Freddy sort de la Nuit (1994/1995) de Wes Craven

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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Wes Craven va tourner un nouveau Freddy. Il demande pour cela à Heather Langenkamp, Nancy dans les opus 1 et 3, John Saxon, le père de Nancy, et Robert Englund, l'interprète de Freddy Krueger, de rempiler. Heather hésite, d'autant qu'elle est harcelée au téléphone par ce qu'elle croit être un fan désaxé, mais des signes étranges, et le comportement inhabituel de son fils Dylan, lui font comprendre que Freddy est bel et bien sorti du film et qu'elle ne pourra compter que sur elle-même pour l'arrêter.

Alors que Freddy Krueger est officiellement mort depuis le précédent opus, Wes Craven accepte de malgré tout remettre le couvert. Il mettrait ainsi un point final à la série qu'il a lui-même initiée, à condition de disposer d'une totale liberté. L'occasion est trop bonne et la production donne son feu vert.
Tout commence alors par un générique similaire à celui du premier film, montrant la fabrication du célèbre gant. On découvre qu'il s'agit du tournage en plateau d'un nouveau Freddy.
Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un jeu de griffes mécanisé s'anime seul, tuant l'un des techniciens. Une scène d'ouverture dont le montage nerveux, offre une excellente scène d'action qui émoustille l'adrénomètre et promet le meilleur pour la suite. On sent que le créateur a repris la main sur son joujou... 

Une blonde, un téléphone, un psychopathe au bout du fil, Craven est même en train d'écrire les premières lignes du scénario pondu peu de temps après par Kevin Wiliamson, pour un autre phénomène cinématographique, Scream, une franchise qui allait propulser le réalisateur au firmament du cinéma d'horreur populaire.


Sans doute le volet le plus terre à terre de tous de la saga, Freddy Sort de la Nuit s'affranchit de son aspect onirique pour prendre une allure plus réaliste et clairement plus spectaculaire. En effet, fini la déconne, et même si le croque-mitaine est affublé d'une démarche un peu pataude, il adopte un look plus flippant, ses brûlures semblent plus vives et ses griffes sont désormais intégrées à son corps. La particularité du scénario, au demeurant redoutablement original, consiste en la mise en abyme du film. Le spectateur prend ainsi part au processus créatif de l'oeuvre et les acteurs jouent leur propre rôle, dévoilant ainsi une partie de leur vie hors caméra. Au point d'ailleurs que Wes Craven s'inspire de la réalité lorsque Heather Langenkamp est harcelée au téléphone par un maniaque.
Avec ce discours, du type "avant c'était du cinéma, maintenant c'est la réalité", le réalisateur atteint sa cible et créé une proximité inédite entre le spectateur et Freddy Krueger, pourtant peu présent à l'écran. 

Malheureusement, le tout vire en une étrange bouillie mêlant pseudo réalité et épique, dans un décor gigantesque où est traquée l'incarnation du mal, dans une déflagration d'effets spéciaux pas toujours des plus réussis. 
Dommage, car si la forme pêche, le discours s'avérait passionnant. 
N.T.

En bref :
titre original : Wes Craven's New Nightmare
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1994
budget : 8 000 000 $
date de sortie française : 3 mai 1995
durée : 112 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

Le flip : Le fils d'Heather, Dylan, en pleine crise de somnambulisme...


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