Déchirée par la mort brutale de son mari, Beth se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu’il avait construite pour elle. Elle s’efforce de faire face, mais d’inexplicables cauchemars font leur apparition. Dans de troublantes visions, une présence insaisissable semble l’appeler...Contre l’avis de ses amis, Beth commence à fouiller dans les affaires de son mari, en quête de réponses. Elle va découvrir des secrets aussi étranges qu’inquiétants, et un mystère qu’elle va, malgré les risques, tenter d’élucider...
Après Le Rituel, David Bruckner revient au long-métrage avec La Proie d'une ombre, un thriller fantastique tendu, globalement convaincant, aux montées d'adrénaline comme on en trouve trop rarement au cinéma.
Problème de genre ? De thématique ? De calendrier ? Promotion insuffisante ? Dans tous les cas, il s'avère dommage que le public soit passé à côté de cette petite pépite au scénario qui pourrait sembler parfois un peu tiré par les cheveux, mais parfaitement rythmé, dosé et surtout qui parvient à porter le spectateur aux limites du malaise au fil des évènements et des découvertes de son héroïne. L'occasion de traiter dans la foulée les thématiques du deuil dans sa forme la plus brutale, de la déchirure qu'engendre la perte de son âme sœur, de la part d'ombre que chacun porte en lui, mais aussi de la fragilité d'un jugement lorsqu'il se base uniquement sur une vision partielle des choses. Une approche intelligente du thriller fantastique, qui parlera sans doute à ceux qui ont aimé d'autres œuvres comme Apparences, Intuitions ou encore Hypnose auxquelles La Proie d'une ombre peut être rattaché. Sans doute parce qu'elles avaient la capacité de faire flipper mais surtout, avaient l'audace de nous mener là où l'on ne s'attend pas, même si l'on peut être tenté de penser le contraire dans un premier temps. En effet, si ici le début donne l'impression de s'orienter vers un film fantastique "romantique" de type Ghost, le bad trip ne tarde pas à s'imposer.
Une tristesse et une résignation se dégagent en premier lieu d'une situation clairement construite, vous l'aurez compris, sur le mode dramatique. Mais au fur et à mesure que Beth découvre de nouveaux éléments, le potentiel effrayant du film se révèle, habilement amené, jusqu'à un climax en milieu de parcours qui vous flanque une sérieuse pétoche, assortie de constants petits frissons d'angoisse. Attention néanmoins, les moments à proprement parler "flippants" ne sont pas nombreux, mais ils sont tellement efficaces qu'on en redemande, mais il n'y en aura pas plus. Néanmoins, difficile de se plaindre alors que, pour une fois, la foire aux jump scares n'est pas l'argument premier d'un film orienté épouvante.
Cette réussite, on la doit à une réalisation brillante, au cordeau, qui fait le boulot et sait créer une atmosphère suffisamment paranoïaque pour mettre le spectateur dans un état de qui-vive permanent. La Proie d'une ombre démontre que David Bruckner est parfaitement à l'aise dans le domaine de l'épouvante et maitrise parfaitement les codes (espaces vides, suggestion, rythme, atmosphère, (rares) jump scares...) pour les mettre au service de son récit, et non l'inverse.
Une autre partie de cette réussite incombe au casting et principalement à l'actrice Rebecca Hall, qui incarne Beth, une jeune femme noyée dans son deuil et qui cherche à comprendre ce qui a mené à cette situation. David Bruckner dépeint alors avec justesse et humilité la tragédie qu'elle traverse. On retrouve également Sarah Goldberg (The Report) en phase avec son personnage de bonne copine dévouée qui tente tout pour accompagner Beth dans sa traversée de l'enfer. À noter également les prestations pas moins convaincantes de Stacy Martin (Vox Lux) et Vondie Curtis-Hall (58 minutes pour vivre, Roméo + Juliet).
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