[Critique] INSTINCT DE SURVIE (2016) de Jaume Collet-Serra

Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥]

Nancy surfe en solitaire sur une plage isolée lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle se réfugie sur un rocher, hors de portée du squale. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats…


Devenu un genre à part entière, le film de requin n’est pas le produit le plus prisé des cinéphiles et la très longue liste de nanars décérébrés ayant suivi le chef-d’œuvre de Steven Spielberg, Les Dents de la mer n'a rien arrangé. Évidemment, tout n’est pas à jeter, on retient quelques bonnes pioches comme Open Water ou The Reef qui ont su réveiller notre peur enfouie des profondeurs. C’est donc avec patience et un brin de méfiance que l’on attendait cette nouvelle production sur le thème des vacances à la plage.


Sorti cet été dans nos salles, The Shallows, rebaptisé  – et dénaturé –  Instinct de survie dans sa version française, nous relate le cauchemar d’une jeune surfeuse traquée par un squale bougon et revanchard. C’est à Jaume Collet-Serra qu’est confiée la réalisation du projet. Son cinéma est connu pour ses deux facettes avec d’une part des thrillers urbains à adrénaline comme Night Run, Non-Stop ou encore Sans Identité, et de l’autre, des œuvres plus orientées vers l’horreur comme Esther et La Maison de cire. Cela dit, on notera que le suspense est un élément récurrent dans la filmographie de Collet-Serra et vous l’aurez deviné, Instinct de survie ne déroge pas à la règle.


Comme le bikini jaune n’allait pas à Liam Neeson, c’est à Blake Lively que revient la lourde tâche d’interpréter cette adolescente rêveuse et insouciante. Révélée par son rôle principal dans la série Gossip Girl, l’actuelle épouse de Ryan Reynolds nous surprend par son jeu plus que convaincant et ainsi, s’affranchit de son image de midinette de l’Upper East Side. Débrouillarde et même parfois guerrière, Blake prend ses responsabilités et nous propose une performance d’actrice à la hauteur des attentes. On en oublierait presque de parler du second rôle. Nettement moins séduisant, le grand blanc nous évoque plus un monstre marin qu’un animal guidé par son instinct. Et c’est tant mieux, l’acharnement et la cruauté du squale sont, sans aucun doute, les facteurs clés permettant de maintenir un tel niveau de tension.

La première moitié du film est un modèle du genre. Le réalisateur joue énormément sur le hors-champ et la menace invisible que représente ce bourreau aquatique. Aidée par un malaise qui s’installe graduellement, l’attente de la première attaque est aussi éprouvante que redoutée. D’ailleurs, on déplore les bandes-annonces qui dévoilent le requin dans son entièreté alors que Jaume Collet-Serra s’était donné du mal pour rendre progressives les apparitions de son antagoniste.


Pour ce qui est de la seconde partie, Instinct de survie bascule vers un aspect plus mainstream et nous propose, sans grande surprise, un duel à mort entre la belle et la bête qui se révèle tout de même dantesque. Un autre bémol assez gênant pour qu’on en parle, la présence d’une mouette utilisée comme personnage pour justifier quelques monologues bouche-trous. Un choix discutable, d'autant que de toute façon, personne n’aime les mouettes.

Plus destiné à remettre le genre au goût du jour qu’à le réinventer, Instinct de survie a beaucoup pour plaire. Ne serait-ce que son actrice principale et son monstrueux grand blanc en CGI assez réussi. Une nouvelle vague de shark movies serait-elle en marche ? Peut-être bien, car on attend impatiemment les sorties du nouveau found footage des profondeurs Cage Dive et du In the Deep de Johannes Roberts (The Door), que l’on vous annonce déjà comme excellents. Et de toute façon, tout le monde aime les requins...
N.M.



EN BREF
titre original : The Shallows
distribution : Blake Lively, Óskar Jaenada, Brett Cullen, Sedona Legge...
pays d'origine : États-Unis
budget : 17 000 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 17 août 2016
durée : 86 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5

† EXORCISME † 
▲ travail sur le suspense
▲ Blake Lively
▲ Requin en CGI réussi

- DÉMYSTIFICATION - 
▼ Les bandes-annonces qui en dévoilent trop
▼ Seconde moitié orientée action
▼ Cette fichue mouette

LE FLIP 
La présence invisible mais pas moins oppressante du requin

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