[Critique] PROJET 666 (2015 - DTV) de Marcus Nispel

Évaluation du dossier : 2.5/5 [♥]

Un groupe de jeunes se réunit dans un ancien asile pour enfants handicapés mentaux à l’occasion d'une soirée arrosée d'alcool et de drogues en tous genres. Alors qu'ils tentent une expérience de lévitation, ils éveillent une force surnaturelle qui prend possession de l'un d'eux. C'est le début d'un long combat pour survivre à ce mal et en comprendre l'origine. 


Jason Blum le retour. Encore que le bonhomme ne quitte plus vraiment les feux de l'actu ces dernières années. 
À l'instar de Barry Levinson avec The Bay, Rob Zombie et The Lords of Salem ou encore M. Night Shyamalan avec The Visit, c'est cette fois un autre réalisateur confirmé que le studio vient débaucher avec son concept "low budget, high concept" en la personne de Marcus Nispel. 

Pour ceux qui auraient oublié, il s'agit du réalisateur du sympathique remake de Massacre à la tronçonneuse et celui, beaucoup moins sympathique de Vendredi 13. Si l'on devait situer Projet 666 (ou Backmask pour les intimes) sur ce large spectre qualitatif, il terminerait sans doute sa route sur une ligne médiane.


Déjà cette ambiance un peu barrée, ces fêtes de tous les excès et ce goût pour l'horreur rendent le meilleur des services au film. Car en s'attachant à un sujet aussi simple – des djeuns qui se font dézinguer sur fond d’avènement de l'antéchrist – servi à la sauce slasher surnaturel, qui à défaut de faire original préfère s'amuser des codes du genre, Nispel livre donc quelque chose d'assez plaisant et dynamique. Le tout naviguant entre discrète mais persistante touche d'humour noir et horreur graphique poussée (visages découpés, corps mutilés, possessions et toute la panoplie...). Donc si l'épouvante est quasi absente, malgré les tentatives – ratées – de jump scares et des thématiques récurrentes, on se console un peu avec ce goût du gore et du fun.


Évidemment, il semble impossible de s'extirper des lieux communs du slasher, et son incontournable sujet des djeuns bourrés et en rut... Toutefois, la mise en scène énergique du réalisateur allemand et son récit souvent tendu comme un arc parviennent à relever un peu le niveau. Évidemment on se demande encore où est passé le cinéma ambitieux, cradingue et bien torché de Massacre à la tronçonneuse, mais cette série B n'a heureusement, rien à envier à son remake faiblard, Vendredi 13.

Projet 666, aussi connu sous le titre Backmask ou Exeter, est donc un de ces métrages qui tentent de maintenir le genre à flot, en l'exploitant sans véritablement chercher à le renouveler, se dispensant à tort d'un concept fort. Car l'utilisation d'internet pour improviser une séance d’exorcisme est-elle suffisante aujourd'hui pour innover ? Clairement non. Pourtant le mélange des genres n'est pas forcément mauvais et le petit twist final est appréciable. Pas un navet donc, mais pas une révolution non plus.
N.T.

EN BREF
titre original : Backmask / The Asylum / Exeter
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2015
date de sortie française : 7 août 2015 (DTV - Seven7 Editions)
durée : 91 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5

† EXORCISME †
▲ Gore
▲ Mise en scène dynamique
▲ Fun

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Sérieux manque d'originalité
▼ Peu effrayant
Quelques clichés du genre

LE FLIP
La scène d'ouverture 

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Commentaires

  1. Un navet de compét', même pas sauvé par 2 ou 3 beaux effets gore

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