THE DEMON INSIDE (2019/2020) de Pearry Teo [Critique]

Évaluation du dossier : 2.5/5 []
 
Après trois années passées en prison pour la mort d’un enfant lors d’une séance d’exorcisme qui a mal tourné, le père Lambert cherche sa rédemption auprès de Joel, un jeune père de famille qui soupçonne son fils d’être possédé...

Avec The Demon Inside, le Singapourien Pearry Teo tente à son tour d'élever un sous-genre traditionnellement ankylosé... avec plus ou moins de réussite.

On le sait, innover dans le monde du film d'exorcisme est une tâche ardue, voire la plupart du temps ingrate. Preuve en est de ces quelques réussites qui se comptent sur les doigts d'une main. The Demon Inside (à ne pas confondre avec l'oubliable Devil Inside) bien qu'imparfait, parvient cependant à s'affirmer en fin de parcours comme un film de genre qui tente la carte de l'innovation douce, proposant une variation inoffensive mais pas moins intéressante – et moins stérile que de coutume – de ce thème rebattu.
Il faut bien l'avouer, le film d'exorcisme peine souvent à cacher l'odeur du cynisme, nous ressassant ad nauseam sa forme la plus archétypale, vivotant sur ses acquis pour l'essentiel cristallisés dans sa version moderne en 1973 avec L'Exorciste de William Friedkin. Cette fois encore, il n'est ici pas question d'œuvre définitive, révolutionnaire ou véritablement marquante,  mais force est de constater qu'elle a au moins le mérite de proposer quelque chose d'assez inhabituel et surprenant sous des airs un peu fauchés. 

The Demon Inside explore plutôt adroitement son concept, dont on ne parlera pas ici pour ne rien dévoiler, mais le métrage de Pearry Teo, à qui l'on doit en 2016 les oubliables Ghosthunters et Sleeping Beauty,  le met au service d'un récit plutôt immersif. En revanche, il se vautre méchamment dans les effets de peur et s'adressera davantage aux amateurs d'angoisse et de suspense qu'aux amateurs de terreur sur toile.
Comme pour ses modèles les plus inspirés, et c'est sans doute là ce qui sauve une bonne partie du métrage, la dimension drame psychologique constitue une part non négligeable de The Demon Inside. La bonne idée étant de choisir un personnage principal qui semble présenter des troubles mentaux, ce qui a pour conséquence de semer un perpétuel inconfort et le doute dans la tête du spectateur. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très creusé pour autant, mais cela est suffisamment abordé pour que le public s'identifie et ressente un certain malaise pour cette famille disloquée, domiciliée dans une baraque à la décoration davantage inspirée par Elvira que par Valérie Damidot.
Malgré des lacunes en termes d'écriture, et sans doute ankylosé par un budget que l'on devine restreint, The Demon Inside fleure bon l'artisanat et le "produit" davantage guidé par la passion que par l'unique appât du gain. De plus, on apprécie quelques tentatives de proposer un bestiaire flippant, un peu dans l'esprit de Silent Hill. De belles ambitions, certes, mais de là à ce que cela compense un scénario timide et un casting pas toujours convaincant au sein duquel on relève toutefois la présence appréciée de Peter Jason (Prince des Ténèbres, Invasion Los Angeles) dans le rôle du père Lambert, auquel Robert Kazinsky (Pacific Rim, Captain Marvel) donne la réplique, à chacun de voir.
N.F.T.


EN BREF 
titre original : The Assent
distribution : Robert Kazinsky, Peter Jason, Florence Faivre, Caden Dragomer, Hannah Ward, Douglas Spain, Eileen Dietz...
pays d'origine : Israël / États-Unis / Royaume-Uni
budget : petit
année de production : 2019
date de sortie française : 22 juin 2020
durée : 87 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5

† EXORCISME †
▲ Des défauts, mais série B sincère
▲ Bestiaire rare mais flippant
▲ Tentative d'apporter quelque chose de nouveau au sous-genre

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Scénario léger
▼ Casting pas toujours convaincant
▼ Fin un peu téléphonée en 2020


LE FLIP 
Des visions qui n'en sont peut-être pas ?


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