[Critique] V/H/S/2 (inédit - 2013) de Eduardo Sanchez, Simon Barrett, Jason Eisener...

Évaluation du dossier : 3.5/5 []
Deux détectives privés sont à la recherche d'un étudiant porté disparu. Leur enquête les conduit vers une maison où ils trouvent une collection de cassettes vidéo. Au fil du visionnage de ces VHS, ils vont comprendre que quelque chose de sombre se cache derrière cette disparition...


Cette suite directe de V/H/S, reprend la recette qui a fait sa réussite, avec pour principal ingrédient une liberté de ton, une nouvelle fois génératrice d'originalité, à partir de thèmes pourtant déjà bien éculés.

Pourquoi originalité, alors que les films de zombies et de fantômes pullulent sur la toile ? Tout simplement parce que la modification du point de vue, subjectif donc, puisqu'il s'agit d'un found footage, offre toute une palette de possibilités en terme de narration, qui semble encore mieux maîtrisée dans cette suite. Ajoutez à cela une indiscipline revendiquée, propre au genre et au format et nous voilà repartis dans les délires les plus inattendus, décomplexés, voire, tordus, des différents auteurs et réalisateurs de cette suite.

Tape 49, de Simon Barrett, constitue le fil rouge de V/H/S/2, et l'histoire la moins intéressante, dans laquelle l'enquête, autour de la disparition d'un étudiant, est prétexte au visionnage de cassettes vidéo à l'origine inconnue et au contenu étonnant.


Le premier segment présenté est Phase 1 Clinical Trials, de Adam Wingard. Il s'agit d'une ghost story empruntant beaucoup au principe de The Eye puisque la greffe d'un œil bionique sur un patient, génère chez lui une aptitude à voir les fantômes. Une ghost story parfaite pour une mise en bouche, qui, à défaut de faire dans la nouveauté, suscite parfois l'effroi.

Dans A Ride in the Park, Eduardo Sanchez (Le Projet Blair Witch) et Gregg Hale rendent hommage aux zombies de Romero et trouvent une astuce réellement réjouissante pour nous offrir un voyage unique et inédit dans le la vie d'un zombie, en caméra subjective. Du gore servi sur un plateau donc, mais aussi beaucoup de second degré, puisque les réactions des morts-vivants sont plutôt amusantes. On y suit plusieurs attaques en forêt, puis les victimes vont progresser jusqu'à une fête d'anniversaire qui, évidemment, vire au massacre.


Safe Heaven de Timo Tjahjanto et Gareth Huw Evans retrace la descente aux enfers d'une équipe de tournage, dans le monde des sectes. D'une simple enquête en immersion, un journaliste visite un clan endoctriné par un gourou qui témoigne d'un soin tout particulier pour ses brebis, parfois même très jeunes. Les choses dérapent assez rapidement jusqu'à virer en une jeu de massacre hystérique et très gore. Ici, les références au genre se multiplient, on songe autant à The Thing que Alien et à toute une ribambelle de films de monstres. Assez nerveux dans l'ensemble, l'ultime plan est un exemple flagrant des libertés que génèrent le format court en terme de résolution.

Enfin, Slumber Party Alien Abduction de Jason Eisener avec son histoires de gosses, se rapproche des Spielbergiens Super 8, et plus récemment Dark Skies, sur fond d'invasion extraterrestre. Une incursion vers la science-fiction plutôt bienvenue, même si l'ensemble s'avère très bruyant et, course poursuite oblige, surtout très mouvant – mention spéciale à une audacieuse option canine pour la mise en images. Mais l'énergie est bien présente, et la partie de chasse alien n'en est que plus immersive.


Cette suite contient moins d'épisode que V/H/S, la durée du film étant rabaissée de quasiment une demi heure. Fatalement, cela influe sur la variété et les possibilités pour le film d'atteindre sa cible. Toutefois, et même si l'image s'avère toujours aussi instable, on observe un réel travail sur la gestion des points de vue et la justification de l'utilisation des différentes caméras. D'autre part, V/H/S/2 poursuit la politique d'horreur graphique entamée par le premier volet. Le film est donc violent, les scènes gores nombreuses, et offre de quoi ravir les fans de faux documentaires et les aficionados d'horreur en tout genre. Avec ses histoires tordues, terrifiantes, horrifiques ou flirtant parfois avec le second degré, cette suite parvient à relever le challenge du premier opus en terme de gore, même si cela se fait aux dépens d'un niveau de terreur global qui, pour sa part, se situe un cran au dessous.
N.F.T.

EN BREF
titre original : V/H/S/2
pays d'origine : États-Unis / Canada / Indonésie
année de production : 2013
date de sortie française : inédit
durée : 95 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3.5/5

† HANTISE
▲ Violent, gore
▲ Found footage justifié
▲ Inspiré

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Attention au mal de crâne
▼ Moins flippant que le premier
▼ Plus court que le premier

LE FLIP 
Des fantômes, les membres d'une secte, des zombies et une horde d’extraterrestres à vos trousses...

LIRE AUSSI
V/H/S
Dark Skies
The Sacrament


Commentaires

En cours de lecture