La Quatrième Dimension (1983/1984) de Steven Spielberg, Joe Dante, John Landis...

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Sur une route déserte en pleine nuit, deux hommes jouent à se faire peur. Suivent quatre histoires : celle d'un américain raciste qui vit le calvaire de ceux qu'il accuse de tous ses maux, dans un hospice, des vieillards retournent en enfance, un garçon doué de pouvoirs obtient tout ce qu'il souhaite et enfin, un homme paniqué en avion croit apercevoir un monstre sur l'aile du bolide.

Sous ses airs "basiquement" fantastique, La Quatrième Dimension, mis en boite par quatre réalisateurs qui ont marqué le cinéma de genre dans les années 80, se permet quelques incursions dans l'épouvante.

L'excellente mise en bouche réalisée par John Landis, mettant en scène deux hommes sur les routes désertes américaines en est la parfaite démonstration. Avec un démarrage plutôt joyeux qui va subitement déraper vers l'angoisse, le réalisateur du Loup-Garou de Londres démontre tout son savoir faire dans un genre qui doit prendre son spectateur par surprise pour s'assurer un minimum efficacité. 

Ensuite, débute le premier vrai segment, toujours réalisé par John Landis. Une histoire parfaitement rythmée qui met en scène un américain tendance facho forcé à se mettre dans la peau de ceux qu'il accuse de tous ses maux. Juif poursuivi par des nazis, noir malmené par le Klu klux klan, ou asiatique combattu en pleine guerre du Vietnam, le segment, certes profondément moralisateur, fait mouche. Une excellente partie qui, malheureusement, demeure surtout dans les mémoires pour la tragédie vécue sur le plateau de tournage et au cours de laquelle l'acteur Vic Morrow et deux enfants ont péri. Un drame qui allait mettre fin à toutes collaborations entre Landis et Spielberg. 

Un film emblématique des productions Amblin de l'époque.

Et justement, vient ensuite l'épisode guimauve et un peu plus dispensable du wonderboy, narrant le retour vers l'enfance des résidents d'une maison de retraite. Joe Dante prend le relais avec le remake de l'un des épisodes les plus dérangeants de la série initiée par Rod Serling. Un enfant y sème la terreur sur son entourage grâce à un pouvoir qui lui permet d'obtenir tout ce qu'il veut, lorsqu'il le veut. On y reconnait la patte de Dante, son goût prononcé pour le cartoon, qu'il s'efforce ici d'intégrer à la réalité, et des effets spéciaux mécaniques et maquillages, tellement représentatifs de l'époque. 

Enfin, la dernière histoire raconte la panique à bord d'un avion d'un passager convaincu qu'un monstre essaye de le faire échouer. Un sketch mis en scène par George Miller, qui vaut surtout pour l'interprétation parfaite de John Lithgow en passager paranoïaque et la construction d'une ambiance claustrophobique dans un espace réduit. 

Si au final, La Quatrième Dimension a fatalement pris un petit coup de vieux, les plus nostalgiques sauront sans aucun doute apprécier cette production très marquée par l'esprit Amblin de l'époque, se rapprochant également d'un autre film qui a marqué le genre à cette époque : Creepshow. Loin d'être un point noir artistique dans la filmographie de ses réalisateurs (excepté le sketch mièvre et bien fade de Spielberg), La Quatrième Dimension porte encore aujourd'hui l'aura glauque de sa tragédie et souffre de la volonté probable de la Warner de le cacher tel un rejeton illégitime, voire de définitivement l'enterrer. Dommage car il est aussi l'occasion de retrouver des acteurs devenus aujourd'hui des icônes, tels Dan Akroyd, John Lithgow ou encore l'inoubliable Scatman Crothers (Shining). À noter qu'un nouveau film pourrait voir le jour prochainement sous l'aile de Christopher Nolan.

En bref :
titre original : Twilight Zone : The Movie
pays d'origine : États-Unis
budget :  10 000 000 $
année de production : 1982 
date de sortie française : 1 février 1984
durée : 91 minutes
adrénomètre :
note globale : 3.5/5

Le flip : Un autostoppeur demande à son conducteur de s’arrêter au milieu de nulle part, pour lui faire peur...


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