Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥]
En 2104, les membres d’équipage du vaisseau Covenant sont sortis de cryostase suite à une avarie causée par une tempête solaire. Ils devaient se rendre sur une planète lointaine pour y installer une colonie. Ils reçoivent un signal depuis un astre beaucoup plus proche et sur lequel les conditions semblent plus propices au développement de la vie. Ils décident d'aller voir sur place. Là, ils découvrent un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible à laquelle ils vont devoir échapper...
Que d'affronts essuyés, de fantasmes non assouvis, de rêves anéantis, de larmes et de sang versés depuis que Ridley Scott a repris en main l'une des franchises les plus juteuses et excitantes du cinéma de science-fiction : Alien.
Pourtant, tout comme Star Wars, dont il avoue s'être inspiré à l'époque, et quelles que soient les qualités ou les interrelations faillibles de chaque épisode lorsqu'on les passe à la loupe, il est vain d'ignorer leur appartenance à l’œuvre globale. Du coup, autant se laisser embarquer et juste profiter du spectacle, non ?
Pourtant, tout comme Star Wars, dont il avoue s'être inspiré à l'époque, et quelles que soient les qualités ou les interrelations faillibles de chaque épisode lorsqu'on les passe à la loupe, il est vain d'ignorer leur appartenance à l’œuvre globale. Du coup, autant se laisser embarquer et juste profiter du spectacle, non ?
Ridley Scott, bien que sévèrement critiqué par une frange des fans d'Alien à la sortie de Prometheus, continue son bonhomme de chemin. Il étoffe toujours plus son univers sans, heureusement, renier ses influences premières qu'ont été Star Wars donc, mais aussi Métal Hurlant, 2001 : l'Odyssée de l'espace, le tout enrobé d'une bonne dose de suspense et d'horreur qui tache. Avec Alien: Covenant – qui se situe une vingtaine d'années avant l'histoire du Nostromo et 10 ans après le naufrage du Prometheus – le réalisateur officialise cette fois une filiation manifeste avec l'univers d'Alien, qui n'était pas encore assumée en 2012. Désormais, il s'oriente vers quelque chose de moins nébuleux que Prometheus, souvent attaqué pour son manque d'aliens – et de clarté–, ce qui pouvait toujours se justifier, outre sa guéguerre avec la Fox, par la volonté du cinéaste, du moins à cette époque, d’échafauder une éventuelle trilogie. Et il est vrai qu'au visionnage de cette suite – qui sera précédée par un autre film dont la production débutera en 2018 sous le titre Alien: Awakening – on ressent sa volonté de rectifier le tir, pour faire plaisir à la partie du public la plus virulente et au risque, cette fois, d'aller trop vite ou de paraître incohérente. Et bien qu'il demeure toujours aussi éloigné de son huis-clos matriciel étouffant, Ridley Scott a clairement décidé de mettre les pieds dans le plat.
Alien: Covenant s'ouvre sur un face-à-face entre l’androïde équivoque David, incarné par Michael Fassbender (Prometheus, Assassin's Creed), et son créateur Peter Weyland, interprété par Guy Pearce (Prometheus, Don't Be Afraid of the Dark). En quelques échanges, Ridley Scott introduit les questions centrales de ce volet : le processus de création des humains, d'une l'intelligence artificielle, d'une arme de destruction biologique avec toutes les conséquences et toute la charge philosophique et métaphysique que cela peut avoir. La suite des évènements sera liée à cette scène qui se déroule chronologiquement avant Prometheus. Impossible d'en dévoiler davantage ici sur l'histoire, mais on peut toutefois souligner la volonté de Ridley Scott d'offrir des références directes à la saga, comme l’existence de "Mother" avant l'odyssée macabre du Nostromo, on retrouve aussi les affreux Facehugger et les Xénomorphes, plus rapides et teigneux que jamais. Durant la première heure, il place minutieusement ses pions avant de passer au niveau supérieur, avec l'art du timing et la brutalité dont il a le secret. Ensuite, l'ensemble vire à l'actioner jouissif, aux frontières de la série B qui, étrangement, se rapproche davantage d'un Aliens à la sauce Cameron que ce à quoi Scott nous avait jusqu'ici habitué.
Cependant, le boulot est fait, la réalisation et la photo vous en mettent plein les mirettes, même si l'on regrette qu'avec un tel potentiel la 3D soit mise de côté, les effets spéciaux
sont bluffants, les attaques d'aliens toujours aussi éprouvantes – le Facehugger fera encore la joie des arachnophobes –, les bastons style kung-fu enlevées, et certaines scènes ne lésinent pas sur le gore, ce qui tend à hisser l'ensemble vers un spectacle horrifique bien relevé. Pour certains, ce sera peut-être
trop éloigné du cinéma de Ridley Scott, ou de l'esprit d'Alien, ça manquera sans doute aussi d'originalité, avec une structure narrative prévisible, nous resservant l'éternelle histoire du vaisseau qui dérive de sa mission pour se jeter dans la gueule du loup, s'achevant par une confrontation dans le but de virer un alien de l'embarcation. D'autres lui reprocheront aussi de ne pas répondre à toutes les questions, se payant même le culot d'en poser de nouvelles, comme le fait que l'intégralité du court prologue diffusé sur internet (à visionner ici) n'ait pas été intégralement repris dans Alien: Covenant, au risque de semer le trouble dans l'esprit des spectateurs ? Scott attend-il au final une démarche active de son public pour décoder lui-même les mystères de son œuvre ? Ça ne fait aucun doute. D'ailleurs, le réalisateur prévient : il s'agit d'une nouvelle trilogie, qui pourrait très bien s'étendre davantage tant que les scénaristes sont inspirés (et, imagine-t-on, si la pluie de billets verts se poursuit). Devant une annonce aussi réjouissante, il ne reste plus qu'à se poser dans son fauteuil et peut-être attendre pour juger l’œuvre dans sa globalité avant de se ruer dans les brancards.
En attendant, Ridley Scott, s'amuse tel un gamin avec son joujou. À l'image du casting resté incertain jusqu'au bout. Que devient par exemple le personnage de Noomi Rapace (Prometheus, Babycall), quelle place occupe réellement James Franco (Spider-man, Le Monde fantatique d'Oz) et Guy Pearce dans l'aventure ? Les nouveaux venus tels Katherine Waterston (Les Animaux fantastiques, Hotel Woodstock), Billy
Crudup (Presque célèbre, Big Fish), Danny McBride (SuperGrave, Fanboys), Callie Hernandez (Machete Kills, Blair Witch) souffrent quant à eux d'un intérêt tout relatif. Pour preuve, on est davantage fascinés par leurs mises à mort, ou encore par l'évolution des androïdes ou des alien ou par la destinée des Ingénieurs que par leurs personnages.
Bien qu'imparfait, Alien: Covenant est loin d'être la purge que certains dénoncent – ceux-là pourront toutefois se consoler avec le redoutable Life : origine inconnue – et mérite le détour ne serait-ce que pour ce qu'il apporte à la mythologie Alien. Doté d'un cliffhanger perturbant et forcément frustrant, cette suite s'avère au final honorable. Espérons seulement que ce projet d'envergure ira jusqu'au bout et que l'on découvrira enfin la vérité sur les intentions des Ingénieurs autour de la création des aliens et de l'humanité...
N.F.T.
EN BREF
titre original :
Alien: Covenant
distribution : Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride...
pays d'origine : États-Unis / Australie / Nouvelle-Zélande / Royaume-Uni
budget : 111 000 000 $
année de production :
2017
date de sortie française :
10 mai 2017
durée :
122 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5
† EXORCISME †
▲ Le plaisir de retrouver la saga
▲ Réalisation
▲ Approche actioner
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Personnages fades
▼ Sentiment de déjà-vu
▼ Fin frustrante
LE FLIP
Le facehugger toujours aussi terrifiant
LIRE AUSSI
44Philippe44
RépondreSupprimerJe ne comprend pas non plus les critiques très négatives. J´ai beaucoup aimé, pour moi il est bien meilleur que le 2 et le 4. J´ai pas vu le temps passé j´ai cru que le film a duré 30mn. Seuls bémol, l´actrice principal est une pale copie de Sigourney Weaver (point de vue personnage), petit ventre mou en milieu de film, que j´aurai comblé avec plus de temps d´action (20mn) pour la fin du film trop vite expédié avec l´alien. Mention spéciale a Fassbender.