[Critique] APPARTEMENT 1303 3D (2012/2013 - DTV) de Michael Taverna

Évaluation du dossier : 1/5 []
Janet Slate décide d'abandonner son alcoolique de mère et goûte au bonheur de la liberté alors qu'elle vient de louer un appartement dans la résidence Lake View. Elle croise bientôt sa jeune voisine, Emily, qui lui déclare que l'ancienne locataire s'est suicidée en se jetant par la fenêtre. Elle la met également en garde, lui conseillant de quitter les lieux. Bientôt, Janet entend des bruits étranges dans l'appartement...


Si certains peuvent trouver agaçant l'éternel défilé d'esprits chagrins, abonnés au lancé de scuds systématique dès la sortie d'un film appartenant au genre qui nous réunit ici, Appartement 1303 3D pourrait bien remettre certaines pendules à l'heure... à ses dépens.

Car autant être clair, on n'a pas ici pour habitude d'être aussi remontés contre un film, mais Appartement 1303 3D empile les caractéristiques du navet. Un remake bien loin d'améliorer l'original dont il s'inspire et qui se suffisait à lui-même, duquel il ne reste plus rien par ailleurs, et pour cause, puisqu'il a été complètement expurgé de son contexte asiatique.


On relève pêle-mêle, un manque flagrant de limpidité dans l'évolution de l'intrigue et des personnages, de plus, les choses sont amenées de manière abrupte et le casting semble passer du coq à l'âne sans jamais vraiment inquiéter le metteur en scène. D'ailleurs, le jeu des actrices, n'arrange rien à l'affaire, s'approchant davantage de la "scripted reality" que de l'Actors Studio. On nage effectivement en pleine tragédie, mais pas forcément comme les responsables de cette péloche sans saveur l'avaient imaginée. 

Bref devant autant d'approximations larguées en si peu de temps, le métrage ne tient rapidement plus qu'à un fil. Enfin, à une lèvre pourrait-on dire. Celle tremblotante de Mischa Barton (la jeune fille qui vomissait avec tellement de conviction dans Sixième Sens). Car si le sur-jeu flagrant de l'actrice annihile toute chance d'apporter un semblant de réalisme à l'histoire, on demeure admiratif face à ce petit tremblement labial qu'elle manifeste alors qu'elle est prise d'une forte crise d'angoisse.

Mais ce n'est pas tout, Appartement 1303 3D empile les faux raccords, les plans filmés "à la truelle", les clichés du cinéma d'horreur, mais pas uniquement, puisqu'il semble inévitable ici qu'une ex-star du rock, tendance hippie, tente de composer son prochain tube -sur les accords éculés de Stand By Me- en se noyant dans l'alcool. Dans le rôle en question, Rebecca De Mornay nous fait vite oublier sa prestation pourtant remarquable dans le Mother's Day de Darren Lynn Bousman (qui signait par ailleurs son meilleur film avec, peut-être Saw 2).


À l'origine de cette petite pépite, qui rejoindra peut-être, un jour, les contrées de Nanarland, on trouve un certain Michael Taverna, pas vraiment connu au bataillon, si ce n'est qu'il figure étrangement dans la liste de producteurs de l’œuvre originale, réalisée en 2007 par Ataru Oikawa. Appartement 1303 s'inscrivait alors dans la parfaite lignée de la vague horrifique asiatique débarquée au début des années 2000. Scénario glauque à souhait, scènes dérangeantes et quelques moments de terreur ponctuaient le déroulement de ce petit DTV certes imparfait, mais plutôt honnête et souvent mésestimé.

Malheureusement, dans sa relecture occidentale, l'original semble avoir été expurgé de tout ce qui faisait ses qualités, ne proposant au final qu'une accumulation de mauvaises idées, d'erreurs et de clichés. Et que dire d'un fantôme du film, censé faire peur un minimum, mais au final aussi inoffensif visuellement que peut l'être une jeune mariée dans sa robe de noce.

Au pire, Appartement 1303 3D et son budget de 5 millions de dollars (quand même !), permettra de réajuster l'échelle de valeur des plus difficiles, qui pourront relativiser face à un film doté de quelques menus défauts comme American Nightmare, plutôt brillant pour 2 millions de moins, et qui démontre que l'argent n'est pas toujours un handicap, si l'on fait preuve d'astuce et de talent... D'ailleurs ce réajustement pourrait commencer avec l'Appartement 1303 de  Oikawa, qui ne peut, du coup, qu'apparaître bourré de qualités en comparaison de son remake (si si, puisqu'on vous le dit !).
N.F.T.

EN BREF
3D
titre original : Apartment 1303 3D
pays d'origine : États-Unis / Canada
année de production : 2012
date de sortie française : 15 octobre 2013 (DTV)
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 1/5

† HANTISE
▲ Le premier film de "scripted reality" au cinéma
▲ Un semblant de flip
▲ Une jolie affiche ?

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Un navet couteux
▼ Expurgé des qualités de l'original
▼ Accumulation de mauvaises idées

LE FLIP 
Une présence inconnue dans la maison la nuit...

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Commentaires

  1. Vu. Hélas. Navet absolu. Un beau 0,5/20 pour récompenser l'effet spécial de fumée noire sur un plan de 2 secondes.

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  2. ce film manque un peut de realisme... la forte absence d emotions dans la reaction des actrices paralyse totalement le film, bref. tout ca manque de piment.

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