012 (DVD)
durée : 99 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5
Le flip : La scène du lit !



Commentaires

  1. Ce film est tellement classique que la qualité de l'image et de l'interprétation ne rattrapent jamais la banalité de ce qui se passe à l'écran, ce qui est terriblement dommage.

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