Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥♥]
En 2014, cinq amis partent pour une virée au Texas. Le soir, ils rejoignent la cabane d’un proche, abandonnée depuis bien longtemps. Quelque chose semble avoir fait fuir les derniers habitants du coin. Rattrapés par la nuit et coupés du monde, ils se retrouvent confrontés à un mal mystérieux qui hante la forêt…
On ne peut s'empêcher de ressentir un brin de nostalgie quand revient un des fils prodigues de l'épouvante. Le Projet Blair Witch, affichant déjà plus de quinze ans au compteur, est toujours considéré comme le précurseur d'un sous-genre de film d'horreur.
Il est bien sûr difficile d'imaginer que Exists engendrera un tel engouement dans l'histoire du cinéma, mais il mérite d'être visionné pour ses propres qualités, et non comme étant le second found footage d'Eduardo Sánchez.
Il est bien sûr difficile d'imaginer que Exists engendrera un tel engouement dans l'histoire du cinéma, mais il mérite d'être visionné pour ses propres qualités, et non comme étant le second found footage d'Eduardo Sánchez.
Cinq jeunes gens décident de se retirer dans la forêt pour passer un week-end classique – sexe, drogues et alcool – dans une maisonnette abandonnée. Faute de découvrir le Necronomicon dans la cave, ils vont subir les assauts répétés d'une créature un tantinet soupe au lait.
Incontestablement, Exists ne bénéficie pas du même effet de surprise que Le Projet Blair Witch, et cela, Edouardo Sanchez s'en est bien rendu compte. Le scénario, ne se suffisant pas à lui-même pour créer l'angoisse, contrebalance cette pénurie en enchaînant les scènes choc pour brusquer le spectateur. C'est peut-être le défaut principal du film ; son réalisateur a privilégié un style horreur/action en ne profitant que trop peu de la peur naturelle qu'entraîne l'« authenticité » des images. Toutefois, en acceptant ce postulat de base, Exists assure une montée d'adrénaline constante. Il se laissera visionner en tant que survival, version caméra à la main, en s'assurant au préalable d'avoir écarté tout a priori issu de la réputation de son grand frère.
En vérité, les fondations sont plutôt solides, l'idée de reprendre le mythe de Bigfoot s'avère être un choix gagnant, même s'il n'était pas très risqué. À la première rencontre, la créature en impose, bien qu'au fil des apparitions, cette impression finit par se tarir. Malgré tout, on constate un gros travail sur le maquillage et les costumes. Le soin sur l'aspect organique de Bigfoot est à relever, sans pour autant donner un effet carton-pâte, et particulièrement à cette époque où les créatures en numérique éclipsent le travail des vrais passionnés.
Eduardo Sánchez s'était un peu éloigné du genre avec des réalisations plus traditionnelles comme Holly Molly, ou Altered. Il a cependant signé un des segments du film V/H/S/2 (A Ride in the Park), dont il a d'ailleurs recyclé le concept pour une des séquences de Exists. Le métrage, sans être brillant d'originalité, bénéficie d'une réalisation soignée, mais on reprochera peut-être une justification de l'agressivité de Bigfoot complètement inutile et surfaite. Exists n’atteint pas la qualité de Cloverfield, ou celle du Projet Blair Witch, mais reste un divertissement bien plus qu'appréciable.
Malgré un scénario minimaliste et des moyens dérisoires, on se laisse entraîner par ce plaisir presque coupable mais ayant le mérite de ne laisser aucun moment de répit. Après avoir brassé toutes les productions incontournables, il n'y a aucune honte à savourer ce petit film, qui met du cœur à l'ouvrage.
N.M.
EN BREF
titre original : Exists
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2014
date de sortie française : 18 mars 2015 (DTV - Wild Side Video)
durée : 81 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3.5/5
† EXORCISME †
▲ La tension quasi continue
▲ Maquillages et costumes soignés
▲ Le retour d'Eduardo Sánchez au found footage
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Le manque de mystère et de suggestion
▼ La justification inutile de l'agressivité du Bigfoot
▼ Le scénario minimaliste
LE FLIP
La caméra passe en vision nocturne
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Le Projet Blair Witch
Evil Dead
La Cabane dans les bois
Perso, je trouve absolument nul !
RépondreSupprimerMême pas tenu jusqu'au bout...
A coté, Blair witch est un chef d'oeuvre ^^
Et comme je l'ai toujours trouvé très mauvais, ça en dit long sur mon opinion sur celui là ;)
Oui en effet tout s'explique :) Peut-être faut-il regarder Le Projet Blair Witch comme une film de la nouvelle vague, ou de Lars von Trier, période Les Idiots. ;) Perso, c'est le rapport économie de moyen/efficacité qui pour ma part en fait une œuvre aussi singulière et marquante. Et ce même si Blair Witch a uniquement popularisé un procédé narratif qui existait bien avant...
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