THE SEVENTH DAY (2021- SVoD) de Justin P. Lange [Critique]

Évaluation du dossier : 3/5 []


Un exorciste expérimenté fait équipe avec un prêtre débutant pour son premier jour d’entraînement. Alors qu'ils rencontrent la représentation de l'enfer sur terre, il apparait que le problème de la possession est plus étendu que prévu. Pendant qu'il tente de sauver un jeune garçon qui a décimé sa famille, le père Daniel réalise que le mal atteint même les êtres les plus insoupçonnables.


Habitué à une certaine horreur tranquille, molle diront certains, Netflix met les pieds dans le film d'exorcisme avec en tête d'affiche Guy Pearce et en plat principal une bataille sourde contre le mal aux dimensions insoupçonnées...

Voilà comment pourrait se pitcher, du moins en apparence, le récit qui nous est ici offert. Car le réalisateur et scénariste Justin P. Lange, qui signe ici son deuxième long-métrage après le ténébreux The Dark, ne compte pas donner l'impression d'avoir fait le choix de la facilité et nous fait vite comprendre qu'il ne se cantonnera pas à un énième film d'exorcisme au chemin tout tracé pas ses prédécesseurs.


Écrit en 10 jours, filmé en 24, The Seventh Day, souffre malheureusement d'une réalisation un peu fadasse qui a tendance à renforcer l'impression de lenteur, déjà alimentée par un récit qui prend son temps. Heureusement, le long-métrage n'excède par les 90 minutes et, pour les plus patients, The Seventh Day est jalonné de petites trouvailles scénaristiques intéressantes qui ont tendance à relancer l'intrigue et surtout lui donner un supplément d'âme qui lui confère malgré tout un certain intérêt. Ainsi, hormis les classiques séances d'exorcisme précédées des incontournables accumulations de preuves pour autoriser leur pratique, on apprend l'existence d'un bataillon de prêtres prêts à en découdre, on est les témoins d'une intrusion dans le système carcéral pour sauver un jeune possédé, sans oublier un prêtre exorciste en formation auprès d'un aguerri au passé trouble. Il est d'ailleurs frustrant que cette relation semble uniquement effleurer un sympathique côté buddy movie, qui aurait, sans aucun doute, donné davantage d'intensité aux scènes finales.


Niveau casting, même si tout le monde ne semble pas toujours inspiré, le boulot est fait. Les vieux de la vieille comme Guy Pearce (Prometheus, Don't be Afraid of the Dark), Stephen Lang (La Manière forte, Projet 666), Keith David (Invasion Los Angeles, Requiem for a Dream) ou Robin Bartlett (Shutter Island, American Horror Story) côtoient des têtes moins, voire peu, connues comme Vadhir Derbez (Sense 8, L'Incroyable défi), Chris Galust (Castle Freak) ou Brady Jenness (The Sinner) dans le rôle du jeune meurtrier.


Heureusement, la photographie de Nick Matthews (Attaque à Mumbay, The Man in the Woods) offre quelques images mémorables et les rares effets spéciaux, qui pour la plupart ont été réalisé en plateau, apportent aussi quelques moments horrifiques marquants. Alors certes, ça pourra être un peu juste pour les amateurs d'œuvres hyper dynamiques, mais le film recèle de quelques moments de tension plutôt efficaces qui viennent contrebalancer d'autres plages plus bavardes mais pas moins utiles pour l'histoire. C'est aussi la volonté d'apporter un peu d'eau au moulin du film d'exorcisme – malheureusement sans en éviter certains poncifs – qui fait nettement la différence avec des prémices (volontaire ou non) d'une saga en plusieurs volets qui aurait pu, avec un poil plus d'ambition, évoluer vers un combat épique entre les forces du mal et du bien. Mais au regard de l'accueil globalement négatif du métrage, cela restera probablement à l'état de fantasme.
N.F.T.


EN BREF 
titre original : The Seventh Day
titre français alternatif : Possédés : L'exorcisme (Canada)
réalisation : Justin P. Lange
scénario : Justin P. Lange
distribution : Guy Pearce, Vadhir Derbez, Keith David, Stephen Lang, Robin Bartlett, Chris Galust, Brady Jenness...
photographie : Nick Matthews
musique : Gavin Brivik
pays d'origine : États-Unis
budget : N.C.
année de production : 2021
date de sortie française : 11 juin 2021 (SVoD - Netflix)
durée : 87 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Effets spéciaux
▲ Quelques plans inspirés
▲ Bonne idées scénaristiques

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Casting pas toujours convaincant
▼ Manque de punch
▼ Personnages pas assez creusés

LE FLIP
Massacre dans la salle d'interrogatoire...
 
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