CLOVERFIELD (2007/2008) de Matt Reeves [Critique]

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À New York, Rob fête avec une quarantaine d'amis, son départ prochain pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d'un soir, est chargé d'immortaliser l'événement. La fête bat son plein lorsqu'une violente secousse ébranle soudain l'immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s'est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel et la tête de la Statue de la Liberté s'effondre brutalement sur la chaussée. Il apparait dès lors évident que la ville de New-York est attaquée...

Relecture du Projet Blair Witch à la sauce 11 septembre chez les aliens, Cloverfield fait partie de ce que le found footage a proposé de meilleur, et même du carré gagnant qui a durablement relancé le genre aux côtés de [Rec], Paranormal Activity et Diary of the Dead en 2007/2008.
Il faut dire qu'avec un budget plus que confortable de 25 millions de dollars (il en rapportait 48 millions le premier week-end de sa sortie aux États-Unis), le producteur J.J. Abrams (Super 8) et le réalisateur Matt Reeves (Laisse-moi Entrer) avaient toutes les cartes en main pour pousser encore un peu plus loin un concept qui faisait jusqu'alors l'apanage des productions à petits budgets. À titre de comparaison, Rec et Paranormal Activity, sortis l'année précédente, sont estimés respectivement à 1,5 millions d'euros et 13 500 dollars).

Évidemment, caméscope oblige, ça bouge beaucoup, parfois beaucoup trop, mais la chose est la plupart du temps justifiée. On se retrouve ainsi plongé dans un New York mis à feu et à sang par une entité extraterrestre et contre laquelle les militaires américains semblent, bien qu'armés jusqu'aux dents, impuissants. En amenant la chose de manière assez insidieuse, -la fête de départ de Rob et la révélation de son amour secret pour Beth se révèlent plutôt immersifs- le spectateur s'en trouve d'autant plus impliqué lors des premières scènes d'action. Évidemment ça part méchamment en sucette et Cloverfield finit par lâcher son argument majeur : son budget. 

Tout comme sa caméra, Cloverfield secoue méchamment.

Si le hors-champ est à contribution de manière permanente, tout est montré, des extraterrestres à la tête de la statue de la liberté décapitée qui traverse Manhattan, des monstres du métro, aux assauts de l'armée américaine, de la destruction du pont de Brooklyn aux immeubles qui s'écroulent... Et malgré une envie de gerber latente -la légende raconte que dans les salles américaines, les spectateurs n'ont pas eu que l'envie- entretenue par des personnages et un caméraman paniqués qui passent une bonne partie du métrage à courir, le visionnage s'achève sur l'agréable sensation de s'en être pris plein les mirettes. Le tout emballé dans une subtile histoire d'amour puisque Cloverfield tourne autour de la volonté du personnage principal de retrouver sa douce. 

À noter que le film distille une tension quasi permanente et promet quelques moments de flip bien sentis, notamment lors d'une scène nocturne dans le métro new-yorkais. Froid et implacable, mêlant habilement les codes du film catastrophe, de science-fiction, et d'épouvante, Cloverfield est un incontournable du genre dont on ressort dans le même état que la caméra qui a filmé ce que l'on vient de voir : secoué !
N.T.

En bref : 
titre original : Cloverfield
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2007
budget : 25 000 000 $
année de sortie française : 6 février 2008
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 5/5
la fiche Scifi-Movies

Le flip : Dans le métro, plongé dans le noir, d'étranges bruits laissent penser que les personnages ne sont pas seuls...


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