[Critique] FREDDY CONTRE JASON (2003) de Ronny Yu

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Freddy ne hante plus les nuits des jeunes de Elm Street depuis que des drogues, secrètement administrées aux adolescents, les empêchent de rêver. Freddy décide d'utiliser Jason pour organiser son retour parmi les vivants. Bientôt, à Elm Street, la jeune Lori Campbell et ses amis voient les morts violentes se multiplier autour d'eux. Mais du côté des tueurs, la collaboration vire très vite à la concurrence. 

L'entrée en matière, en parfait écho à l'ultime plan du film, annonce la couleur : Freddy contre Jason s'aligne sur la vague méta horrifique initiée par Wes Craven avec Freddy Sort de la Nuit en 1995, entérinée deux ans plus tard par Scream (1997) et l'explosion du néoslaher.
Cette introduction, assurée par Krueger himself, revient en images sur ce qu'il était et ce qu'il est devenu, l'occasion aussi, pour lui, d'exprimer son désarroi face à l'oubli d'une jeunesse qu'il ne peut désormais plus atteindre. Toutefois l'espoir renaît alors qu'il s'intéresse à Jason Voorhees, un autre spécialiste du découpage à l'arme blanche, dont l'impact dans la réalité pourrait servir de tremplin à son comeback tant désiré.


En quelques minutes, les enjeux du film son tracés, et Ronny Yu (La Fiancée de Chucky) peut enfin entrer dans le vif du sujet, sans crainte de s'exposer aux travers du genre, normal, c'est du méta, à savoir, mettre une femme nue, seule la nuit, aux prises avec le plus puritain des croquemitaines, le bien nommé Jason. Malheureusement pour le tueur au masque de hockey, cette scène relève du pur fantasme, puisque qu'il est mort. Mais comme chacun sait, un croquemitaine mort ne dort heureusement que d'un œil... Et c'est sous les traits de Pamela Voorhees, que Freddy ordonne à Jason de se réveiller et rejoindre Elm Street pour poursuivre son œuvre.

Pas simple de proposer un crossover de ce type tant il emploie deux personnages aux univers différents et déjà bien définis par les films de leur franchise respective. Pour preuve, le scénario a nécessité un développement de plus de quinze années, puisque la New Line et la Paramount planchaient sur le sujet depuis 1987, et six millions de dollars ont été investis dans l'écriture de 18 scripts.


Évidemment, face à un délai aussi long et un investissement qui n'a rien de symbolique, il est difficile de ne pas demeurer légèrement circonspect face à un script final peu convaincant, qui ne fait que pousser jusqu'au bout le concept de ces tueurs, abonnés à un forfait résurrection illimité et toujours lancés à la poursuite de jeunes écervelés uniquement guidés par leurs hormones. Il ne faudra donc clairement rien attendre de neuf de ce côté...

Car, comme son titre l'indique, le film n'a de réel intérêt que dans ce fameux face à face entre deux icônes du cinéma d'horreur des années 80. Ce qui signifie que la première heure du film n'est pas franchement passionnante, et hormis quelques scènes sanguinolentes plutôt fun, et quelques sursauts, le film s'étire et patauge dans une histoire inintéressante. Sauf qu'au bout d'une heure, la première véritable confrontation entre les deux entités fait naître un certain espoir, et enfin, ce duel au sommet prend toute la dimension épique qu'on attendait. Si l'horreur est bien présente, le drame est, quant à lui, évité de justesse...
N.T.
 
EN BREF
titre original : Freddy vs. Jason
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2003
date de sortie française : 29 octobre 2003
durée : 95 minutes 
budget : 25 000 000 $
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

† HANTISE
▲ Le combat de deux monstres sacrés
▲ Quelques scènes horrifiques
▲ Retour de deux icônes des années 80

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Le scénario
▼ Les effets numériques
▼ La première heure ennuyeuse

LE FLIP
Les victimes de Jason flottent dans un placard...

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