Évaluation du dossier : 5/5 [♥♥♥]
Juste après sa première expérience sexuelle, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions : elle est persuadée que quelqu'un de malintentionné la poursuit. Abasourdis, la jeune fille et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...
Fort des critiques élogieuses fièrement arborées sur les affiches du film et ses prix raflés, dont le Grand Prix de l'édition 2015 du festival de Gérardmer, difficile de ne pas faire preuve d'un certain enthousiasme au moment de rejoindre la salle de projection. Un enthousiasme fort heureusement tout à fait justifié puisque la qualité de It Follows est à la hauteur des promesses affichées.
Côté influences, on ne peut qu'apprécier les nombreuses références dont It Follows se nourrit. On songe à l'épouvante asiatique et plus particulièrement à Ring, chaine maléfique oblige et au magnifique Kairo de Kurosawa parce qu'ils s'inscrivent dans une démarche naturaliste similaire en terme de construction des effets de peur, et ce même si It Follows s'avère plus simple dans son écriture. Une comparaison sans doute aussi motivée par l'allure lente et déterminée des spectres.
D'ailleurs, il serait injuste d'oublier en amont les zombies de La Nuit des morts-vivants de Romero, ou encore David Lynch à l'évocation de ces banlieues trop paisibles dont le vernis du calme apparent serait toujours prêt à se craqueler. Enfin, It Follows jouant la carte de l'intemporalité, il en résulte une esthétique mystérieuse que n'aurait pas reniée John Carpenter, période 80, renforcée par l'usage d'une musique électro omniprésente. Agressive, mélancolique ou glaçante, voire les trois en même temps, difficile de rester de marbre face à cette bande-son composée par Disasterpeace. Là encore, l'ombre de Big John n'est jamais bien loin, tout comme la partition de Rob composée pour le remake de Maniac, comme poussée cette fois à l'extrême. D'ailleurs, l'effroi que provoque le film est en partie dû à ce score qui pourrait être qualifié de "sérieusement dérangé".
D'ailleurs, il serait injuste d'oublier en amont les zombies de La Nuit des morts-vivants de Romero, ou encore David Lynch à l'évocation de ces banlieues trop paisibles dont le vernis du calme apparent serait toujours prêt à se craqueler. Enfin, It Follows jouant la carte de l'intemporalité, il en résulte une esthétique mystérieuse que n'aurait pas reniée John Carpenter, période 80, renforcée par l'usage d'une musique électro omniprésente. Agressive, mélancolique ou glaçante, voire les trois en même temps, difficile de rester de marbre face à cette bande-son composée par Disasterpeace. Là encore, l'ombre de Big John n'est jamais bien loin, tout comme la partition de Rob composée pour le remake de Maniac, comme poussée cette fois à l'extrême. D'ailleurs, l'effroi que provoque le film est en partie dû à ce score qui pourrait être qualifié de "sérieusement dérangé".
Niveau peur, s'il ne faut pas s'attendre à l'avalanche de jump scares à laquelle nous habitue l'essentiel de la production horrifique actuelle, il n'en est pas moins évident que l'angoisse est bien présente durant une grande partie du métrage, dès que le personnage de Jay, interprété par la convaincante et jolie Maika Monroe, prend conscience de la traque dont elle est victime. Ses "traqueurs", d'apparence humaine, parfois des visages inconnus, d'autres fois des figures familières, tout en étant tout à fait humains de prime abord deviennent extrêmement inquiétants de par leur démarche et leur détermination apparente. Le cinéaste s'efforce par ailleurs de faire fonctionner l'imagination du spectateur en suggérant leur présence, et laissant le champ libre au fantasme pour ce qui est de leur prochaine incarnation.
Si l'approche psychanalytique de ces traqueurs s'avère complexe tant David Robert Mitchell s'ingénie à noyer le poisson, à l'instar de David Lynch passé maître dans ce domaine - It Follows ne fournissant pas de clés - il n'en demeure pas moins qu'il laisse suffisamment d'indices pour nourrir un maximum d'hypothèses. Ainsi, si l'on reste le bec dans l'eau lorsqu’on s'interroge sur l'origine de ce mal, ou sur ses multiples aspects, il est impossible de ne pas y voir d'allusions à la sortie irréversible de l'adolescence que l'on pensait éternelle et à ce premier pas vers le monde adulte, pour devenir mortel, et duquel on ne peut plus faire marche arrière. Aller de l'avant devient aussi potentiellement mortel que tenter de revenir en arrière. Évidemment, difficile de ne pas voir non plus dans cette malédiction qui se transmet par le sexe, la transmission du poids de la culpabilité (normative ou religieuse), qui peut aller jusqu'à celle, plus mortelle, de l'infection virale, le SIDA en tête de proue.
Si l'approche psychanalytique de ces traqueurs s'avère complexe tant David Robert Mitchell s'ingénie à noyer le poisson, à l'instar de David Lynch passé maître dans ce domaine - It Follows ne fournissant pas de clés - il n'en demeure pas moins qu'il laisse suffisamment d'indices pour nourrir un maximum d'hypothèses. Ainsi, si l'on reste le bec dans l'eau lorsqu’on s'interroge sur l'origine de ce mal, ou sur ses multiples aspects, il est impossible de ne pas y voir d'allusions à la sortie irréversible de l'adolescence que l'on pensait éternelle et à ce premier pas vers le monde adulte, pour devenir mortel, et duquel on ne peut plus faire marche arrière. Aller de l'avant devient aussi potentiellement mortel que tenter de revenir en arrière. Évidemment, difficile de ne pas voir non plus dans cette malédiction qui se transmet par le sexe, la transmission du poids de la culpabilité (normative ou religieuse), qui peut aller jusqu'à celle, plus mortelle, de l'infection virale, le SIDA en tête de proue.
Quoi qu'il en soit et au-delà de toutes les conjectures qu'il pourra engendrer, It Follows est à marquer d'une pierre blanche dans les annales du cinéma d'épouvante. Inventif, efficace, sans temps mort, bénéficiant d'une mise en scène habile, on en sort quelque peu abasourdi, épuisé d'avoir traversé cette épreuve aux côtés de ces personnages. Un concept fort et un coup de génie pour un chef-d’œuvre comme on en voit rarement deux dans toute une décennie...
N.T.
EN BREF :
titre original : It Follows
pays d'origine : États-Unis
budget : 2 000 000 $
année de production : 2014
date de sortie française : 4 février 2015
durée : 100 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 5/5
† HANTISE †
▲ Scénario original
▲ Le score sérieusement dérangé
▲ La réalisation inspirée
▲ Le score sérieusement dérangé
▲ La réalisation inspirée
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Son interprétation puritaine
▼ Son interprétation puritaine
▼ Allégorie qui peut sembler grossière
▼ La résolution de l'intrigue
Grand prix et prix de la critique, festival de Gérardmer 2015
Méga claque, vraiment inattendu comme histoire...
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