[Critique] RESIDENT EVIL : CHAPITRE FINAL 3D (2016/2017) de Paul W.S. Anderson

Évaluation du dossier : 3/5 [♥♥]

Alice, seule survivante de la bataille de Washington contre les zombies est contactée par la Reine Rouge. Elle la convainc de retourner à l’endroit où le cauchemar a débuté : le Hive à Raccoon City. C’est là qu’Umbrella Corporation a regroupé ses forces pour mener un assaut final contre les survivants de l’apocalypse. C'est aussi ici qu'Alice pourra obtenir l'antidote qui détruira le virus T.

Qui l'aurait cru, après nous avoir offert une saga globalement moyenne voire pire au fil des épisodes, Paul W.S. Anderson revient à la charge avec un ultime chapitre, du moins annoncé comme tel, dont on n'attendait logiquement pas grand-chose. Souvent, dans ce cas de figure, on finit par être surpris. Resident Evil : Chapitre final ne déroge pas à la règle...

Toujours sous l'égide des producteurs historiques Jeremy Bolt, Robert Kulzer ou encore Samuel Hadida, à qui l'on doit aussi la transposition sur pellicule de Silent Hill, la suite des aventures d'Alice n'a rien à envier à ses prédécesseurs en matière d'action, bien au contraire. Resident Evil : Chapitre final enchaîne un nombre assez impressionnant de scènes spectaculaires qui, combinées à un compte à rebours anxiogène, vous occupent suffisamment l'esprit sur la durée du métrage pour peu que vous ayez accepté de le céder sans résistance juste au début de la projection.


Ainsi, on n'a pas le temps de s'ennuyer et le montage riche en cuts épileptiques, à la sauce Jean-Marie Poiré, permet de maintenir une tension assez bénéfique au rythme du film. Certes on ne comprend pas toujours ce que l'on voit tant certains plans sont courts mais il faut bien admettre qu'avec ce petit artifice technique, on ressent moins l'ennui qui survenait avant la fin des opus précédents. Cependant malgré le soin apporté aux maquillages, assurés par l'équipe de Clinton Aiden Smith (World War Z, Les Gardiens de la galaxie) et aux effets visuels signés Dennis Berardi via le studio Mr. X (Crimson Peak, Fight Club, Silent Hill), on constate que la production a été moins regardante en matière de 3D. Sur ce point, le voir en version "plate" ne changera rien à l'expérience globale et aura l'avantage de vous permettre d'acheter plus de pop-corn.

De son côté, l'histoire, conçue depuis les origines de l'adaptation cinématographique par Paul W.S. Anderson, offre quelques belles surprises et répond enfin à des questions que le spectateur se pose depuis le tout premier épisode. Par conséquent, attendez-vous à des révélations autour de l'origine d'Umbrella Corporation et surtout sur le personnage d'Alice. Mais attention, oubliez le jeu puisque le réalisateur continue d'en extraire ce qu'il veut bien au niveau du bestiaire ou des personnages clés, quitte à réécrire le reste.


L'héroïne, après des degrés de sociabilité variables par le passé, développe ici une véritable empathie pour les quelques survivants qu'elle croiseparmi lesquels figure sa copine Claire Redfield au point d'accepter de retourner dans le Hive pour trouver l'antivirus. Celui-ci pourrait en effet détruire le virus T, pour peu qu'elle survive déjà à Wesker et au Dr Isaacs. Un choix véritablement cornélien puisque, si elle y parvient, l'antivirus la tuera et si elle échoue, les quelques derniers milliers de survivants disparaitront, laissant le monde entre les mains des nantis, cryogénisés et protégés par Umbrella, dans l'attente de jours meilleurs. Au-delà de sa vision alarmiste, il est question de marteler une fois de plus la nocivité de l'humanité pour elle-même et pour son environnement, nous remémorant dans la foulée tout l'héritage des actioners post-apo-pacifico-écolo.

En fin de course et à l'heure du bilan, Resident Evil version cinéma, bien qu'il aura engrangé plus d'un milliard de dollars de recette, aura généré davantage de frustrations que réellement bouleversé le monde de l'adaptation vidéoludique. Malgré ses allures de blockbuster, donc calibré pour plaire au plus grand nombre, ses infidélités incompréhensibles aux jeux et l'absence de personnage attendus (Chris Redfield, Jill Valentine...) on peut reconnaitre à ce chapitre final qu'il achève la saga dans un gigantesque feu d'artifice qui en colle plein les mirettes. Pour le reste, peut-être faudra-t-il, tout comme pour le premier volet, attendre quelques années pour qu'il soit évalué à sa juste valeur.
N.F.T.

EN BREF
3D
titre original : Resident Evil : The Final Chapter
distribution : Milla Jovovich, Ali Larter, Iain Glen, Shawn Roberts, Eoin Macken, Ever Anderson...
pays d'origine : Royaume-Uni / France/ États-Unis / Allemagne / Afrique du Sud / Canada / Japon / Australie
budget : 40 000 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 25 janvier 2017
durée : 106 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Pas le temps de s'ennuyer
▲ Généreux en scènes d'action
▲ Bonnes idées scénaristiques

- DÉMYSTIFICATION -
▼ 3D molle
▼ Montage épileptique
▼ Des personnages majeurs manquent à l'appel

LE FLIP
Des attaques "surprises" de zombies...

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