[Critique] EXORCISM (2000/2002 - DTV) de Steven E. de Souza

Évaluation du dossier  :  3/5 []

Suite à la mort subite de sa tante adepte de spiritisme, le jeune Robbie développe d'étranges symptômes. Après plusieurs diagnostics, la médecine se montre dépourvue face à des crises de plus en plus violentes où l'enfant semble possédé par le mal. Désemparés, les parents font appel au père William Bowdern qui leur apparaît comme leur ultime espoir de guérison...

Petit budget, restrictions télévisuelles de l'époque, sujet proche de L'Exorciste de William Friedkin, on peut dire que les obstacles s'accumulaient pour mener à bien ce projet d'adaptation du roman de Thomas B. Allen "Possessed : The True Story of an Exorcism".
L'auteur y révèle la "véritable" histoire qui a inspiré William Peter Blatty, rendue mondialement célèbre par L'Exorciste produit en 1973.

Si certains partis pris visuels du réalisateur peuvent parfois s'avérer ambitieux – peut-être essaye-t-il de compenser les carences inhérentes au format téléfilm, il n'en demeure pas moins qu'Exorcism bénéficie d'une réalisation inspirée. Steven E. de Souza alimente sa mise en scène de fondus enchaînés ingénieux ou d'effets d'optiques déformants, un peu cheap mais pas moins étonnants lorsqu'il s'agit de montrer la vision altérée de Robbie sous l'influence du démon.


C'est aussi au travers de ses efforts scénaristiques qu'Exorcism parvient à s’affranchir de l'étiquette téléfilm d'horreur fauché, dédié à la fameuse ménagère et principalement par le contexte historique dans lequel évolue cette histoire de possession vendue comme "réelle". Elle démarre sur un champ de bataille de la Seconde Guerre mondiale et nous présente le père Bowdern (Timothy Dalton) complètement plongé dans l'horreur humaine, faisant un choix qui le tourmentera toute sa vie. On est ensuite projeté dans les années 50 en plein maccarthysme, alors que la révolte gronde contre la ségrégation raciale et que l'Église progressiste est en opération séduction. Le contexte est suffisamment confus pour devenir le terreau des idées et réactions primaires que la communauté religieuse condamnera. 

Forcément, on retrouve aussi dans Exorcism certaines thématiques déjà présentes dans L'Exorciste de Friedkin, comme les doutes autour d'une foi mise à l'épreuve, les regrets qui vous empêchent d'avancer... Mais le traitement fait dans l'efficace et au final, on ne s'en étonne pas vraiment lorsque l'on creuse un peu la carrière de Steven E. de Souza, jusqu'alors essentiellement scénariste sur des films cultes des années 80 comme Panics, Piège de Cristal, 48 Heures ou Commando.


Alors certes, Exorcism ne fait pas peur et peine à dissimuler les impératifs d'une époque où les séries horrifiques n'étaient pas encore légion et la production télévisuelle se trouvait systématiquement lyophilisée. Malgré cela, s'il contourne les balises de l'horreur propre à un tel sujet en développant davantage son contexte et dans une moindre mesure, sa narration, Steven E. de Souza s'amuse aussi à rendre certaines situations bien qu'inquiétantes, cocasses comme la scène du prêtre surpris par sa servante choquée alors qu'il est assis sur Robbie en pleine crise, ou lorsque l'enfant imite Woody Woodpecker...

Loin d'être déshonorante, la tentative d'extraire Exorcism du format purement horrifique auquel n'importe quel réalisateur l'aurait cantonné finit par payer et cela grâce à un contexte historique solide et soigneusement développé, une mise en scène "volontaire" mais aussi à l'interprétation d'un casting en béton  armé. Ce dernier constitué de Piper Laurie (Carrie, Twin Peaks, The Faculty), Thimolty Dalton (Hot Fuzz, Les Looney Tunes passent à l'action...), Christopher Plummer (L'Armées des 12 singes, Dragnet...), Henry Scerny (L'Exorcisme d'Emily Rose, Ice Storm...), Michael Rhoades (Devil) et du jeune Jonathan Malen (La Maison au bout de la rue) dans le rôle de l'enfant possédé.

 N.F.T 

EN BREF
titre original : Possessed
pays d'origine : États-Unis
budget : Petit
année de production : 2000
date de sortie française : 4 juin 2002 (DTV - dvdy films)
durée : 106 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 3/5

† EXORCISME
▲ Efforts scénaristiques
▲ Contexte historique
▲ Mise en scène soignée

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Faible budget
▼ Limites du format téléfilm
▼ Pas flippant

LE FLIP
...

LIRE AUSSI
L'Exorciste
L'Exorcisme d'Emily Rose
Devil Inside

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