[Critique] VOL 7500 : ALLER SANS RETOUR (2014 - DTV) de Takashi Shimizu

Évaluation du dossier : 2/5 []
Le vol 7500 quitte l'aéroport de Los Angeles à destination de Tokyo avec à son bord 273 passagers. Alors qu'il survole l'océan Pacifique, l'appareil rencontre une zone de fortes turbulences. Une fois le calme revenu, un passager est victime d'une crise et meurt subitement. Une force surnaturelle pourrait être à l'origine de sa mort et elle menace désormais les passagers et les membres d'équipage.


Après l'interminable franchise The Grudge, Takashi Shimizu et son savoir-faire en matière de terreur, semblent bien s'être fait la malle...
Une bonne raison pour se compromettre dans des productions occidentales ? Pas sûr au regard de ce Vol 7500 : aller sans retour, aux atours hollywoodiens, et surtout à des années-lumière de l'esprit et de la peur engendrée par les métrages qui ont fait sa renommée.


Ainsi on s'étonne autant de cette volonté de tourner pour l'oncle Sam, pour un résultat aussi stérile, mais aussi devant la difficulté évidente pour le réalisateur d'offrir à son public le taux d'adrénaline qu'il est en droit d'attendre. Ajoutez à cela un budget que l'on devine des plus serrés -du moins on l'espère presque-, et vous obtenez ce mélange de film catastrophe et thriller surnaturel, peu ambitieux, aux relents de téléfilm de type Hollywood Night.
  
Certes, quelques qualités peuvent être mises à son crédit, comme parvenir à créer un semblant de climat claustrophobe, même si pour un huis clos, le travail est à moitié mâché, et surtout s'appuyer sur un casting solide de second couteaux, dopés au genre tels Ryan Kwanten (Dead Silence, True Blood), Amy Smart (Mirrors) Alex Frost (The Lost) Scout Taylor-Compton (Halloween)... Tous tentent tant bien que mal, de sauver une entreprise en grande zone de turbulence.


Le scénario n'a pas grand chose non plus à raconter, hormis les petits tracas de la vie des passagers, sur fond de romance bidon, puis l'enquête conséquente au décès d'un passager. Il est contraint de dévoiler le minimum d'information sur le mal qui hante le vol, du moins jusqu'à son twist final. Ce dernier ne sauve pas vraiment le métrage, mais a le mérite de surprendre et confirmer le petit côté "Twilight Zone" qu'il cultive et revendique au gré de la diffusion auprès des passagers -quelle délicate attention dans un avion- de l'épisode "Cauchemar à 20 000 pieds".

Niveau flip, les tentatives sont évidentes, mais tombent systématiquement à l'eau. Les scènes choc sont fades, ou rapidement désamorcées. Passons sur les quelques jump scares ratés, autant en terme de son, très faiblard, que de contexte, ces derniers interviennent sans finesse,  souvent dans un brouillard mystérieux qui n'inspire jamais la moindre inquiétude....


Takashi Shimizu n'a jamais vraiment été un génie, ni un concurrent sérieux à Hideo Nakata (Dark Water, The Complex), même s'il est parvenu à surfer avec plus ou moins de réussite sur le phénomène Ring. Cependant, difficile de croire qu'il soit réellement à l'origine de Vol 7500 : aller sans retour tant ce dernier manque d'âme, s'avère inoffensif et épouse l'esthétique téléfilm. Il est d'ailleurs plus que conseillé de l'aborder comme tel pour l'apprécier un minimum... Un faux pas qui n'entraîne pas le film dans les abîmes du nanar, mais inquiète quant à l'avenir de Shimizu dans le domaine de l'épouvante...
N.F.T.

EN BREF
titre original : 7500
pays d'origine : Japon / États-Unis
année de production : 2014
date de sortie française : 13 octobre 2014 (DTV - Metropolitan Filmexport)
durée : 86 minutes
budget : pas assez...
adrénomètre : ♠
note globale : 2/5

† HANTISE
▲ Climat semi-clostrophobe
▲ Casting béton
▲ Petit côté Twilight Zone

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Manque d'ambition
▼ Twist téléphoné
▼ Scènes choc fades


LE FLIP
...


Commentaires

  1. Dommage...
    Ce genre de films est tout à fait ma came à priori.
    Et puis j'adore Ryan Kwanten qui est un très grand acteur et Scout Taylor-Compton qui n'a toujours pas la carrière qu'elle mériterait.
    Mais perso, Shimizu n'a jamais réussi à susciter en moi que de l'ennui...
    Ses Ju-On et The Grudge ne m'ont guère touchés...

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  2. Twist final twist final...on nous l'enfonce dans le crâne à coup de marteau tout le long du métrage (rien que le titre!)
    Ce film n'est pas un nanar mais bel et bien un gros navet tout rabougri.

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  3. L'ayant finalement vu, je trouve que le film, dans sa toute première partie parvient à insinuer un vrai malaise fantastique à partir d'une situation absolument réaliste: quelle angoisse la mort soudaine d'un passager provoque chez les autres passagers qui se trouvent dans l'obligation de poursuivre leur voyage en présence du cadavre d'un étranger dont ils ignorent jusqu'aux causes de la mort.
    C'est crédible, jamais surligné ni roublard et ça laisse augurer d'un vrai film original.
    Malheureusement, passé ce bon départ, le film ne cesse de s'enliser dans la banalité et l'ennui et d'annoncer à grands coups d'appels de phares un "twist" final des plus convenus et téléphonés...

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