ADRÉNOMÈTRE ♠
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Nancy
est une jeune adolescente victime de cauchemars récurrents. Elle y voit un homme
au visage brûlé, vêtu d’un vieux pull déchiré et possédant cinq lames
tranchantes à la place des doigts. Au contact de ses amis, elle constate bientôt
qu’elle n'est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Mais bientôt, l'un
d'entre eux est sauvagement assassiné pendant son sommeil. C'est ainsi que le
groupe fait la connaissance de l'ignoble Freddy Krueger. Un tueur d’enfants,
mort et brûlé vif des années plus tôt, qui se sert des cauchemars des
adolescents pour les assassiner. Nancy comprend qu'elle n'a plus qu'une seule solution
pour rester en vie : cesser de dormir...
Véritable phénomène élevé au rang de culte par plusieurs générations de
spectateurs, la saga des "Nightmare" aura réussi en 10 ans à faire d'un sombre inconnu, qui plus est, pas vraiment des plus fréquentables, nommé Freddy Krueger, une véritable icône du septième art.
Rapidement appâté par une série de films, une communication et un merchandising qui lui est tout spécialement destiné, le public ado n'a eu d'autre choix que d'adhérer aux méfaits de cet ami inavouable, dont les actes subversifs résonnaient parfaitement avec cette période de la vie ou l'on veut justement s'extraire des griffes de l'autorité, parentale notamment.
Rapidement appâté par une série de films, une communication et un merchandising qui lui est tout spécialement destiné, le public ado n'a eu d'autre choix que d'adhérer aux méfaits de cet ami inavouable, dont les actes subversifs résonnaient parfaitement avec cette période de la vie ou l'on veut justement s'extraire des griffes de l'autorité, parentale notamment.
C’est Wes Craven, un réalisateur jusqu’alors connu pour ses quelques dérapages dans le survival dont La Dernière Maison sur la Gauche ou La Colline a des Yeux, qui s’y colle. Il s’inspire d'un fait divers et de son propre vécu pour dessiner peu à peu ce croque-mitaine qui traque ses victimes dans leurs propres rêves. Sans ouvrir la boite de pandore psychanalytique, le diplômé en littérature et philosophie, ayant aussi étudié la psychologie, dresse, par la même occasion, le portrait très juste d’une jeunesse confrontée à un monde des adultes peu enclin à l'écouter, et en difficulté face à un noyau familial explosé, fragilisé par ses secrets. Il crée ainsi l’une des figures du cinéma horrifique les plus riches et passionnantes de l’histoire du 7e art sur fond de transmission intergénérationnelle.
Maniant l’humour noir avec un certain talent, Wes Craven, comme souvent,
parvient à se démarquer de la concurrence grâce à des répliques décalées et efficaces. Lorsqu’une mère découvre
sa fille au lit, le tee-shirt lacéré cela donne : « Coupe-toi les
ongles ou arrête de cauchemarder, mais fait quelque chose » ou lorsque
les secours arrivent après un massacre, la police leur lance « Nous avons
besoin d’une serpillière, pas d’un brancard… », à vous
de juger la subtile impertinence du gaillard, qui s’offre même le luxe d’un peu
de comique de situation notamment lorsqu’une cassette de bruitage censée conforter
un mensonge téléphonique passe subitement d’une ambiance d’aéroport à celle
d’un grave accident de la route.
L’une des raisons pour lesquelles Les Griffes de la Nuit a marqué son
époque réside dans la capacité de Wes Craven, en un métrage, à rénover
comme John Carpenter, Sam Raimi et Ridley Scott avant lui, l’imagerie et les codes du cinéma fantastique,
imposant dans le même élan sa propre vision du genre. A concept inédit, son
métrage propose donc une foultitude d’images fortes et inédites, comme la scène du meurtre de
Tina, au plafond de sa chambre, inoubliable, tout en y intégrant cependant une touche atmosphérique, qui, dans certaines suites, virera carrément à l’horreur
psychédélique.
Niveau adrénaline, Les Griffes de la Nuit s’inscrit davantage dans une logique de film d’ambiance que de terreur pure, car il serait faire preuve de mauvaise foi que d’affirmer le contraire : le film ne fait plus vraiment flipper aujourd'hui. Ce qui ne l’empêche pas de jouer une véritable partition de l’angoisse, grâce à une musique psyché, tendance bad trip très présente et une imagerie dérangeante, de celles qui feront par ailleurs la marque de fabrique du film. Et autant dire que dans le domaine du rêve tout est permis, même un téléphone qui sonne débranché, finit par paraître normal, peut-être trop pour faire peur d’ailleurs. Dès ce premier opus, la franchise affiche une attirance prononcée pour le fantastique et l’horreur, davantage que pour l’épouvante, carrément mise à l’écart dans la plupart de ses suites, cédant sa place à un humour noir, autre leitmotiv de la série. Malgré quelques effets dépassés voire kitsch, comme la désintégration finale de Krueger, le film bénéficie d’une batterie d’effets spéciaux hauts de gamme, un véritable régale pour les yeux de l’aficionados d’effets à l’ancienne.
Pour ceux qui ne le savaient pas ou l’auraient oublié, Les Griffes de la Nuit
marque les débuts au cinéma de Johnny Depp. Il rend aussi hommage à d’autres
classiques en devenir comme Halloween de Carpenter ou encore Evil Dead de Sam
Raimi. Il est aujourd’hui très marqué par son époque - la mode et le score
froidement électro transpirent les années 80 -, mais contrairement à d’autres métrages, n’en souffre pas vraiment et ne semble pas à avoir à s’inquiéter pour son statut
de film culte puisqu'il détient ce fameux ingrédient magique, ce moment de grâce qui en fait une œuvre exceptionnelle et intemporelle....
N.T.
En bref :
titre original : A Nightmare on Elm Street
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1984
budget : 1 800 000 $
budget : 1 800 000 $
date de sortie française : 6 mars 1985
durée : 90 minutes
adrénomètre : ♠
note gloable : 4/5
adrénomètre : ♠
note gloable : 4/5
Le flip : Le massacre de Tina éventrée au plafond par une force invisible
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DOSSIER TERREURVISION :
LA SAGA FREDDY KRUEGER
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- 26 février 1986 - La Revanche de Freddy (A Nightmare on Elm Street - Part 2 : Freddy's revenge) : un volet en hors piste plus flippant, dans lequel un Freddy très premier degré, commet ses actes dans le monde réel. L'un des meilleurs films de la saga, avec une imagerie gay tellement peu assumée par ses décideurs que les suites auront toutes un héros féminin. 3.5/5
- 17 juin 1987 - Les Griffes du Cauchemar (A Nightmare on Elm Street - Part 3 : dream warriors) : L'un des meilleurs de la série. Bien plus orienté fantastique-horreur, flirtant même parfois avec l'onirique... avant la chute en bad trip. Il rend même hommage au cinéma de Ray Harryhausen, lors d'un combat avec un squelette tout droit sorti du Septième Voyage de Sinbad. Cet opus ne fait pas peur mais renoue avec les bases du premier. Les meurtres de Freddy rivalisent d'originalité et Craven est de retour à la production. 3.5/5
La
Revanche de Freddy (1986) - Une scène marquante de
la saga.
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- 4 janvier 1989 - Le Cauchemar de Freddy (A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master) : Suite directe du 3, on regrette que Patricia Arquette soit remplacée pour son rôle. Cette opus reprend le principe du 2, où Freddy utilise un personnage pour lui livrer ses futures victimes. Malgré quelques incohérences, le métrage bénéficie toujours d’effets spéciaux remarquables, d’idées toujours aussi tordues, avec un clin d'œil « rafraîchissant » aux années 50. Malheureusement, ça se répète et l'ensemble demeure très moyen. Mention spéciale au travail du réalisateur Renny Harlin, qui s'en sort avec les honneurs en dépit d'une production chaotique (calendrier serré, grève des scénaristes, montage en deux jours (?)...). 2.5/5
- 5 août 1990 - L'Enfant du cauchemar (A Nightmare On Elm Street: The Dream Child) : L'un des épisodes les moins inspirés. Dans la continuité narrative de ses prédécesseurs, en plus sombre, il s'oriente un peu plus vers le suspense, et perd du coup pas mal en fun et traîne en longueur. Le réalisateur Stephen Hopkins y explore la thématique de la naissance et offre quelques (rares) trouvailles visuelles fortes et sympathiques, mais pas forcément originales (la séquence BD piquée au clip de A-HA...). Bref, le cœur n'y est plus et on sent que ça commence à se répéter dangereusement. 2/5
- 8 janvier 1992 - La Fin de Freddy - L'Ultime Cauchemar (Freddy's Dead: The Final Nightmare) : Servi par une excellente bande son (Iron Butterfly, Iggy Pop...) ce nouvel opus se situe 10 ans après que la population ado de Springwood ait été décimée. Le film débute plutôt bien, notamment par un cauchemar qui ne semble jamais s'arrêter... (tout comme la saga ?). Après la maternité, c'est cette fois la paternité, celle de Freddy, qui est ici traitée. S'il n'est sans doute pas le mieux réalisé, il n'en demeure pas moins le plus étoffé d'un point de vue scénaristique. Freddy a cette fois définitivement quitté les ténèbres et les séquences sombres pour agir dans la lumière, le croque-mitaine joue d'ailleurs désormais de son statut de star allant jusqu'à s'adresser parfois au spectateur, annonçant d'une certaine manière la mise en abyme qui allait marquer le septième film. Si la mise en scène de Rachel Talalay (sur le projet Freddy depuis le premier film) joue la carte de la sobriété, il faut admettre que ce sixième opus regorge d'excellentes idées visuelles et surprend par son esprit décalé, évoquant parfois un Tex Avery cauchemardesque. On découvre également la population de Springwood et leur mode de vie bouleversé après les massacres, très empreint de l'esprit Twin Peaks, dont la réalisatrice avoue avoir été fan à l'époque. On regrettera toutefois le rôle de Maggie, joué par une Liza Zane encore plus polaire que Scully dans X-Files, tout comme la conclusion expéditive du film, dont la dernière partie tournée en 3D perd carrément de son charme en 2D. Quoi qu'il en soit, La Fin de Freddy ne mérite clairement pas son statut de mauvaise suite (c'est celui qui a le moins marché) tant son approche visuelle propose des choses rafraîchissantes et son scénario offre une progression fulgurante dans l'histoire de ce sacré Krueger. 3.5/5
La Fin de Freddy (1992) - En phase avec son époque, Freddy est un gamer né ! |
- 3 mai 1995 - Freddy sort de la Nuit (Wes Craven's New Nightmare) : Wes Craven est de retour à l'écriture et à la réalisation pour le volet sans doute le plus terre à terre de tous. Le croque-mitaine y adopte un look plus flippant et ses griffes sont désormais intégrées à son corps. La particularité de l'histoire consiste en la mise en abyme du film. On prend part au processus créatif et les acteurs jouent leur propre rôle. Avec un discours du type "avant c'était du cinéma, maintenant c'est la réalité", le réalisateur atteint sa cible et créé une proximité inédite entre le spectateur et Freddy Krueger, pourtant peu présent à l'écran. Malheureusement, le tout vire en une étrange bouillie mêlant pseudo réalité et épique, dans un décor gigantesque où est traquée l'incarnation du mal, dans une déflagration d'effets spéciaux pas toujours des plus réussis. Dommage, car si la forme pêche, le discours s'avérait passionnant. 3/5
- 29 octobre 2003 - Freddy contre Jason (Freddy vs. Jason) : Comme son titre l'indique, Freddy contre Jason n'a de réel intérêt que dans ce fameux face à face entre deux icônes du cinéma d'horreur des années 80. On regrette toutefois que le film s'étire et patauge dans sa première heure, surtout au vu du délai de développement et du budget investi dans 18 scénarios. Heureusement, la première véritable confrontation entre les deux monstres met finalement un peu de beurre dans les épinards, et enfin, ce duel au sommet prend toute la dimension épique qu'on attendait. 3/5
Freddy contre Jason (2003) - Duel au sommet de l'horreur |
Dossier réalisé par N.T.
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