[Critique] SADAKO 3D (inédit - 2012) de Tsutomu Hanabusa

ADRÉNOMÈTRE  ♡ ♡ ♡ 

NOTE  TV TV TV TV TV 

Akane est professeur dans un lycée. Elle entend parler d'une vidéo qui circulerait sur internet, mettant en scène un suicide. Il se raconte que la personne qui voit cette vidéo est condamnée au suicide.

Sadako est de retour, et en 3D ! Une évolution presque naturelle lorsque l'on sait que l'impitoyable spectre commettait ses crimes après s'être échappé du téléviseur... Ressuscitée par un malade porté sur le sacrifice de femmes, jetées pour l'occasion dans le tristement célèbre puits, Sadako revient hanter l'entre-deux-mondes.

Dans Sadako 3D, la saga fait preuve d'une volonté farouche à moderniser une franchise dont l'aspect terne, voire dépouillé, lui conférait justement une certaine intemporalité. L'esthétique film d'auteur d'Hideo Nakata a laissé la place ici aux cadres et lumières fantaisistes, reléguant la franchise au divertissement pur et simple. L'effet de relief est d'ailleurs tellement démonstratif ici, que l'on se demande souvent s'il ne s'agit pas d'un film pour attraction de fête foraine.

Sadako 3D opère de nombreux changements, pour le meilleur et pour le pire, à commencer par tourner définitivement le dos à la VHS et autre support physique puisque la viralité de la malédiction s'épanouit désormais sur le réseau internet. D’autre part, la toile de fond dramatique, si passionnante dans les précédents films, laisse la place à un banal film d'horreur pour ados, tentant même d'imposer un nouveau genre de monstre, mi spectre, mi sauterelle, pas fondamentalement inintéressant d'ailleurs, puisque l'on n'aimerait pas, malgré tout, le croiser dans un long couloir obscure...

Sur la défensive lors des cinq premières minutes de métrage, durant lesquelles les personnages et scènes ne cessent de se succéder, cela finit pas se stabiliser, on se décrispe un peu lorsque l'on comprend que le film a tout de même un sens. Ce qui n'évite pas à cette vague suite d'empiler les incohérences et autres absurdités. En effet, si les lois de l'apesanteur font qu'un corps qui bascule en avant dans le vide peut difficilement revenir en arrière, dans les films précédents, aucun cri n'est jamais parvenu à stopper une attaque de spectre, sans parler de ce tueur sadique caricatural, la bave aux lèvres et atteint d'un strabisme improbable, ou encore la nouvelle faculté de Sadako qui consiste à attraper ses victimes avec ses cheveux...

Même si l'on pense, au détour d'un travelling dans un long couloir ou d'un étrange intérêt pour le papier peint, à Suspiria, on demeure à des années-lumière du chef-d’œuvre de Dario Argento. De plus, l'abus d'effets spéciaux numériques donne un côté impersonnel et bâclé à l'ensemble. La fin, présentée sous forme de vases communicants, donne la désagréable impression d'empiler les tableaux d'un jeu vidéo, et l'on ne peut s’empêcher de penser à notre bon vieux Freddy Krueger et la succession de scènes cauchemardesques dans lesquelles il traque ses victimes.

Heureusement, et fatalement, cette suite peu glorieuse offre quelques moments de trouille. Si elle s'oriente davantage vers l'action, mêlée d'horreur, voire d'hystérie, le flip est toujours d'actualité. À ce titre, les amateurs ont droit à un festival de jump scares en tout genre, malheureusement avec très peu de tension pour consolider tout ça. Sans être une navet absolu, Sadako 3D manque surtout d'âme, d'atmosphère angoissante et n'a en tout cas plus grand chose à voir avec la série culte initiée par Hideo Nakata. Du coup, paradoxalement, les films plus proches de l'esprit Ring seront à chercher du côté de Dark Water ou The Complex que dans cette suite farfelue.

N.T.

EN BREF
3D

titre original : Sadako 3D

pays d'origine : Japon

année de production : 2012

date de sortie française : inédit

durée : 96 minutes
adrénomètre : ♥♥
note gloable : 2/5

† HANTISE †

▲ Flippant

▲ Nouveau bestiaire

▲ Tentative (ratée) d'innover

-  DÉMYSTIFICATION -

▼ Abus de CGI

▼ Incohérent

▼ Plus grand chose à voir avec son modèle

LE FLIP
L’Étrange pouvoir du papier peint...

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