Évaluation du dossier : 3.5/5 [♠]
Afin de célébrer leur treizième anniversaire de mariage, Dan et Joyce décident d'aller dîner en ville en laissant leurs trois enfants à la maison. Comme la baby-sitter qui les garde habituellement se désiste au dernier moment, les Thompson font appel à une autre jeune fille, Anna, pour la remplacer. Mais alors que la soirée avance, les enfants découvrent qu'Anna n'est pas exactement celle qu'elle prétend être…
Les "home invasion" se suivent et se ressemblent presque. Avec Emelie, il est toujours question de l'écroulement de la quiétude apparente du cocon familial mais Michael Thelin propose ici de remplacer cette fois le traditionnel psychopathe en culottes courtes (La Malédiction, The Boy, Esther...) par une nounou aux méthodes peu professionnelles, pour ne pas dire carrément douteuses.
Dès l'ouverture et en un plan séquence, le réalisateur happe son spectateur au cœur de l'histoire et en fait le témoin d'une scène d'enlèvement glaçante. Une jeune fille au téléphone annonce qu'elle passe sa soirée à faire du baby-sitting. Une voiture s'arrête à sa hauteur et la conductrice lui demande son chemin. Et comme dans les histoires que nos parents nous ont racontées pour nous effrayer, le pire se produit. Une séquence qui éveille des peurs enfantines, de parents aussi, mais surtout qui va déterminer la suite des événements que le spectateur appréhendera bien avant Sally, Christopher et Jacob, futures victimes des jeux pervers d'Emelie.
Dès la première étape, celle du conditionnement, l'étrange nounou, interprétée par l'étonnante Sarah Bolger (The Lazarus Effect), souhaite que les enfants se déguisent pour devenir quelqu'un d'autre, précisant qu'une fois qu'on le fait bien, personne ne peut plus jamais vous démasquer. S'en suit une partie de cache-cache étrange à l'issue de laquelle Jacob, pré-ado de la famille, surprend la nounou assise sur la cuvette des toilettes. Le malaise s'intensifie lorsque celle-ci lui demande de lui trouver les tampons périodiques... Voici en gros l'ambiance malsaine qui se met en place. Le garçon qui rechignait jusqu'ici à prendre ses responsabilités de grand frère, devra pallier l'absence de ses parents et aura pour difficile mission de démasquer la jeune fille et la mettre hors d'état de nuire.
Avec une histoire pareille, il est plutôt simple de créer un stress psychologique, ce que Michael Thelin réussit à merveille. Cependant, on pourrait regretter que cette tension accumulée avec brio, ne conduise jamais vraiment à une explosion de violence graphique percutante et libératrice. Est-ce la peur de choquer ou tout simplement l'impression que même avec quelques situations glauques et un climat étouffant le spectateur en a déjà pour son argent ? Car face à la cruauté grandissante d'Emelie, et plutôt que faire dans la surenchère folle et fun, il est question ici de naviguer à la frontière du réalisme et nous faire envisager autant que possible la perspective de la chose.
Un autre point positif avec Emelie est sa courte durée. Pas de fioritures, pas de blabla, on est vite plongés dans le feu de l'action, témoins du jeu vicieux de la perfide babysitter. La réalisation soignée est véritablement au service d'un scénario optimisé pour ne pas tomber dans l'ennui et faire monter le stress alors que super nanny dévoile sa véritable nature. Des points non négligeables qui font de ce premier long de Michael Thelin un petit thriller sans prétention et tout à fait recommandable.
N.F.T.
EN BREF
titre original : Emelie
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2015
date de sortie française : 28 mai 2016 (VOD - Netflix)
durée : 80 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 3.5/5
† EXORCISME †
▲ Réalisation soignée
▲ Thriller efficace
▲ Scénario malin
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Climax décevant
▼ Impression de déjà-vu
▼ Ne décolle pas vraiment
LE FLIP
Vous pensez qu'une personne vient sonner l'heure de la libération, mais...
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