[Critique] HAPPY BIRTHDEAD (2017) de Christopher Landon

Évaluation du dossier : 3/5 [♥]

Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ? 



Qui se cache derrière le masque ? C’est la question que pose généralement le neo slasher, sous-genre initié et popularisé par le prodigieux Scream du regretté Wes Craven (L'Emprise des ténèbres, Les Griffes de la nuit) et descendant direct du slasher (Halloween ou encore Black Christmas pour les puristes). 

 

Connu pour l’inégal spin-off Paranormal Activity: The Marked Ones, mais aussi son très sympathique Manuel de survie à l'apocalypse zombie, Christopher Landon s’aventure une nouvelle fois dans l’horreur avec une dynamique proche du second long-métrage cité, à savoir une bonne dose de fun au service d’un divertissement où l’ennui est banni. Bien sûr, le concept de la boucle temporelle, déjà exploité dans Un jour sans fin, Triangle, ou encore Edge of Tomorrow, permet, sous condition d’être correctement géré et c’est le cas ici,  en évitant la redondance, de maintenir un rythme soutenu.

 
La jeune étudiante Tree Gelbman, interprétée par Jessica Rothe (La La Land), va donc revivre continuellement sa journée d’anniversaire qui, vous l’aurez compris, se termine à l’arme blanche, ou tout autre accessoire à portée de main. Paradoxalement au schéma de la journée à répétition, l’intérêt de l’histoire repose essentiellement sur l’évolution du protagoniste principal, allant du cliché de l’universitaire, tendance poufiasse à la jeune fille altruiste. Bien qu’un brin manichéen dans son approche, Happy Birthdead a tout de même le mérite d’être une production horrifique concentrée sur le développement en profondeur d’un personnage et c’est assez rare pour être digne d’être soulevé ici.  

Comme attendu, la résolution du film se base sur un twist avec, malheureusement, les incohérences accumulées depuis le début qui soudain paraissent trop manifestes. Heureusement, avec bon goût, Happy Birthdead a du recul et du second degré vis-à-vis de son rebondissement de fin de bobine en laissant au spectateur l’impression de ne jamais se prendre au sérieux. Il n’en résulte évidemment pas des enjeux hautement existentiels, mais, surtout une atmosphère de film pour adolescents des années 2000 comme les biens connus American Pie, Retour à la fac, etc.


Reposant sur ses trois piliers, à savoir un concept dynamique, un style teen movie coloré et les codes du neo slasher, Happy Birthdead est la garantie d’une pizza-bière(s) party entre potes réussie. Cependant, ceux qui ont accroché au Manuel de survie à l’apocalypse zombie s’exposent à une petite douche froide. Moins abouti, moins jouissif, le cinéma de Christopher Landon semble ici perdre son souffle. Pour la soirée cinéphile, on repassera  parce qu’on est loin de l’œuvre mémorable et c’est sans doute tant mieux, car la liste des faiblesses d’écriture parait s’allonger à chaque fois que l’on se les ressasse.  In fine, autant opter pour la solution universelle : débrancher son cerveau et profiter d’un moment de détente, sans prise de tête.
N.M.

EN BREF
titre original : Happy Death Day
distribution : Jessica Rothe, Israel Broussard, Ruby Modine, Charles Aitken...
pays d'origine : États-Unis
budget : 4 800 000 $
année de production : 2017
date de sortie française : 15 novembre 2017
durée : 96 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Teen movie rafraîchissant
▲ Concept gagnant
▲ Évolution du personnage principal

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Parfois précipité
▼ Incohérences
▼ Pas d'enjeux

LE FLIP
Une boîte à musique et un tueur masqué.

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