[Critique] RESIDENT EVIL 7 : BIOHAZARD (2017 - JV) de Capcom

Évaluation du dossier : 4.5/5 [♥♥♥]
À la suite d'un mystérieux message qu'il a reçu de Mia, son épouse disparue depuis 3 ans, Ethan débarque dans une sinistre plantation au fin fond de la Louisiane, dans le sud des États-Unis. Pour échapper aux dangers tapis dans l'ombre et aux membres de la dangereuse famille Baker bien décidée à le tuer, il devra rassembler les indices et découvrir la vérité inavouable de ce lieu pour parvenir à sauver sa peau, et peut-être celle de Mia...

La saga vidéoludique Resident Evil s'offre un retour en grâce auprès des fans de la première heure avec une expérience de jeu nouvelle, mais qui n'a jamais été aussi proche de l'esprit de l’œuvre originelle dont elle s'était désolidarisée au fil du temps.

Certains d'entre vous se souviennent probablement encore de l'angoisse vécue en 1996, manette de Playstation première du nom à la main, devant Resident Evil. Bien qu'au gameplay et au concept scandaleusement pompés sur le français Alone in the Dark, on ne pouvait que s'incliner face à ce concept révolutionnaire sur console de salon, brillante combinaison d'exploration et pure terreur. Celle dont nous raffolons ici, qui vous prend aux tripes, vous fait crier, sursauter, frissonner, bref, vous offre une expérience horrifique réellement intense. Là était la clé de sa réussite, et celle de ses nombreuses suites et adaptations, même si malheureusement, la franchise s'est progressivement éloignée de son concept de terreur de base pour s'orienter davantage vers l'action.

Bien que Terreurvision ne soit pas spécialisé dans le domaine du jeu vidéo, il était impossible de passer sous silence la sortie évènement de ce septième opus. Non pas parce que la série connait un succès populaire constant qui le hisse en tête des jeux de terreur, aux côtés de Silent Hill, mais plutôt parce qu'il renoue avec l'épouvante, ce qui lui offre un ticket d'entrée bien mérité ici.


Se démarquant de la saga en évitant habilement les références trop appuyées, du moins jusqu'à son dernier tiers, le jeu nous permet d'incarner Ethan. Ce jeune lover  à la recherche de sa bien-aimée depuis trois ans, est, on l'imagine, prêt à tout pour faire fructifier sa piste tant attendue. Mais il ne sait pas qu'elle le mène droit dans la gueule du loup : une baraque gigantesque et glauque à souhait, au sein d'une famille qui évoque davantage la famille Sawyer de Massacre à la tronçonneuse que la famille Ingalls de La Petite maison dans la prairie.

Le manoir Spencer du premier opus, auquel on songe souvent lors de nos déambulations, laisse ici la place à la ferme des Baker et sa plantation abandonnée depuis 2014 au cœur de la Louisiane. Un clin d’œil assumé et peut-être une reconnaissance tardive à "l'emprunt" effectué à Alone in the Dark en 1996 également situé en Louisiane ? Chacun se fera sa propre idée. En tout cas, le lieu est extrêmement anxiogène et regorge de pièces secrètes, d'artères souterraines, de passages dissimulés dans les murs et s'il peut vaguement vous rappeler des intérieurs autrefois hospitaliers, ceux-ci vous glaceront surtout d'effroi en vous plongeant parfois dans une quasi-obscurité effrayante, vous laissant totalement seul face à l'inconnu. Bien entendu, la bande-son remplit parfaitement son rôle pour accélérer votre rythme cardiaque. Grincements, claquements, couinements, gémissements, ricanements et autres bruits difficilement identifiables vous rappellent sans arrêt que vous n'êtes jamais vraiment à l'abri et que les plus grandes terreurs prennent leur source hors champ.


Le cinéma a largement sa place dans cette aventure. La première référence est évidemment Massacre à la tronçonneuse, votre réveil au milieu d'un repas de famille ne manquera pas de vous le rappeler, mais on songe aussi aux monstres de The Thing et Evil Dead. Au chef-d’œuvre de Sam Raimi, Resident Evil 7 : Biohazard emprunte cette expression hystérique quasi-cartoonesque du mal, le gore assumé, l'humour d'Ethan et tout l'aspect survival. À cela les développeurs ont ajouté un poil de torture porn à la Saw, – dont une amusante séquence d'escape game – et intégré un mode found foootage dans le dispositif narratif, du type Le Projet Blair witch, poussant le vice à faire de vous le pauvre cameraman qui ne sait pas qu'il est la star d'un film d'horreur..

Pour la première fois depuis sa création, Resident Evil 7 : Biohazard est ici joué à la première personne. Ironique lorsque l'on sait que sans l'influence d'Alone in the Dark, le premier épisode aurait dû être un FPS. Sans doute, l’intégration du casque de réalité virtuelle, le Playstation VR, y est pour quelque chose. La réussite ici est double. Devant un écran, le gameplay n'y perd pas vraiment en dynamisme et la précision des graphismes combinée à une bande-son renversante et à un scénario maîtrisé vous plonge sans problème au cœur du cauchemar. Évidemment, ce n'est cependant rien comparé à la force de frappe du VR. Car même si ce procédé y perd en résolution, l'expérience n'y perd rien en intensité. Vous êtes Ethan et vous vivez en complète immersion ses mésaventures dans la ferme Spencer.


Une situation qui s'en ressent sur l'adrénomètre avec un niveau de trouille jamais atteint jusqu'ici. Vous êtes prisonnier de ces lieux glauques, mal éclairés, d'où jaillissent des monstres difformes. Même dans une chambre d'enfant, la menace d'une attaque est bien présente et vous avez beau essayer de détourner les yeux, vous restez prisonnier de cet univers. Ainsi, si vous n'aimez pas les ambiances oppressantes, la sensation de claustrophobie, alors ce jeu n'est clairement pas pour vous. Généreux dans son propos, abouti en pleine ère des correctifs et autres DLC, vous pourrez vous offrir le luxe d'étirer votre expédition sur une petite quinzaine d'heures, en prenant votre temps lors des phases d'exploration. Il est jouable sans problème directement en mode normal, même pour les novices. Les choses se corsent ensuite lorsque le niveau survie est débloqué. Là, seuls les plus opiniâtres et habiles parviendront à évoluer et prendre du plaisir à rejouer cette symphonie infernale. Notamment lors des combats, bien plus complexes, avec des ennemis plus forts, une résistance amoindrie de votre personnage et des sauvegardes rationnées sous forme de cassettes audio à utiliser sur les "magnétophones" de sauvegarde.

Sans entrer plus dans les détails sur Resident Evil 7 : Biohazard, celui-ci vous promet un climat de crainte quasi permanent pour une plongée dans l'horreur éprouvante, pleine de rebondissements et intensifiée de manière incomparable avec le casque de réalité virtuelle. Il ravira autant les fans d'action tendance bourrin, que ceux de la première heure qui regrettaient l'aspect survival horror passé au second plan depuis Resident Evil 4. Un futur jeu culte, en somme...
N.T.F.

EN BREF
titre original : Resident Evil 7 : Biohazard
pays d'origine : Japon
année de production : 2017
date de sortie française : 24 janvier 2017
durée : entre 10 et 15 heures en mode normal
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4.5/5

† EXORCISME † 
▲ Expérience VR
▲ Retour aux sources
▲ Scénario

- DÉMYSTIFICATION - 
▼ Trop court
▼ Mode survie intense
▼...

LE FLIP 
L'humeur changeante de votre petite amie...

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